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Transformation des produits locaux : Le "benga" sous toutes ses facettes
Publié le vendredi 11 novembre 2016  |  Sidwaya




‘’Benga’’ en mooré, ‘’sôsô’’ en dioula, le haricot ou le niébé en français, est une spéculation cultivée dans toutes les régions du Burkina Faso, en association ou non, avec d’autres céréales. Jadis réservé à la préparation des plats traditionnels, cette denrée se prête de nos jours à toutes sortes de recettes modernes, grâce à l’ingéniosité des femmes. Sidwaya vous invite à découvrir les merveilles du «benga».

«Benga» se transforme en pizzas, en couscous, en biscuits, et en crêpes à la viande hachée. Ce sont des mets locaux que des femmes transformatrices burkinabè proposent aux consommateurs. Vendeuse de haricot préparé au riz et au petit mil autrefois, Awa Ouédraogo excelle dans la transformation agroalimentaire à Kongoussi, chef-lieu de la province du Bam, à une centaine de km de la capitale burkinabè. En plus de cette activité qu’elle mène depuis plus d’une dizaine d’années, elle a reçu des formations à la transformation des produits locaux. Avec ces connaissances acquises, Mme Ouédraogo a décidé de changer l’habitude alimentaire des populations du Bam, en transformant le niébé en plusieurs recettes : couscous, biscuits, farine raffinée et semoule de haricot ou ‘’birba’’. En fonction des goûts et des rendements, la variété «Komcallé» en langue locale ou ‘’coupe faim’’, dame le pion aux autres. Le couscous et la farine raffinée sont issus de la transformation de cette variété. Cependant, la variété «61-1» ou le «beng siido» ou niébé sucré, associés à d’autres ingrédients comme le sucre vanillé, les œufs, le beurre, la menthe, est utilisée pour la fabrication des biscuits, avec un four qu’elle a acquis grâce au soutien du Projet d’appui aux filières agricoles (PROFIL) . Ces délices sont conditionnés dans de petits sachets et vendus à 500 FCFA l’unité. Avec 15 000 F CFA de bénéfice engrangé au moins toutes les deux semaines, Mme Ouédraogo ne regrette pas d’avoir embrassé ce métier car à l’en croire, elle arrive à se tirer d’affaires. «J’ai eu un passé très difficile. Mon mari est alité depuis une dizaine d’années à Ouagadougou. Je suis toute seule avec mes trois enfants et il fallait que je me batte pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Mais aujourd’hui, grâce à mon activité de transformation, j’ai pu payer leurs études et les deux travaillent déjà», nous révèle t-elle. Et de nous signifier que ses produits sont méconnus de la plupart des populations. Face à cela, la production se fait sur commande par certains supers marchés du Bam et de Ouagadougou. Mais elle entreprend une vaste campagne pour se faire connaître. «Je fais la promotion de mes produits dans les services. Je les expose le plus souvent lors des événementiels tels que les foires et les journées promotionnelles. J’arrive également à les écouler dans la sous-région, par l’intermédiaire de ma fille résidant au Sénégal», ajoute-t-elle. Néanmoins, un quarteron de clients fidèles s’approvisionne de temps à autre. Sont de ceux-là, Jean-Marie Sawadogo, fondateur du Lycée privé Don Bosco du Bam. Les biscuits et le couscous, il ne s’en prive pas. «Le couscous de niébé a un bon goût et très prisé par les membres de ma famille. Les enfants en réclament aussi lors de leurs anniversaires», précise M. Sawadogo. Des repas qui étaient préparés en temps de famine de son avis, se retrouvent aujourd’hui être des repas de luxe. «C’est pour dire qu’un homme intègre doit d’abord consommer ce qu’il produit avant de s’intéresser aux produits importés», assène-t-il. De même, Eulalie Ouédraogo, accoucheuse auxiliaire a une préférence pour le couscous. Elle le prépare deux fois dans le mois et le fait goûter à ses invités, qui n’hésitent pas à lancer leur propre commande après dégustation. Parmi ceux qui ne connaissent pas ces produits, figurent Alidou Kafando, commerçant à Kongoussi. Il dit être prêt à en consommer, mais prévient qu’il ne boira jamais la boisson faite à base du niébé, de peur d’avoir des ballonnements. Heureusement, l’une des transformatrices de cette boisson, Bibata Sankara, lève toute équivoque sur la question. Pour elle, la préparation est faite de façon minutieuse, de sorte à ne pas susciter un quelconque malaise chez le consommateur.

Des richesses à valoriser
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