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Relecture de la loi sur les forces de défense et de sécurité: OSC, syndicalistes et hommes politiques se prononcent
Publié le mercredi 30 novembre 2016  |  Le Pays
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© aOuaga.com par A.O
Secteur de l`économie informelle : la plateforme revendicative passée en revue
Samedi 17 janvier 2015. Ouagadougou. La Confédération syndicale burkinabè (CSB) a organisé un atelier d`évaluation de la plateforme revendicative du secteur de l`économie informelle. Photo : Olivier Guy Ouédraogo, secrétaire général de la CSB




C’est le 24 novembre 2016 que l’Assemblée nationale a adopté à la majorité des 120 votants, la nouvelle loi portant statut des Forces armées nationale (FAN). Depuis, la polémique n’a cessé d’enfler sur la question. Nous avons donc décidé d’approcher quelques spécialistes, des syndicalistes et des Hommes politiques pour recueillir leurs avis. Tous ceux qui ont accepté répondre à nos questions s’accordent à dire qu’il n’y a pas de mal à ce que les FAN apportent leur contribution au développement du pays, pourvu qu’elles ne se mêlent pas de la politique. Parmi ceux qui ne voulaient pas se prononcer, certains, notamment des Hommes politiques, ont dit vouloir d’abord s’imprégner de l’ensemble des dispositions de cette loi. Pour d’autres par contre, il n’y a pas matière à commenter car, cette loi votée il y a peu, ne diffère pas, dans le fonds, avec la loi CNT portant statut général des FAN. Nous vous proposons donc quelques réactions.

Olivier Guy Ouédraogo, SG de la CSB
« Il faut surtout éviter qu’il y ait un certain clientélisme politique »

J’ai appris le vote de la loi comme tous les citoyens, suite aux travaux de l’Assemblée nationale. Je pense qu’en toute chose, il faut respecter une certaine hiérarchie comme le disent les textes, surtout au niveau de la passation des grades. Pour ce qui est des fonctions que
doivent occuper les militaires, personnellement, je n’ai rien contre car, dans l’armée, il y a effectivement des gens qui ont des compétences. Si on veut qu’ils mettent ces compétences au service du pays, il n’y a rien de tel. Avant tout, ce sont des enfants du pays et ils ont droit de mettre leurs compétences au service du pays. Il faut surtout éviter qu’à travers cette loi, il y ait un certain clientélisme politique au niveau des militaires. Car cela risque de fragiliser notre armée.

El Hadj Salifou Tiemtoré, député MPP
« Les FAN n’ont pas seulement appris le maniement des armes »

Cette loi, bien qu’incomprise par tout le monde par manque d’explications, est la bienvenue. Elle permet aux Forces de défense et de sécurité de pouvoir, en plus de défendre le territoire, participer à la gestion du pays. Le président Roch Marc Christian Kaboré a été élu sur la base d’un programme. Il est le président de tous les Burkinabè. Il faut donc lui donner la possibilité de pouvoir employer tous les fils du pays dans tous les domaines afin de lui permettre de mettre en œuvre son programme. Lorsque la loi nous a été présentée et au vu des objectifs qu’elle visait, nous n’avons pas trouvé à redire. Seulement, nous avons dit que les militaires ne doivent pas faire de la politique. Lorsqu’un militaire est nommé à des hautes fonctions, il doit prendre une disponibilité. Cette disponibilité est aussi encadrée. Elle ne doit pas excéder 5 ans et est renouvelable une fois. Si après cela il veut rester dans la vie civile, il doit démissionner. Les FAN n’ont pas seulement appris le maniement des armes. Il y a aussi des médecins, des magistrats, des ingénieurs…Donc, pour moi, cette loi permettra aux FAN d’apporter davantage leur contribution.

Abdalah Bafa Ben Azise Ouattara, coordonnateur du Collectif pour un peuple uni (CPPU),
« C’est l’expression d’un échec »

Pour nous, c’est un échec du régime en place. L’appel à un renfort de l’armée et son adoubement pour une répression future. Pourquoi ? Parce que la loi qui a été votée sous la Transition n’interdisait pas la participation des FAN : Si le pouvoir en place en vient à éliminer certains des facteurs de cette loi, c’est un échec. Nous considérons donc que c’est un appel au renfort. Ils savent que le peuple est à bout de ses attentes. Donc dans ces conditions, seule l’armée peut les soutenir. Cela dit, il y a quand même des points positifs que nous prenons d’ailleurs avec des pincettes. C’est vrai, les FAN peuvent intervenir pour donner leurs compétences mais, pour nous, les priorités sont ailleurs. On aurait applaudi si certaines lois comme celle de l’habitation avaient été mises en œuvre. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le problème du loyer est important. Ce que nous attendons, ce sont des lois qui vont dans l’intérêt du peuple. Sinon, les aspects sur lesquels ils s’attardent, peuvent être revus plus tard. Quiconque aime son pays peut faire des propositions et les remettre à qui de droit pour travailler. Donc, l’armée peut rester en dehors et faire des propositions allant dans le sens du développement. Donc, pour nous, c’est l’expression d’un échec car, en une année de pouvoir, rien n’est fait. Donc, ils savent bien ce qui les attend. C’est pourquoi ils essaient d’attirer l’armée dans leurs filets. Mais nous, nous restons vigilants, nous les observons et au moment opportun, nous allons attirer leur attention.

Ouédraogo Kouma syndicaliste
« Peut-être que c’est simplement faire justice »

J’ai lu dans les journaux que quelqu’un est passé du grade de lieutenant-colonel au grade de général de division et cela a fait beaucoup jaser. Je ne sais pas comment ils ont modifié les textes mais cela était certainement lié aux circonstances. Alors, s’ils sont revenus là-dessus. Peut être que c’est simplement faire justice. S’agissant de l’occupation des hautes fonctions, je dirais que tout Burkinabè est appelé à participer au développement de son pays. Tout Burkinabè, qu’il soit militaire ou civil, ayant des capacités, peut contribuer au développement du pays. Je n’y vois pas d’inconvénient. D’ailleurs, il y a des médecins militaires, des ingénieurs militaires… Donc, s’ils peuvent aider, il n’y a pas de problème.

Propos recueillis par Adama SIGUE
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