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Quatier Wemtenga de Ouagadougou : quand une affaire de parcelle divise une famille
Publié le mercredi 14 decembre 2016  |  Le Pays




La date du 1er décembre 2016 constituera un mauvais souvenir pour veuve Salamata Nébié/ Napon et ses enfants. Pour cause ils ont assisté au décoiffage des maisons de leur cour, située dans le quartier Wemtenga de Ouagadougou, par 49 gendarmes, tôt dans la matinée du 1er décembre. Une situation consécutive à une décision de justice leur intimant l’ordre de quitter les lieux.

Des maisons sans toit, vidées de leur contenu entassé dans la cour, des portes et des fenêtres arrachées. Et ce n’est pas tout ; la tristesse et la désolation se lisaient sur les visages des habitants du domicile de Salamata Nébié dans le quartier Wemtenga, à notre arrivée sur les lieux le 1er décembre dernier, aux environs de 17h. Selon les explications, c’est aux environs de 6h que « 49 gendarmes armés accompagnés d’un huissier » sont arrivés et ont tout décoiffé. Mais qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’on assiste à une telle situation ? Veuve Salamata Nébié relate les faits, en pleurs, en ces termes : « les problèmes ont commencé dans les années 2004- 2005, soit plus de 22 à 23 ans après le décès de mon époux (1982), lorsque ma belle-fille (la fille de ma coépouse), Nassiratou Nébié, et son époux, Seydou Sanfo, qui est ingénieur topographe, ont tout manigancé pour que la cour familiale soit mise en vente à un prix de sorte qu’ils puissent l’acheter. J’ai refusé la vente et fait comprendre à Nassiratou que s’il y a un problème, on pouvait faire diviser la cour en deux afin que chacun prenne sa part. Mais elle a refusé. Je suis allée en justice pour comprendre et c’est là qu’on m’a informé dans un premier papier, de la vente. J’ai été surprise d’apprendre que la cour avait été vendue et qu’il y a eu un jugement et un contre-jugement qui avaient déjà été validés et clos. Etant donné que je n’ai jamais signé un acte de vente de la cour, je ne sais pas pourquoi je devrais avoir peur. Maintes fois, j’ai reçu des ordonnances de déguerpissement mais je m’y suis opposée parce que je n’ai jamais assisté à une activité de vente de la cour. Dernièrement, j’ai été au commissariat de Wentenga où il a été dit qu’une enquête a été menée mais personne ne comprend ce qui se passe. On m’a dit que quelque chose clochait, comme s’il y avait eu usage de faux ». A en croire veuve Nébié qui dit être légalement mariée, ni elle ni ses enfants n’ont signé un quelconque papier de vente de la cour, encore moins assisté à une opération de vente ou reçu de l’argent. Par conséquent, tous les documents présentés sont nuls. En tout état de cause, ils n’entendent pas quitter la cour. Selon Issa Napon, un proche de Salamata Nébié, il a personnellement été avec cette dernière chez Me Noëlle Bayala, notaire, qui s’est occupée de tous les dossiers de Seydou Sanfo, pour voir les documents mais n’a jamais pu voir l’acte de vente, encore moins qui l’a signé et au profit de qui ?

La parcelle revendue à une autre personne

Du côté des mis en cause, notamment Nassiratou et son époux, c’est un autre son de cloche. Approché, M. Sanfo explique les faits en ces termes : « au décès de M. Nébié, dame Salamata et les enfants de sa coépouse ne s’entendaient pas jusqu’à ce qu’une grosse bagarre éclate un jour au point où le petit frère direct de Nassiratou a été violemment battu et conduit à l’hôpital. Face à cette situation, Nassiratou est alors allée porter plainte à la gendarmerie. Quand la gendarmerie a fait le constat, elle a décidé que la cour soit vendue et l’argent distribué à tous les héritiers et à la veuve pour mettre fin à la bagarre. La mise en vente a donc été faite et même publiée dans les journaux. Une première fois, aucun acheteur ne s’est présenté. La deuxième fois, nous nous sommes présentés et avons estimé qu’au lieu de laisser la parcelle aux mains d’un inconnu, il valait mieux l’acheter pour que le terrain reste aux mains des petits-enfants du défunt. C’est ainsi que j’ai acheté le terrain à 11, 1millions FCFA, en présence de tout le monde. Je rappelle que la vente a été faite par un notaire, Me Noëlle Bayala. C’est ainsi qu’on m’a délivré tous les papiers (PUH) de la parcelle et cela depuis 2004-2005. Au niveau de la Justice, on m’a remis un commandement de déguerpissement qu’on a envoyé à dame Salamata afin qu’elle quitte les lieux. La première fois, elle a refusé de s’exécuter. On a fait sortir ses bagages et elle les a fait rentrer le lendemain. La deuxième fois, quand l’huissier est parti pour l’expulser, elle a fait intervenir une association de veuves qui a décidé qu’on attende la fin de la saison des pluies afin qu’elle et ses enfants se trouvent un autre endroit pour se loger. Depuis lors, elle est dans la maison et ne veut pas quitter. Il n’y a pas longtemps, dame Salamata est allée voir un de la Justice pour nous dire de lui vendre la parcelle. Je lui ai dit que je vendais ma parcelle à qui je veux et au montant que je veux. C’est ainsi que j’ai décidé de vendre la parcelle à un certain Emmanuel Sawadogo qui est donc le nouveau propriétaire de la parcelle depuis février 2016. Je n’ai plus rien à voir avec ladite parcelle ».
Le bras de fer n’est pas prêt de prendre fin, car veuve Nébié n’entend point quitter les lieux alors que le nouvel occupant des lieux veut, coûte que coûte, récupérer ce qui lui revient.

Colette DRABO
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