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Climat: les banques de semences, une solution à la disparition des espèces
Publié le mercredi 23 novembre 2016  |  Sidwaya




Le doctorant Lardia Ali Bougma du laboratoire Bio-science de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo a présenté, lundi 21 novembre 2016 à Ouagadougou, une communication sur la thématique de l’impact du changement climatique sur les ressources phylogénétiques. A l’occasion, il a préconisé la création de banques de semences pour pallier la disparition de variétés cultivées, du fait de l’altération continue du climat.

Les réflexions à la problématique du changement climatique continuent d’alimenter les échanges à la 11e édition du Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT).En rapport avec le sujet, le doctorant Lardia Ali Bougma a donné, le lundi 21 novembre 2016, une communication sur le thème : «Impact du changement climatique sur les ressources phylogénétiques : une étude de cas à partir d’une collection de variétés traditionnelles de mil du Burkina Faso ». Dans son exposé, il a indiqué que l’incidence de la péjoration du climat sur la diversité des ressources phylogénétiques est un fait. Concernant le cas spécifique du mil, les résultats, a-t-il dit, ont montré que, de 1967 à 2007, il y a eu un décalage considérable dans les dates de semis utilisés. Malheureusement, parmi les variétés délaissées, des politiques de conservation n’ont pas été développées aussi bien à l’échelle communautaire que nationale. Cela s’est avéré « une perte importante en termes de patrimoine génétique », a-t-il déploré. Ainsi, pour le doctorant Bougma, il est important de continuer les activités de conservation et de caractérisation des variétés, afin d’élargir cette base génétique qui, du reste, peut permettre aux chercheurs de trouver des semences favorables à une agriculture durable et adaptée au changement du climat. Dans le même sens, il a invité les autorités à promouvoir la création des banques de semences communautaires. Cela, est « important pour les sélectionneurs et les utilisateurs qui peuvent prélever dans ces banques pour pallier l’insuffisance de certaines variétés perdues, il y a longtemps mais qui sont détenues par des familles ou des groupes de communautés ».

Le matériau «1% de fibres», propice au climat chaud

Aussi, il faut travailler à avoir des copies des espèces utilisées au Burkina Faso entre 1967 et 2007 et qui sont collectées et conservées dans les banques de gènes internationales, a-t-il noté. Au cours des échanges, les participants ont apprécié la portée de l’étude rapportée.
Pour le ministre en charge de l’agriculture sous la Transition, François Lompo, les recommandations formulées sont dignes d’intérêt et méritent que les autorités en charge de l’agriculture y prêtent une oreille attentive. Mais déjà, pour le communicateur Bougma, le cadre d’échange initié par le FRSIT est salutaire à plus d’un titre. « C’est un canal qui permet à nous chercheurs de partager les résultats de nos recherches », a-t-il laissé entendre, avant d’indiquer que « ces résultats pourraient être appropriés par la commission d’organisation et faire l’objet de recommandations vis-à-vis des politiques agricoles ». Dans la série de communications livrées, le docteur Fati Zoma s’est, elle, penchée sur la thématique de la fabrication d’écomatériau propice au climat chaud et dont le processus de fabrication a moins d’impact sur l’environnement. Son étude s’est fondée, a-t-elle dit, sur les pratiques existantes à partir desquelles elle a conçu un matériau composite à base de terre et de fibres végétales d’une teneur de 1%. Ce matériau a l’avantage, selon Mme Zoma, d’avoir été conçu à partir de matières premières locales et d’offrir des résultats probants en termes de propriété thermique. Du reste, à plus grande échelle, il permettra de limiter l’usage considérable du ciment et la forte consommation d’électricité pour la climatisation. Chose d’ailleurs qui s’avère être une charge pour les économies limitées des pays comme le Burkina Faso, a-t-elle aussi fait remarquer. Ce matériau sera-t-il à la portée de tous ? A cette interrogation, le docteur Zoma a expliqué que, pour l’heure, la démarche est de prouver scientifiquement son efficacité et sa résistance. Et ce n’est qu’après que l’industrialisation de celui-ci pourra être envisagée dans la perspective de le mettre à la disposition du plus grand nombre.

Mamady ZANGO
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