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Loi anti-tabac:la MABUCIG n’est pas d’accord
Publié le lundi 21 novembre 2016  |  Sidwaya
Lutte
© Autre presse par DR
Lutte contre le tabac au Burkina




Le ministère de la Santé a attrait l’industrie du tabac en justice, pour demander le respect des dispositions de la convention-cadre de l’OMS relative à l’étiquetage des paquets de cigarettes. Mais avant le procès programmé pour le 29 novembre 2016, les cigarettiers et les associations de lutte anti-tabac se sont accordés, samedi 19 novembre, sur un examen non contentieux des réserves émises par les industriels.

La convention-cadre de l’OMS sur la lutte anti-tabac a été ratifiée par le Burkina Faso en 2006. Dans la foulée, le pays a adopté en 2010, une loi anti-tabac et par la suite, les décrets et arrêtés d’application de la loi. Au terme de ces dispositions, l’Etat devrait faire respecter par les importateurs et les industriels du tabac, principalement la Manufacture burkinabè des cigarettes (MABUCIG), l’inscription de messages sanitaires graphiques sur chaque paquet de cigarette afin d’informer tous les fumeurs des conséquences du tabac. Depuis le 7 avril 2016, le fumeur burkinabè devrait voir des messages de sensibilisation sur son paquet de cigarette tels que :« Fumer provoque le cancer de la bouche», avec l’image répugnante d’une bouche gangrenée. Mais, la MABUCIG n’a posé aucun acte dans ce sens depuis lors, provoquant l’ire du ministère de la Santé, auteur d’une plainte en justice pour demander à l’industriel de respecter la règlementation. Le procès est prévu pour le 29 novembre 2016. Mais, le ministre de la Santé, Dr Smaïla Ouédraogo, a préféré en lieu et place d’un règlement contentieux, une concertation entre les cigarettiers et les associations de lutte contre le tabac afin de faire l’économie de la procédure judiciaire.

Des échanges houleux

Lors du face à face, présidé par le ministre Ouédraogo, il y avait le Président du conseil d’administration (PCA) de MUBUCIG, Laciné Diawara, la représentante-résidente de l’OMS, Nama Alimata, la coalition des associations de lutte contre le tabac, la Directrice générale de la promotion de la santé (DPS),Dr Chrystelle Neya. Le tour de table a permis de comprendre les enjeux de l’application de cette réglementation pour la santé des populations et des motivations des cigarettiers qui traînent les pieds pour s’y conformer. L’air grave, la DPS a ouvert les débats : « Nous ne comprenons pas pourquoi, Imperial Tobacco (NDLR : maison-mère de MABUCIG) ne se conforme pas à la réglementation en faisant figurer les images de sensibilisation sur les paquets de cigarettes alors qu’il le fait déjà au Tchad. Pourquoi le Tchad et pas le Burkina Faso ? Voilà le souci que nous avons avec l’industrie du tabac», s’est-elle indignée. Et le PCA de MABUCIG de répliquer. «Nous avons été surpris de constater que le ministre du Commerce ne l’avait pas contresigné. Il comportait juste les signatures du Chef de l’Etat, du Premier ministre et du ministre de la Santé. C’est un décret signé sans concertation suite à la pression d’une main invisible. On ne peut pas appliquer le texte en l’état », a déclaré l’industriel dans un tonnerre de désapprobation autour de la table. Il a poursuivi son argumentaire en rappelant la nécessité de maintenir une industrie pourvoyeur d’emplois, et d’une quarantaine de milliards annuellement à l’Etat au titre des taxes. Il a précisé que la loi est « techniquement inapplicable » et que les articles 10, 13 et 17 en particulier leur créent des soucis. Laciné Diawara a été interrompu par le ministre qui a fait une mise au point : « l’absence de la signature du ministère du Commerce sur le document ne peut pas rendre un texte signé par le président du Faso inapplicable, il n y a pas de marchandage entre la vie humaine et l’argent, même s’il faut fermer une industrie de tabac pour cela », a-t-il asséné sous les applaudissements de ses collaborateurs. En réponse, M. Diawara a soutenu que l’usine fermera, peut-être, mais que le problème demeurera. Pour lui, il faut envisager la solution du tabagisme au niveau régional pour être efficace. Il a réglé ses comptes au passage avec les associations de lutte anti-tabac qu’il accuse d’être instrumentalisées de l’extérieur à coup de financement pour faire «du terrorisme intellectuel» et de «l’acharnement» contre la MABUCIG. Les représentants du ministère du Commerce ont reconnu un manque de précision dans les textes corroborant les dires de l’industriel. La DPS est aussi restée constante sur sa position. Elle a affirmé que la loi et les arrêtés sont bien conformes à la convention-cadre de l’OMS et qu’elle ne voit vraiment pas comment, on peut en rediscuter.
Au terme d’échanges pour le moins houleux, le ministre a réussi à mettre un comité en place pour examiner la possibilité de prendre en compte les préoccupations émises par les industriels. Ce dernier a trois semaines pour rendre ses résultats.


Mahamadi TIEGNA
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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