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Métallurgie : le savoir-faire africain se reconstitue à Kaya
Publié le mardi 6 decembre 2016  |  AIB




Ouagadougou-Les Africains ont eu un savoir-faire dans la fonte du fer et la fabrication des outils à base de cette matière dans le passé ; c’est l’évidence que montre le Musée des fourneaux africains installé dans la ville de Kaya au Burkina Faso.

Vitrine représentative des modèles de fourneaux utilisés par différents pays pour l’extraction du fer et sa transformation en des instruments utilitaires de travail et des outils de défense, ce musée à ciel ouvert nous montre la science de l’Afrique dans ce domaine. Selon le fondateur, Jacob Bamogo, «l’objectif est de montrer à la face du monde que l’Afrique a une grande connaissance, a une histoire, a une science, même si elle est non écrite».

L’initiative est de l’Association Passaté culturelle dirigée par Jacob Bamogo pour qui il a été important de prouver le contraire de ce que l’ancien président français Nicolas Sarkozy déclarait en 2005 que l’Afrique n’est pas rentrée dans l’histoire. Pour M. Bamogo, l’Afrique a eu une science et il faut le montrer.

Ainsi il a décidé d’attaquer cette affirmation par un pan du savoir de ses ancêtres en se rendant à Dablo, son village. Il demanda à ceux qui s’en souviennent encore de reproduire la technique d’extraction et de transformation du fer. «C’est pour prouver chez nous en Afrique il y a la science, il y a des connaissances. Des gens quittent très loin pour venir voir ces fourneaux-là», a rappelé, M. Bamogo.

Avec le concours de la mairie de Kaya, il a obtenu l’espace et a fait installer progressivement les modèles de fourneaux de son village, de la région du Centre-nord, d’autres régions du Burkina, et de pays africains.

Aujourd’hui, on y trouve les fourneaux du Burkina Faso (Sanmatenga, Houet, Passoré, Noumbiel, Namentenga et bientôt de la Tapoa), de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Mali, de l’Afrique du Sud. «Chaque année nous invitons des forgeons de régions du Burkina, des pays de la sous-région et d’autres régions d’Afrique. Ils viennent, construisent et font des démonstrations», a précisé le fondateur du musée.

Quant à la question de comment l’approche se fait, M. Bamogo a dit que les invités qui viennent construire leur fourneau, sont pris en charge en ce qui concerne leur hébergement, et reçoivent un cachet symbolique, car il est difficile de monnayer une connaissance culturelle. Ils acceptent et sont fiers de contribuer à la promotion de la culture et de la science africaines.

Le promoteur travaille avec des professeurs de l’Université de Ouagadougou comme Lassina Simporé et envisage entrer en contact avec tous les pays du continent afin qu’à terme, tous y soient représentés. Jacob Bamogo a pour ambition de réaliser également un musée des forgerons qui va contenir les objets historiques de la forge.

Aujourd’hui plus qu’à l’origine, le concepteur a l’esprit véritablement tourné vers la conservation de ces bâtisses au symbole multiséculaire face aux intempéries auxquelles elles sont exposées et cela passe aussi et surtout par l’acquisition de financements et de techniques à travers des partenariats et collaboration nationaux et internationaux. «On a essayé de taper à toutes les portes dans ce sens. Avec quelques soutiens, on essaie de restaurer avec une matière plus résistante», a-t-il affirmé.

«Nous lançons un appel à tous ceux qui peuvent nous apporter un quelconque soutien pour la protection du site qui est unique. Ça n’existe nulle part ailleurs si ce n’est au Burkina. Je pense que c’est un patrimoine assez important». Un des combats c’est le classement du site au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Des démonstrations sur l’extraction et sa transformation se déroulent régulièrement lors des festivals de danse traditionnelle du terroir dénommés Wed Bindé, une trouvaille de l’association culturelle Passaté.


bl/ata
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