Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Procès ex-RSP : l’attaque de la MACA : «C’est Madi qui a ajouté ça»
Publié le lundi 9 janvier 2017  |  L`Observateur Paalga




On se rappelle qu’à l’audience du 5 janvier 2017, les avocats de la défense avaient plaidé la nullité de la procédure, l’incompétence du tribunal et l’inconstitutionnalité du décret par lequel le chef d’état-major général des armées avait ordonné des poursuites contre le caporal Madi Ouédraogo et ses 28 compères pour «association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et de munitions de guerre». Le but présumé de cette association était notamment l’attaque de la prison militaire pour libérer les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé. Mais le tribunal avait rejeté l’ensemble des exceptions soulevées par la défense. Ainsi, le 6 janvier, on pouvait entrer dans le vif de ce procès. De vendredi à samedi, 18 accusés ont défilé à la barre du tribunal militaire pour s’expliquer sur cette rocambolesque affaire. Pour les accusés, il s’agissait d’une réunion pour gérer la question du matériel personnel que chacun a perdu au camp Naaba Koom II. L’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées est un point que le caporal Madi Ouédraogo a ajouté à l’ordre du jour.

Retour sur ces deux jours d’audience.

«C’est à la gendarmerie qu’on m’a dit que j’ai assisté à une réunion»

Dans l’histoire de ce procès, on retiendra que c’est le caporal Dramane Coulibaly qui a été le premier des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à être appelé à la barre du tribunal militaire. C’était le vendredi 6 janvier 2017 à 8h30.

L’homme a plaidé non coupable. S’il reconnaît avoir été convié à une réunion, il a déclaré ignorer tout de l’ordre du jour qu’il n’a découvert que sur place. Ayant pris connaissance de l’objet de la rencontre, Dramane a déclaré avoir rompu les ponts. Il s’en est expliqué au tribunal : «J’ai estimé que le projet n’était pas viable et j’ai quitté la réunion».

Mais il sera cuisiné surtout sur le fait de n’avoir pas dénoncé le projet à la hiérarchie militaire. L’homme s’est défendu en arguant n’avoir pas eu assez d’éléments pour en informer ses chefs, car il ignorait tout de l’opération : les hommes, les moyens, les objectifs.

A sa suite le caporal Yemdaogo Bontogo, un voisin de Madi Ouédraogo, a dit n’avoir pris part qu’à une seule réunion sur invitation du cerveau présumé de cette affaire. Sur l’objet de la réunion, le caporal Bontogo a été clair : il s’agissait de voir comment gérer le matériel que les uns et les autres ont perdu au camp de l’ex-RSP au moment de l’assaut des forces loyalistes. L’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), «c’est Madi qui a ajouté ça» (lire encadré…).

Quant au soldat de première classe Pascal Kientéga, il a nié être allé à une réunion. Il a déclaré que «c’est à la gendarmerie qu’on m’a dit que j’ai assisté à une réunion». Il a soutenu cette thèse tout simplement parce que, selon lui, c’est de façon fortuite qu’il a été à cette réunion (lire encadré…).

Le soldat de première classe Fulgence Bassolé a également nié toute participation à la rencontre au domicile du caporal Madi. Le soldat raconte qu’il était en train de faire du sport à l’espace aéré de la BCEAO à Ouaga 2000 lorsque Madi l’a appelé de venir le voir. Après son sport, suite aux indications fournies par Madi, Fulgence a pu se rendre chez ce dernier. C’est là que le caporal lui a dit qu’il s’agissait d’une réunion pour libérer les généraux. Mais Fulgence a préféré rentrer chez lui pour faire sa toilette que d’assister à cette réunion. Il a précisé avoir vu chez Madi trois personnes venues pour cette réunion.


«Ce sujet ne m’intéressait pas, je suis rentré chez moi»

Après une suspension d’une heure et demie, le procès a repris dans l’après-midi à 13h30.

Le premier accusé appelé à la barre est le soldat de deuxième classe Abdoul Aziz Yiougou. Comme les six autres inculpés (Sawadogo Ousmane, Yerbanga Marius, Sanou Bakary, Mamboné Alexis, Kondé Loba et Kaboré Thiéry Ghislain) qui défileront devant le tribunal jusqu’au lendemain, il a affirmé ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés, notamment concernant l’association de malfaiteurs. En effet, pour ce qui est de ce chef d’accusation, chacun des intéressés a une explication à donner.

