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Editorial : Surprise !
Publié le lundi 5 decembre 2016  |  Sidwaya
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d’Etat
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Ph : Yahya Jammeh, Président de la Gambie




Qui l’eût cru ? Yahya Jammeh, le tout-puissant président de la Gambie est tombé. Il a été battu dans les urnes par le candidat de la coalition de l’opposition Adama Barrow, qui a obtenu 45,54% des suffrages contre 36,7 %. L’un des présidents les plus craints de l’Afrique vient de subir le dur pouvoir du peuple, après 22 ans de règne sans partage. C’est tout simplement surprenant ! Une fois de plus, voici une autre preuve que quand le peuple se met debout, même les dinosaures politiques tombent. Il a fallu une prise de conscience de la population que le changement est possible par les urnes, pour surprendre le "guérisseur” président qui briguait un 5ème mandat. Ce fut une tentative de trop. Il faut savoir quitter le pouvoir avant qu’il ne vous abandonne. Yahya Jammeh qui était à 200% sûr de bénéficier d’un nouveau bail l’a appris à ses dépens. « Ce n’est pas le doute qui rend fou : c’est la certitude », avait dit le philosophe allemand, Friedrich Nietzsche.
Bientôt, M. Jammeh sera un citoyen ordinaire, mortel, jeté à la poubelle de l’histoire de la Gambie. On doit, néanmoins, lui reconnaître l’élégance politique dont il a fait montre à l’annonce des résultats. Reconnaître une défaite sans trop tergiverser et féliciter son concurrent, c’est ce qui manque souvent en Afrique. Si ailleurs sur le continent, des présidents sortants ont magouillé pour remporter des élections, en Gambie, Yahya Jammeh, toujours vêtu de "blanc immaculé”, a préféré respecter le choix des électeurs. Il aurait pu ordonner l’arrêt du comptage des voix, exigé la proclamation de sa victoire et mâter à sang tous ceux qui tenteraient de contester cette victoire. Il ne l’a pas fait. Il aurait également pu tripatouiller les résultats, comme certains chefs d’Etat africains le font honteusement, et se maintenir au pouvoir. Ni les menaces de la communauté internationale ni les protestations de son challenger, encore moins les médias n’y pourraient rien. On l’a vu au Gabon. En dépit des contestations des résultats de la présidentielle du 27 août dernier par le camp du candidat Jean Ping et les observateurs de l’Union européenne, le président sortant, Ali Bongo, a été proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle.
Au vu de ce qui se passe sous d’autres cieux, il convient de féliciter Yahya Jammeh pour l’exemple rarissime qu’il vient de donner au monde entier. Le geste du président gambien a permis de décrisper du même coup le climat social. Il a évité un bain de sang qui l’aurait peut-être conduit devant sa sœur, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda.
Le président Jammeh n’a pas été un dirigeant irréprochable. Mais la modestie républicaine dont il a fait montre, apaise en partie la haine et la douleur de ceux qui ont subi sa cruauté, deux décennies durant. «L’heure est à la liberté» des deux millions de Gambiens, grâce à Barrow. Celui-ci a promis de prendre conseil auprès de son prédécesseur tout en annonçant de grands changements. Une libération de tous les prisonniers politiques, une limitation du nombre de mandats présidentiels et une liberté de presse, autant d’actes que le polygame Adama Barrow âgé de 51 ans veut poser avant de se retirer du pouvoir dans trois ans. Mais l’agent immobilier et ex-garde de sécurité de Londres tiendra-t-il parole ? On attend de voir la nouvelle Gambie.


Par Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA


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