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Dialogue politique en RDC : La danse du tango de la majorité congolaise
Publié le mercredi 4 janvier 2017  |  Le Pays




Nouveau rebondissement dans la crise congolaise. En effet, à peine signé, l’accord politique censé ramener la paix en RD Congo, fait l’objet de récriminations. Dans le cas présent, c’est la majorité qui évoque des questions « d’inclusivité » pour émettre des « réserves » quant à la signature dudit accord. Une véritable danse du tango dans laquelle l’on n’est pas loin de perdre son latin, d’autant que ce sont les mêmes acteurs qui se félicitaient, hier encore, de l’opportunité qu’offrait cet ultime cadre de conciliation initié par les prélats du pays, pour un rapprochement des positions en vue de trouver un modus vivendi pour la conduite de la Transition. Mais la question que l’on se pose, est de savoir si l’accord du 18 octobre que cette même majorité avait signé avec une frange minoritaire de l’opposition, qui plus est était loin d’être représentative, est plus inclusif que celui-ci qui a visiblement ratissé beaucoup pus large? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi ce rétropédalage de la majorité congolaise pue la mauvaise foi à plein nez. Un tel comportement est très dangereux pour le pays. D’autant que le principal concerné, le président Joseph Kabila, se terre dans un mutisme qui n’est guère non plus rassurant. Car, rien ne dit qu’il se reconnaîtra dans l’accord de la Saint-Sylvestre et ne reniera pas un éventuel engagement de ses partisans pour encore se tirer d’affaire. Quoi qu’il en soit, cette attitude n’est pas vraiment étonnante. Surtout quand on sait qu’avec la mise en œuvre de cet accord qui fait la part belle au nouveau Premier ministre qui disposera des pouvoirs les plus étendus, le président Kabila se trouvera pratiquement dépouillé de certaines de ses prérogatives, malgré son maintien à la tête de l’Etat. On voyait donc la majorité venir. Manifestement, son attitude n’est pas guidée par l’intérêt du peuple congolais, mais plutôt par ses intérêts et privilèges dont elle n’est pas prête à faire le deuil, au risque de torpiller un accord difficilement arraché entre les protagonistes, et qui était perçu comme celui de tous les espoirs. S’achemine-t-on alors vers un échec de la médiation de la Conférence nationale épiscopale du Congo ?

La RDC a une ultime chance à saisir pour préserver la paix

En tout cas, cette reculade de la majorité, au moment où l’on croyait s’acheminer sereinement vers une fin heureuse de ce dialogue, n’augure rien de bon. Bien au contraire, l’on a le sentiment que la majorité cherche à gagner du temps, pour jouer les prolongations dans le secret espoir de conduire le processus dans une impasse. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait que cet accord, s’il venait à être adopté, mettrait en échec le plan de Kabila dont l’intention de se maintenir coûte que coûte à la tête de l’Etat, n’est qu’un secret de Polichinelle ? Quid de tous ces opposants fantoches, qui ont accouru à la soupe en entrant dans le fameux gouvernement de transition, et qui n’entendent certainement pas se laisser enlever de si tôt la cuillère de la bouche. C’est pourquoi l’on est fondé à croire que les réserves émises par la majorité ne sont que des gesticulations, de la diversion pour porter l’estocade à un accord qui ne les arrange visiblement pas.
En tout état de cause, il appartient à l’Eglise catholique de maintenir la pression et de travailler à lever les éventuels obstacles à la conclusion de l’accord. Car, aujourd’hui encore, il apparaît comme la seule porte de sortie apaisée de cette crise. Et il faut éviter à tout prix qu’il ne capote, au risque qu’un tel échec ne mette le feu aux poudres. Le pire serait que la situation se mue en une guerre des tranchées, avec tous les risques de dérapages et de débordement dont personne ne peut prévoir l’issue. La RDC a une ultime chance à saisir pour préserver la paix et elle ne doit pas en rater l’occasion. Mais en cas de basculement, l’histoire se chargera d’établir la responsabilité de chacun.

Outélé KEITA
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