Si certains ont prétendu ne jamais avoir assisté à la réunion chez le caporal Madi Ouédraogo, réunion qui avait pour objet la libération des généraux détenus à la MACA, d’autres par contre ont prétendu s’y être rendus par hasard. Comment est-ce possible ? C’est le cas par exemple du soldat de 2e classe Loba Kondé qui dit y avoir accompagné son parent Eric Kini. «Etant donné que sa moto a eu une panne en cours de route, je l’ai conduit sur la mienne jusqu’à destination chez Madi mais je ne savais même pas que c’était là-bas qu’on allait. Il était environ 19h et en entrant dans la maison, j’ai remarqué une vingtaine de personnes. J’en ai salué quelques-unes et je suis ressorti », a-t-il raconté. Et toujours selon lui, il aurait quitté les lieux dix minutes après avec son ami à l’arrière de son engin. Conclusion, il n’aurait jamais participé à cette rencontre, mieux il a affirmé ne rien savoir de ce qui y a été dit. Bousculé par le parquet, il finit par déclarer avoir reconnu deux soldats de sa classe restés, eux aussi, à la porte : il s’agit d’Ousmane Sana et de Thierry Kaboré.

Ce dernier, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, a soutenu être allé à cette rencontre pour un sujet bien précis, la question de leurs matériels perdus au cours de l’assaut donné sur le camp Naaba Kom. « J’ai perdu toutes mes affaires de dortoir. J’en ai parlé à mon supérieur hiérarchique qui n’a rien entrepris pour m’aider. Sur initiative de Madi, je suis allé chez lui le 19 décembre pour y trouver une solution. A mon arrivée, il était devant la porte et les autres se dispersaient. Et selon Madi, cela était dû à sa proposition de libérer les généraux. Comme ce sujet ne m’intéressait pas, je suis rentré chez moi et je ne l’ai plus contacté… », a expliqué le jeune célibataire.

En ce qui concerne le deuxième chef d’accusation, à savoir la détention illégale d’armes à feux et de munitions, la plupart des accusés reconnaissent les faits tout en affirmant que cela ne visait en aucune manière à participer à une attaque. Pour certains, la succession des évènements ne leur a pas permis de procéder à temps à la réintégration du matériel militaire en leur possession.



«J’écoutais la musique chez moi quand le caporal Zallé m’a appelé»



Neuf accusés se sont présentés devant le tribunal militaire le 7 janvier 2017. Parmi eux, figure Ousmane Sana, soldat de 2e classe né le 30 mai 1993. Il a plaidé non coupable. Son avocat est Me Eric Compaoré. A la barre il a fait la déposition suivante : « J’ai rencontré le caporal Madi Ouédraogo une fois, il m’a demandé où j’habite, j’ai répondu à Balkuy, il a dit que lui aussi est dans ce quartier et que de chercher un jour venir connaître chez lui. Je suis allé chez lui comme c’est mon supérieur hiérarchique». Ce serait donc par coïncidence qu’il est allé au domicile du caporal le 19 décembre 2015, jour de la réunion. A quelle heure êtes-vous arrivé au domicile de Madi ? a demandé le commissaire du gouvernement. «Je suis arrivé vers 19h ». « Quel est le constat que vous avez fait ?» Réponse : «Le caporal Madi était au téléphone à côté de son véhicule. En arrivant j’ai vu des gens au bord de la route». «Vous êtes-vous demandé d’où venaient ces gens ? », renchérit le parquet. «Non», oppose-t-il. «Avez-vous reconnu des gens sur place ? », «Non». «A quel moment avez-vous su que des gens se réunissaient chez Madi ? », « Je n’ai jamais dit ça, c’est à la gendarmerie que j’ai su que les gens que j’ai rencontrés sur la route ont quitté de chez Madi ». Comme Ousmane Sana, ils sont nombreux à ne pas savoir l’objet de la réunion qui s’est tenue chez le caporal Madi Ouédraogo. Ou si certains savent qu’il y avait réunion, c’était pour trouver un moyen d’entrer en possession de leurs biens restés au camp Naba Koom II après la dissolution du RSP.

