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Makognadougou : et pourtant, les Cassandre avaient prévenu
Publié le lundi 9 janvier 2017  |  L`Observateur Paalga
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© Ministère par D.R
A Makognadougou, Simon Compaoré ordonne de surseoir à l`implantation des Koglwéogo
Le Ministre d`Etat, Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Intérieure, Simon Compaoré, a achevé son séjour dans la région des Hauts-Bassins par une rencontre le vendredi 6 janvier 2017 avec les populations de Makognadougou




Souvent les journalistes sont appelés des cassandres. Cassandre, selon le dictionnaire, est «une personne qui prédit une issue défavorable aux événements, au risque de déplaire ou de ne pas être crue», particulièrement par les gouvernants dans le cas d’espèce. Et au Burkina Faso, les hommes de médias sont bien payés pour le savoir. C’est ce qui leur est arrivé, pour ne prendre que ce cas concernant les koglweogo. A plusieurs reprises, nous avons mis le pouvoir en garde contre l’existence et la prolifération anarchique de ces groupes d’auto-défense qui ont subitement poussé, comme par enchantement, dans les différentes localités du pays.

«Nous jouons avec le feu», tel a été le titre d’un de nos articles dans lequel nous avons tiré la sonnette d’alarme face aux éventuelles conséquences fâcheuses que pouvait engendrer «le justicier de la brousse». En effet, depuis ce qu’on peut considérer comme le printemps des koglweogo, aucun jour ne passe sans que la presse fasse écho de bastonnades, de tortures, d’expédition punitive, voire de mort d’homme provoquée par les hommes du Dansamkandé Naaba, du nom du chef suprême des koglweogo. Et que dire des taxes et autres impôts démesurés qu’ils perçoivent des présumés voleurs ? Alors que dans tout Etat digne de ce nom, cette prérogative relève exclusivement de la puissance publique qui, pis est, a le monopole de la violence légitime.

Même si le taux de banditisme semble avoir considérablement baissé du fait de leurs hauts faits d’arme, que dire des risques de voir ces koglweogo récupérés par des individus bien nantis mais malintentionnés à des fins funestes ? Tout ça, nous l’avons déjà dit et répété, écrit et réécrit, mais le gouvernement n’a pas semblé avoir pris toute la mesure des potentiels dangers qui nous guettent. Se contentant de mesures cosmétiques, de propos électoralistes, de discours incohérents, parfois contradictoires. On se rappelle que le président du Faso, lui-même, avait affirmé qu’on ne peut pas dissoudre quelque chose qui n’existe pas légalement. Mais puisque leurs faits et méfaits sont connus, leurs pratiques en contradiction avec le droit, pourquoi ne pas se pencher sur la question ?

Après la grande frayeur de Sapouy, où en février 2016 il y a eu un face-à-face entre les forces de l’ordre et les koglweogo de la province du Ziro, voilà la bombe de Makognadougou. Une localité où les dozos (chasseurs traditionnels) s’opposent à leur installation, le tout sur fond identitaire. Même le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, qui s’est précipité sur les lieux pour désamorcer l’affaire, en a eu pour son grade (lire page…..). En effet, après avoir accédé aux revendications des autorités coutumières de la région de l’Ouest, qui n’entendent pas se laisser imposer les koglweogo, le premier flic du pays a commis le gouverneur de la région des Hauts-Bassins à la mise en œuvre de sa décision. Ce qui n’a pas eu l’heur de plaire aux koglweogo et à leurs partisans qui ont bruyamment protesté. Et n’eût été l’interposition des forces de sécurité présentes sur les lieux, on ne sait pas ce qui serait arrivé.

Alors il est plus que temps de se pencher sérieusement sur la question des koglweogo, de repenser sérieusement leurs conditions de création et leurs missions, par exemple en actant le décret du 5 octobre qui vise, entre autres, à les républicaniser, et par ricochet à les mettre dans les rangs.



Mohamed Arnaud Ouédraogo
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