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Burkina: 13 minutes de silence et des manifestations pour le journaliste assassiné Norbert Zongo
Publié le mardi 13 decembre 2016  |  AFP
18e
© aOuaga.com par A.O
18e anniversaire de l`assassinat de Norbert Zongo : sit-in silencieux contre l`absence de justice
Mardi 13 décembre 2016. Ouagadougou. Un ensemble d`organisations professionnelles des médias et de la société civile a organisé un sit-in silencieux de 13 mn à partir de 15h devant le palais de justice pour protester contre l`absence de justice dans le traitement du dossier Norbert Zongo à l`occasion du 18e anniversaire de l`assassinat de ce journaliste et de trois de ses compagnons




Ouagadougou - Des centaines de manifestants mais aussi les radios et les télévisions burkinabè ont observé 13 minutes de silence mardi, en hommage au journaliste d’investigation Norbert Zongo assassiné il y a 18 ans jour pour jour, sous le régime du président déchu Blaise Compaoré, a constaté un journaliste de l’AFP.

A 15h00, les radios et télévisions ont observé 13 minutes de "silence
média" à la demande des associations de journalistes et de presse pour
protester contre "l’impunité" et le "déni de justice" dans le cadre de cette
affaire.

Au même moment, plusieurs dizaines de personnes rassemblées pour un sit-in
devant le palais de justice de Ouagadougou ont observé également treize
minutes de silence en ce jour anniversaire, la bouche recouverte de papier
adhésif pour "symboliser le silence de la justice dans l’instruction du
dossier" Zongo, a expliqué Smockey, chanteur de rap et porte-parole du Balai
citoyen, mouvement qui a été à la pointe des manifestations anti-Compaoré en
2014.

Dans un "mémorandum d’indignation et de protestation" remis à la procureure
du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, les organisateurs de la
manifestation se sont dits "indignés par (la) lenteur, voire la léthargie" de
la justice sur ce dossier.

"Combien de temps faut-il attendre pour que la justice soit faite pour ces
cas emblématiques de crimes économiques et de sang du régime déchu" du
président Blaise Compaoré? "Pourquoi n’y a-t-il toujours pas le moindre début
de procès dans ce dossier?", interroge le mémorandum..

Dans la matinée, plusieurs centaines de manifestants avaient défilé dans
Ouagadougou avec des banderoles ou des pancartes où l’on pouvait notamment
lire "vérité et justice pour Norbert Zongo!" ou "A bas les assassins et les
commanditaires".

Journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire
L’indépendant, Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été retrouvés
morts carbonisés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 à 100 km près de
Sapouy, dans le sud du Burkina.

Une commission d’enquête indépendante (CEI) instaurée sous la pression
populaire a conclu quelques mois plus tard que le journaliste avait été tué
"dans le cadre de l’exercice de ses fonctions".

Auteur de plusieurs enquêtes retentissantes mettant à nu la mauvaise
gouvernance sous le régime du président Compaoré, M. Zongo enquêtait au moment de son assassinat sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François
Compaoré, frère cadet et conseiller économique du président Compaoré surnommé
le "petit président".

Le "Collectif des organisations de masse et des partis politiques contre
l’impunité" a dénoncé le "silence radio" des autorités gouvernementales.

Dans un communiqué publié mardi, l’organisation de défense des journalistes
Reporters sans Frontières (RSF) demande "dix-huit ans après l’assassinat du
journaliste Norbert Zongo (...) aux autorités burkinabès d’accélérer la
procédure judiciaire afin que l’assassinat du journaliste soit élucidé et que
justice soit enfin rendue".

Sous Compaoré, le dossier Zongo s’était enlisé, la justice ayant déclaré en
2003 un "non-lieu" en faveur du seul inculpé.

La justice a rouvert le dossier à la chute de M. Compaoré fin octobre 2014,
chassé par la rue après 27 ans au pouvoir.

Le 15 décembre 2015, trois ex-soldats du Régiment de sécurité
présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré - dissoute
après sa tentative de coup d’Etat mi-septembre 2015 - ont été inculpés par la
justice.

Une instruction est en cours et la date de leur procès n’a toujours pas été
fixée.



roh/pgf/ms
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