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Samandin : altercation entre les Koglweogos et les forces de sécurité
Publié le lundi 7 novembre 2016  |  FasoZine
Débat
© Autre presse par DR
Débat national sur les koglweogo : comment les groupes d’autodéfense vont s’auto-dissoudre ?




En milieu de journée dimanche 6 novembre 2016, le climat était tendu dans le quartier Samandin de la ville de Ouagadougou, précisément sur l’avenue jouxtant la gare de l’ex Sans frontière. Des éléments de la Brigade anti criminalité (BAC) ont tenté de récupérer une dizaine de présumés voleurs qui étaient aux mains d’un groupe d’auto défense Koglwéogos. Les populations environnantes se sont opposées à ce souhait des forces de sécurité.


Les faits se sont passés vers 12 heures. Un pick-up de la BAC a percuté l’arrière d’une voiture de type fourgonnette après avoir essayé de freiner. Cet incident, qui pouvait être dans un premier temps considéré comme un accident de la route, allait entrainer une altercation entre les forces de sécurité et les populations riveraines.

Selon les explications des témoins rencontrés sur place par Fasozine, tout serait parti de l’arrestation par les Koglwéogos de quinze présumés voleurs tôt dans la matinée sur les lieux d’une cérémonie religieuse (doua) au quartier Samandin. Vu leur nombre, un citoyen décide de mettre sa voiture fourgonnette au service des éléments du groupe d’autodéfense pour transporter ces présumés voleurs au quartier général des Koglwéogos. Les présumés voleurs sont manu militari ligotés et parqués dans la voiture.

Les forces de sécurités qui, alertés entre temps, arrivent sur les lieux, demandent à ce que les présumés voleurs leurs soient remis ou conduits au poste de police le plus proche. Ce qui n’aurait pas été du goût de quelques personnes qui voulaient conduire les infortunés au local du comité d’autodéfense «pour la suite de l’enquête» avant de les remettre aux forces de sécurité.

C’est donc durant leur convoyage que la police a tenté de stopper la fourgonnette et que l’accident s’est produit. Parmi les présumés voleurs, un a été blessé suite à la collision: une double fracture, selon les témoins.

Les riverains qui sont arrivés sur place ont fustigé l’attitude de la police et ont apporté leur soutien aux éléments des Koglwéogos. Du coup, ils ont refusé que les présumés voleurs soient remis à la police. Malgré l’arrivée de renforts sur place, les populations, chantant les louanges de « leur défenseurs » n’ont pas obtempéré au souhait des forces de sécurité.

« Nous ne sommes pas d’accord. Nous avons confiance à nos Koglwéogos. Il faut qu’ils emmènent les voleurs à leur niveau pour éclaircir les contours de l’affaire avant de les remettre aux forces de sécurité. Si nous acceptons de les remettre aux policiers, nous n’allons plus connaitre la suite de l’affaire » a déclaré, un des jeunes qui soutenait l’action du groupe d’autodéfense.

Face à la pression de la foule, les forces de sécurité décident finalement de laisser partir les Koglwéogos avec les 15 présumés voleurs dans leur quartier général. Dans la foulée, un fourgon arrive sur place et les présumés voleurs y sont transférés. La voiture sous escorte Koglwéogos démarre et se dirige vers le centre-ville sous les hourras de la foule.

Après leur départ, une voiture de la section accident de la police arrive pour le constat de la collision entre les deux voitures. La foule une fois de plus refuse cette option et exige que le constat soit fait par une force neutre à savoir la gendarmerie nationale.

«Si nous laissons la police faire le constat, elle donnera raison à leurs camarades de la BAC. Non nous ne sommes pas d’accords», vocifère un quidam au milieu de la foule. Une fois de plus, les forces de sécurité cèdent à la pression et décident d’appeler les gendarmes.

Malgré l’arrivée des gendarmes, le climat était toujours tendu car la foule et quelques curieux de passage empêchaient le constat de se réaliser. Ce qui a contraint les forces de sécurité à évacuer la foule à coup de gaz lacrymogène et matraques. Après le constat, les voitures ont été retirées le blessé conduit vers un centre de santé.

Dimitri Kaboré


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