Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article
Afrique

Francophonie: les bons comptes du sommet d’Antananarivo
Publié le mardi 29 novembre 2016  |  FasoZine
XVIe
© Présidence par D.R
XVIe Sommet de la Francophonie : sécurité, solidarité, justice sociale et promotion de la langue française évoquées dans les discours
Le XVIe Sommet de la Francophonie a officiellement ouvert ses travaux dans la matinée du samedi 26 novembre 2016 au Centre international de conférence d’Ivato à Antananarivo en présence de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement dont le Président du Faso




Les rideaux sont tombés le 27 novembre sur le 16e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie sur une note générale de satisfaction. En attendant le prochain rendez-vous, qui se tiendra dans deux ans en Arménie, les autorités malgaches, hôtes de ce 16e sommet, se frottent les mains…


Une pluie bienfaisante s’est abattue sur Antananarivo, la capitale de Madagascar, ce 27 novembre 2016, alors que venaient de s’achever, quelques heures plus tôt, les travaux de la 16e Conférence au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Ce sommet, la Grande Ile l’attendait depuis, le voulait depuis six ans, mais a dû s’en priver en raison d’une situation sociopolitique délétère. Aujourd’hui, c’est chose faite enfin, et les malgaches peuvent être fiers d’avoir tenu le pari de la réussite de ce rendez-vous multi-continental.

« C’est une bonne nouvelle pour la Grande Ile qui a montré que trois ans après la fin de la très grave crise politique qu’elle a traversée, elle était capable d’organiser un grand sommet international. C’est un sommet d’une importance sans précédent dans l’histoire de Madagascar. Je crois qu’ils ont fait un sans-faute au point de vue de l’organisation et de la sécurité », témoigne le journaliste français Christophe Boisbouvier, coutumier des grandes rencontres internationales du continent.

Antananarivo’2016, c’est en effet, entre autres, « plus de 6 000 personnes accréditées dont 2000 délégués, 6 000 éléments des forces de l’ordre mobilisés, 7 antennes médicales installées, plus de 500 journalistes accrédités ». Mais c’est aussi plusieurs infrastructures pérennes, comme « Le Village de la Francophonie », et notamment la construction de plus de 20 kilomètres de routes.

C’est le cas de le dire, l’hôte de ce 16e sommet a mis les petits plats dans les grands afin que Madagascar, ainsi que s’en réjouit le premier magistrat du pays, Hery Rajaonarimampianina, « retrouve sa place dans le concert des nations ». Pour le chef de l’Etat malgache, désormais à la tête de la Conférence des chefs d’Etats de la Francophonie jusqu’au prochain sommet prévu pour se tenir en 2018 en Arménie, « nous avons montré que nous existons et que nous adhérons aux grandes valeurs de la Francophonie ».

Un petit bémol cependant : seulement treize chefs d’Etat et sept chefs de gouvernement ont effectivement fait le déplacement d’Antananarivo, sur la trentaine annoncée pour prendre part aux travaux. « Certains présidents ont peut-être mal vécu les leçons de démocratie du précédent sommet de Dakar », avance Christophe Boisbouvier, non sans avoir indiqué que cette défection peut aussi être due notamment à l’éloignement de l’Ile et à l’empilement des sommets qui se sont succédé récemment sur le continent. Quoi qu’il en soit, pour Michaëlle Jean, ce rendez-vous constitue une victoire éclatante dans l’histoire de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), d’autant que tous les pays ont été représentés par des chefs de délégation, là où les présidents ou les Premiers ministres n’ont finalement pu faire le déplacement. « Pour des raisons majeures », tient-elle à préciser.

En tout état de cause, le sommet qui s’achève fera date dans l’histoire de la Francophonie. En effet, sur le fond, « les choses ont été dites de façon claire et courageuse », souligne un observateur, là où la secrétaire générale de l’OIF, félicitée pour la réussite de son premier sommet depuis son élection en 2014, souligne avec force qu’Antananarivo’2016 a largement permis de faire faire à la Francophonie, un bond en avant dans son ambition d’être et de rester « une force de propositions et d’actions ». En se réjouissant de ce que « Le Village de la Francophonie » constitue désormais « un lien formidable d’échanges et d’enthousiasme, de solidarité et de communion », Michaëlle Jean a également indiqué que le thème de ce 16e sommet, d’une importance capitale, a su « convoquer les esprits, mobiliser, inspirer… ».

Un thème fédérateur, qui souligne bien, de l’avis de Malick Sarr, représentant permanent de l’OIF dans l’Océan Indien, l’engagement des chefs d’Etat pour une croissance inclusive, une croissance au profit de tous, et qui sous-tend la francophonie économique, axe principal de la feuille de route de la secrétaire générale. « Michaëlle Jean a été élue lors du précédent sommet, en 2014 à Dakar, avec pour mission de relever le défi de la francophonie économique, qu’elle compte mettre en place à travers l’axe de l’entreprenariat au niveau des jeunes et des femmes », précise Malick Sarr. Du reste, les résultats d’un certain nombre d’actions, entreprises dans ce cadre dans les pays membres, ont été salués par le sommet, qui s’est également penché sur des questions graves, relatives à la sécurité et au terrorisme. « La question sécuritaire a été au cœur de nos discussions », a notamment souligné Michaëlle Jean.

Si les fruits du rendez-vous francophone d’Antananarivo a tenu la promesse des fleurs, c’est aussi en raison de ce qu’il a mis la jeunesse à l’honneur. Une journée entière lui a ainsi été consacrée et, pour la première fois, les jeunes francophones ont véritablement participé aux travaux des différentes instances de l’OIF, déclamant au surplus une déclaration digne d’intérêt devant la conférence des chefs d’Etat. On notera aussi, au titre des acquis de ce sommet, l’adoption d’une résolution introduite par le Bénin et le Canada pour proscrire les mariages forcés et les mariages précoces. Toutes choses qui, associées au succès populaire et à la bonne organisation de la rencontre, font dire au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qu’Antananarivo 2016 aura décidément été un « incroyable sommet » !

Un « incroyable sommet » qui valide l’agrandissement de la famille avec quatre nouveaux membres admis au sein de l’Organisation internationale de la francophonie — Nouvelle Calédonie, Ontario, Argentine, Corée du Sud — qui passe de 80 à 84 pays membres. Et c’est sous le signe du rassemblement que la grande famille francophone se retrouvera en 2018 en Arménie pour le 17e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. Dix ans après l’adhésion de l’Arménie au sein de l’OIF, cette grand’messe permettra incontestablement de « faire rayonner les idéaux de la Francophonie dans cette région du monde ». Mais l’OIF n’est pas à un symbole près, qui a d’ores et déjà attribué l’organisation du sommet de 2020 — année de son 50e anniversaire ! —, à la Tunisie, pour rendre un hommage appuyé notamment à Habib Bourguiba, l’un de ses pères fondateurs.

Le moins que l’on puisse dire au lendemain de ce 16e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, c’est que l’OIF portée par Michaëlle Jean, qui réussit déjà formidablement à amener des millions de jeunes francophones des cinq continents à être… « libres ensemble », investit avec bonheur le chantier de la francophonie économique. C’est sans doute ainsi que l’OIF incarnera, au final, pour les plus de 273 millions de personnes de son espace, cette « Francophonie des solutions », génératrice de bien-être commun, à travers la sauvegarde des valeurs humaines et démocratiques, d’une part, et le développement socioéconomique, d’autre part.

Serge Mathias Tomondji
Commentaires