Le soldat de 2e classe Sékou Tamboura, poursuivi pour association de malfaiteurs également, dit s’être rendu à la réunion par le biais du caporal Mahamadi Zallé. «Dans la journée du 19 décembre, j’écoutais de la musique chez moi, le caporal Zallé m’a appelé, il a parlé d’un PPS (mariage traditionnel), et m’a indiqué le lieu où on devait se rencontrer. Dja, c’était le domicile de Madi, mais quand je suis arrivé, je n’ai pas vu le caporal Zallé».

Son conseil, Me Yacouba Neya, se référant au P.-V. de l’enquête préliminaire à la gendarmerie, parle de détention arbitraire, de séquestration puisque son client a fait 3 jours en prison sans avoir été interrogé. Il a invité dans la foulée le tribunal à tenir compte des déclarations faites devant le juge d’instruction puis devant la juridiction au lieu de se faire une opinion en se fondant sur le P.-V de l’enquête préliminaire où des propos ont été imputés à son client alors qu’il ne s’y reconnaît pas.

Le caporal Wend-waogo Jean Charles Gansonré est né en 1990 à Siglé, père de 2 enfants. Il n’a pas encore été condamné et est accusé d’association de malfaiteurs, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, notamment 307 cartouches de kalachnicov. Il ne reconnaît pas les faits. Son conseil est Me Jacques Soré. «J’étais en stage à Bobo-Dioulasso quand j’ai appris la dissolution du RSP, j’étais découragé de savoir que l’arme AK 47 était toujours dans mon domicile à Ouaga et quand je suis rentré, j’en ai rendu compte à mon supérieur qui devait prendre les dispositions pour la réintégration de l’arme». Pour lui, le compte rendu libère le subalterne et engage par cette occasion la responsabilité de la hiérarchie.

Les autres accusés qui ont été à la barre ce samedi étaient Armand Bado, Atina Haro, Dah Sansan et Moussa Ouédraogo.



San Evariste Barro

Aboubacar Dermé

Dieudonné Ouédraogo

Zalissa Soré


Encadré 1

Madi le tringlot



Depuis le début de l’histoire de la tentative de libération des généraux de la MACA, s’il y a quelqu’un au centre de l’attention, c’est bien le caporal Madi Ouédraogo. Il est en effet constant que c’est lui qui a informé les autres d’une réunion en vue de récupérer le matériel laissé au camp Naaba Koom II. C’est lui également, selon les auditions, qui a changé l’ordre du jour de la rencontre qui s’est tenue chez lui.

Selon les témoignages, beaucoup de ses camarades ne l’ont pas pris au sérieux et n’ont pas épousé cette idée d’autant plus que le groupe ne disposait pas de l’armement nécessaire pour une telle action. Il semblerait, en outre, qu’ils doutaient des capacités intellectuelles et militaires du caporal c’est Madi Ouédraogo pour planifier et conduire une telle opération. C’est le cas du caporal Alexis Mamboné qui n’est pas passé par quatre chemins pour le signifier au tribunal. Lors de son audition, il a déclaré entendre que le caporal Madi est un trainglot (Ndlr : s’écrit également tringlot). Issu de l’argot militaire, le trainglot désigne étymologiquement un soldat du train, c’est-à-dire une unité de transport de soutien aux armées. Alexis a présenté Madi Ouédraogo, le cerveau présumé de l’affaire, comme un simple «soldat conducteur», un chauffeur qui n’est pas un homme de terrain, de combat.



Hugues Richard Sama


Encadré 2

Appâté par des motos GRAVITA



Parfois, il vaut mieux faire ce pourquoi on est sorti sans rien y ajouter sinon on peut avoir de sérieux pépins un jour. Cette assertion, le soldat de première classe Pascal Kientéga doit être en train de la méditer. Parti chercher sa copine au péage route de Pô, il a été, en cours de route, attiré par des motos de marque GRAVITA devant une cour. Ces motos, comme il l’a dit, sont exclusivement destinées aux soldats du RSP. «Quand tu vois un civil qui roule ça, c’est qu’il racheté la moto d’un élément du RSP». A la vue de ces motos donc, Pascal a fait demi-tour pour aller voir ce que faisaient là ses anciens collègues. Arrivé devant la cour, il est resté sur sa moto et a pu voir une dizaine de personnes dans la cour. Selon lui, il n’a reconnu que c’est Madi qui tenait le crachoir. De la route, près de la porte où il était arrêté, le soldat a dit être reparti pour chercher sa copine lorsque Madi a parlé de la libération des généraux. Non sans avoir eu à lancer à ses camarades : «Au moment où on avait des officiers qui pouvaient empêcher leurs arrestations, on n’a rien fait, ce n’est pas maintenant qu’on pourrait les libérer». Sur ces entrefaites, les uns et les autres ont commencé à rompre les rangs.

