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FBF : Sita toujours en possession de la balle
Publié le vendredi 11 novembre 2016  |  L`Observateur Paalga
Election
© Autre presse par DR
Election à la FBF : Sita Sangaré, Bertrand Kaboré et Amado Traoré dans les starting-blocks




Après l’invalidation du dossier d’Amado Traoré, les choses se présentaient sous d’heureux auspices pour le président sortant, Sita Sangaré. La preuve : il a remporté l’élection haut la main hier jeudi 10 novembre 2016 à Koudougou face à Bertrand Kaboré, son ancien secrétaire général, avec 221 voix contre 75. Il y a eu 3 bulletins nuls. On le voit, le colonel a sorti l’artillerie lourde pour être toujours en possession de la balle.

Depuis le 9 novembre 2016, la ville de Koudougou avait commencé à accueillir les délégués concernés par l’assemblée générale élective de la Fédération burkinabè de football (FBF). Etant donné les circonstances, des confrères (une vingtaine environ) n’ont pas manqué d’y être et ce par le truchement d’un car affrété pour l’occasion par ladite structure sportive. Par contrainte de temps, nous avons pris la route le jour même de l’événement. C’est aux environs de 5 heures que nous sommes partis de Ouagadougou pour rallier la Cité du cavalier rouge ou la ville rebelle, en deux heures. Nous prenons un thé quelque part et direction la mairie, le lieu de la cérémonie. A notre arrivée, nous avons l’impression qu’on a proclamé un état de siège.

Des barrières sont dressées à une certaine distance et de tous côtés, des gendarmes (en grand nombre) ont pris position et suivent le mouvement des uns et des autres comme des cerbères. Les recours du candidat Amado Traoré n’ayant pas abouti, les organisateurs n’ont pas hésité à trouver une solution plus appropriée. Des passants ont dû sans doute se demander ce qui se passe à cette heure de la journée dans leur ville. Mais ceux d’entre eux qui ont le coup d’œil, ont dû être renseignés par des banderoles. Pendant que des délégués se font enregistrer pour entrer en possession de leur mandat, d’autres sont déjà dans la salle après une fouille minutieuse.

A quelque distance de la scène, un petit groupe de personnes se concertent. Nous entendons des mots durs à l’endroit d’un candidat. « S’il faut pour une telle élection, déplacer une armada de gendarmes, ce n’est plus la peine de jouer au football au Burkina », lance un causeur qui semble excité. On sent une certaine tension, mais les gendarmes restent imperturbables devant l’hostilité des mécontents. Nous reconnaissons certains qui nous adressent un salut au passage. Au fur et à mesure que l’heure avance, le rang ne cesse de grossir. Le candidat Amado Traoré dont le dossier a été invalidé, fait comme les autres et passe. Quelque temps après, nous sommes dans la salle des fêtes de la mairie. Elle est presque pleine et comme dans une salle de classe, des chuchotements insaisissables. Nous prenons place à l’endroit réservé à la presse.

7h 50 : l’assistance se lève à l’annonce de l’arrivée du secrétaire général du ministère des Sports et des Loisirs, Francis Nakoulma. Il est suivi du président sortant, Sita Sangaré, du président de la Ligue régionale du Centre-Ouest, Rasmané Semdé, du président du comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB), Jean Yaméogo, et du représentant de la CAF, Anjorin Mouchourafou, président de la Fédération béninoise de football.

La cérémonie peut donc commencer et l’intervention la plus attendue est celle du colonel Sita Sangaré. La tenue de cette assemblée générale, a-t-il dit, est une occasion de fierté pour les acteurs du football national qui ont réussi ensemble à tenir le pari de son organisation régulière depuis un certain nombre d’années. L’année 2016-2017, selon lui, a été particulière à bien des égards et le premier objectif a été atteint avec la qualification des Etalons à la CAN 2017. Pour le second, l’espoir est permis et chacun à son niveau devra œuvrer pour que le rêve se réalise. Le bilan, a-t-il déclaré, a l’avantage d’afficher une certaine constance dans l’amélioration des performances sportives et de gestion de leurs différentes structures.

Le message de Tairou Bangré

Le dernier intervenant est le secrétaire général du ministère des Sports et des Loisirs qui a porté à la connaissance de tous, le message du ministre Tairou Bangré. Celui-ci a rappelé que notre football a connu des performances satisfaisantes au cours de ces dernières années avec les qualifications successives du onze national aux différents CAN, dont une deuxième place en 2013 en Afrique du Sud. Il se réjouit également de l’amélioration des rapports qu’entretiennent le département de tutelle et la FBF à travers notamment les concertations régulières du comité paritaire dans le cadre de la préparation des activités du football. Si ces performances les réjouissent, a-t-il précisé, ils sont toutefois inquiets de la performance des équipes cadettes, juniors et des clubs qui ont toujours du mal à prendre leur véritable envol en compétition africaine de même que le football féminin qui cherche encore sa voie. Pour le ministre, c’est dire qu’il y a encore du pain sur la planche en termes d’organisation, de formation et de promotion de cette discipline pour que notre pays s’inscrive dans le concert des nations africaines émergentes en football.

Concernant cette élection, il estime que son rôle n’est pas celui de se prononcer sur la régularité, la légitimité ou la légalité des actes qui ont émaillé cette campagne d’autant plus qu’il lui semble que le recours aux voies de droit a guidé les uns et les autres. En l’occurrence, son département entend être respectueux de la liberté dont jouissent les différentes structures, liberté consacrée par la loi mais aussi par les différents règlements des fédérations internationales. Toutefois, son devoir était celui d’attirer l’attention des uns et des autres sur les risques de clivage et de fracture qui pourraient en résulter.

Tairou Bangré a invité tous les protagonistes à faire des concessions, à taire leurs égo, à se surpasser pour réaliser la paix des braves dans un seul but : celui du développement de notre football et de l’intérêt supérieur de la nation burkinabè. La jeunesse sportive les regarde, et le monde sportif les suit.

La presse indésirable

Après ce message on ne peut plus clair, on a observé une pause pour permettre aux délégués de prendre une collation. Après quinze minutes, on retourne en salle pour le bilan moral et financier. La presse a été priée de rester dehors pendant que des invités et même des supporters ont eu accès à la salle alors qu’ils ne sont pas concernés par cette affaire. Tout se passe à huis clos et aucune information ne filtre. Le point d’orgue, c’est le renouvellement du bureau et là au moins, on croyait qu’il n’y aurait aucun problème. Mais les journalistes sont dans la même situation. Des confrères se demandent pourquoi nous a-t-on emmenés à Koudougou. On éprouve un sentiment de frustration. Même pour des photos des votants, il a fallu parlementer. Et puis, le zèle de certains gendarmes qui se croyaient tout permis ne facilite pas non plus les choses. C’est au moment de passer au dépouillement qu’on a pensé aux hommes de médias. Le verdict, vous le connaissez déjà puisque le colonel s’installera jusqu’en 2020 du côté de Ouaga 2000 où se trouve le siège de la FBF.

Justin Daboné
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