C’est à cause de cela que le soldat Pascal Kientéga a été arrêté pour participation à une réunion.

Son avocat, Me Odilon Gouba, a tenu à signifier au tribunal que son «client n’a jamais assisté à une planification ou un plan de libération des généraux, car c’est de façon fortuite qu’il est tombé sur cette réunion ; il n’est même pas entré dans la cour de Madi».



San Evariste Barro


Encadré 3


Dissolution du RSP

«J’ai perdu 2 bœufs, 4 moutons, … »



Le caporal Yemdaogo Bontogo est voisin de quartier de Madi. Le 16 décembre 2015, il a été à une réunion chez le caporal Madi Ouédraogo. «Madi m’a invité à une réunion chez lui. Il m’a dit qu’il s’agissait d’une réunion pour régler la question de nos matériels personnels perdus lors de l’assaut de l’armée sur le camp du RSP. Moi je suis un pauvre caporal. J’ai économisé mes 5 F, 5 F et j’ai pu acheter 2 bœufs et 4 moutons. J’ai perdu ces animaux ainsi que mon poste de télévision écran plat ainsi que ma bouteille de gaz. J’ai informé ma hiérarchie que j’avais perdu du matériel, mais on m’a dit que c’est fini, qu’on ne pouvait rien faire pour moi.

Quand Madi m’a dit qu’il y avait une réunion de ceux qui ont perdu leur matériel, j’y suis allé. L’objet de la réunion, c’était le matériel et non une attaque de la MACA. C’est Madi qui a ajouté ça».

A la question de savoir pourquoi il n’a pas dénoncé le projet de Madi à la hiérarchie militaire, le caporal Bontogo a déclaré : «C’est par manque de confiance vis-à-vis de mes chefs parce que quand j’ai rendu compte de la perte de mon matériel, on m’a dit qu’il n’y avait rien à faire. Moi si j’ai des hommes sous ma coupe, si l’un d’eux vient poser son problème, même si je ne peux pas le résoudre je vais lui parler bien mais pas d’une façon qu’il ne puisse plus dormir. Mon père est mort il y a à peine deux mois faute d’argent pour ses soins. Si j’avais mes bœufs et mes moutons, je pouvais les vendre pour essayer de sauver mon papa». Durant toute son audition, on a pu voir combien le caporal Bontogo tenait tant à ses matériels perdus à jamais au camp Naba Kom II de l’ex-RSP.



San Evariste Barro



Encadré 4

Quand Alioun Zanré dit à un accusé

«Moi je vous aime, vous dites la vérité»



« C’est vrai, monsieur le président, après Dieu, c’est vous mon dieu aujourd’hui là !» ; « Je ne sais lire, j’ai signé seulement» ; « Je connais pas c’est quel mois le mois qui vient avant que décembre arrive là !» ; «C’est pas maison où on dors là dès ! c’est dans la cour ». Ces morceaux choisis sont d’Atina Haro, le deuxième prévenu appelé à la barre dans l’après-midi du 7 janvier 2017. Il est né le 31 décembre 1990, est père de deux enfants.

Le public à la mezzanine, avocats et membres du tribunal auront certainement été marqués par sa comparution tant sa position de départ n’a pas varié face aux multiples questions composées essentiellement de répétitions. Sa touche particulière, «une constance» enrobée d’un franc-parler fait de mots simples ou familiers et de surcroît un ton qu’on pourrait reconnaître chez l’humoriste ivoirien, l’ambassadeur Agalawal. C’est tout naturellement donc qu’il a fait marrer l’assistance à travers sa narration des faits ou ses réponses aux questions.

Morceaux choisis : «Pour le armement c’est pas kalach, peut-être qu’il s’est trompé, qu’il vérifie !», dit Atina Haro au commissaire du gouvernement. Il reconnaît avoir ramassé un P.A. au camp Naba Koom II sans chargeur parce qu’il voulait assurer sa sécurité et celle de ses biens. Un deuxième P.A. sans munitions mais avec chargeur appartient à son «petit frère» Yienderbou Yempabou, car venant de la même localité (Gnagna). Il possédait en outre 45 munitions de kalachnikov. «P.A. là ! je connais pas c’est quelle marque, c’est arme seulement !», précise-t-il au parquet. Il était dans la logique de réintégrer ou de restituer les P.A., et dit en avoir parlé au caporal Mahamadi Zallé, avec qui il avait initialement évoqué la question de ses biens restés au camp Naba Koom II. C’était à l’occasion de la visite d’un détenu à la MACA. « 6 chèvres, 3 moutons, 1 vélo et la glacière sont restés là-bas», fait-il savoir. Il était alors question de lui montrer quelqu’un (caporal Madi Ouédraogo) qui comptait initier une action dans ce sens. Avant la réunion du 19 décembre 2015, lui, Atina Haro, Mahamadi Zallé et Madi Ouédraogo sont allés chez Ladji, et le sac contenant les armes et les munitions a été remis. « Ladji nous a donné 20 000 f, Madi 10 000, moi 10 000 et Zallé est resté là-bas avec le sac». S’attendant à ce que l’ordre du jour de la réunion du 19 porte sur les moyens de récupérer leurs biens, voici ce qu’il dit : « J’ai trouvé que l’objet n’était pas ça, j’ai vu Madi, qui était au milieu, parler d’attaque et de faire intégrer les militaires radiés en 2011». Cependant le P.-V. de l’enquête préliminaire dit, selon le commissaire du gouvernement, qu’il a fait mention d’attaque d’édifices militaires. «C’est pas moi qui ai dit ça !», s’est-il défendu.

Il n’en fallait pas plus pour que le commissaire lui déclare : «Moi je vous aime, vous dites la vérité».



Aboubacar Dermé


Encadré 5

Cités, mais pas inculpés



Au GIFA, il y a un cours qui s’appelle sécurité militaire dans lequel on apprend aux jeunes recrues que tout soldat est un agent du renseignement militaire. On leur apprend également que le compte rendu libère le subalterne. Cela implique que les militaires de l’ex-RSP qui ont participé aux réunions organisées par Madi Ouédraogo devaient en informer leur hiérarchie. Apparemment ça été fait puisque cette dernière a été mise au courant du projet mais par qui? Mystère et boule de gomme.

Selon certaines informations les militaires incriminés auraient été trahis par un des leurs qui aurait enregistré le contenu des réunions à l’aide de son téléphone portable avant de transmettre cet audio à la hiérarchie. Au prétoire, certains avocats se sont plaints de ce que toutes les personnes qui ont eu à prendre part aux différentes réunions n’aient pas été inculpées ou entendues dans le dossier : on pourrait parler du cas du soldat Eric Kini qui est venu à une rencontre en compagnie de l’accusé Loba Condé ; Abou Ouattara est aussi un participant omis dans l’enquête du juge d’instruction. Pourtant c’est lui qui a conduit le soldat Sansan Da à l’une des réunions chez Madi Ouédraogo. Me Solange Zèba, conseil de Da Sansan, a demandé que Abou Ouattara comparaisse devant le tribunal, ne serait-ce qu’en qualité de témoin.

Me Hamidou Lamoussa Ouattara, un des avocats, à la fin de la séance du samedi 7 janvier, est revenu sur la nécessité de la comparution des témoins cités. « Je voudrais dire qu’il y a depuis hier des noms qui sont cités et pourtant on ne connaît pas les intéressés, ils n’ont jamais été entendus ni au niveau de l’enquête préliminaire par les officiers ni chez le juge d’instruction. Nous pensons que pour la manifestation de la vérité, il est important de faire comparaître ces personnes surtout que ce sont elles qui ont désigné certains inculpés alors qu’on ne sait pas où ceux-ci se trouvent. Nous avons pris bonne note de ce que le tribunal a dit, c’est une question qui a besoin d’être examinée. Nous voulons la manifestation de la vérité et pour cela il est nécessaire que ces gens-là soient cités à comparaître ».



Dieudonné Ouédraogo

Zalissa Soré
Commentaires

Dans le dossier

Justice
Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment