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Journées syndicales du SYMEB : Les médecins réclament une augmentation de salaire
Publié le jeudi 3 novembre 2016  |  Le Pays




Depuis le 31 octobre 2016, le Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) entreprend, dans le cadre de ses journées syndicales, des actions pour une amélioration des conditions de vie et de travail du corps des médecins. Hier, 2 novembre, les membres sont allés au ministère de la Santé remettre leur plateforme revendicative.

Les médecins du Burkina veulent une revalorisation de leur corps. En blouses blanches, ils étaient près d’une centaine à déserter les centres sanitaires dans la matinée du 2 novembre dernier, pour se rendre au ministère de la Santé  pour transmettre leur plateforme revendicative qui se résume, entre autres, à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. En termes de rémunération par exemple, les médecins réclament une augmentation du salaire de base des médecins généralistes à 300 000 F CFA et de l’indemnité de logement de tout médecin à 150 000 F CFA. (NDLR : lire encadré). Pour le Secrétaire général du SYMEB, Dr Alfred R. Ouédraogo, il n’est pas normal qu’un médecin qui fait 8 à 13 ans d’études à l’université ne puisse même pas avoir 300 000 F CFA comme rémunération, alors que celui-ci est obligé de travailler 24h/24, au regard des urgences médicales, pour sauver des vies. «  C’est le seul corps au Burkina où on travaille 24h/24 sans repos, car même les Forces de défense et de sécurité font des roulements », a-t-il soutenu. A l’instar de la Police nationale, les médecins réclament également aux autorités, un statut particulier. « Dans la santé, il y a plus de 200 corps et métiers. En France, vous avez la Fonction publique hospitalière à côté de la Fonction publique générale et de la Fonction publique territoriale. Au Burkina, nous avons la Fonction publique générale. La Fonction publique territoriale vient d’être adoptée en conseil de ministres il n’y a pas longtemps. Nous estimons qu’un aspect manquant de ce maillon est la Fonction publique hospitalière qui va nous consacrer un statut particulier, de sorte à ce que nous puissions avoir une flexibilité dans la gestion des ressources humaines de la santé pour tous », foi de M. Ouédraogo.

Quid des conditions de travail  et de carrière des médecins ?

Pour une meilleure gestion de leur carrière, les médecins souhaitent l’augmentation du nombre de bourses de spécialisation des médecins à 300 bourses par an, l’augmentation du montant de la bourse de spécialisation à au moins 200 000 F CFA pour les formations nationales et 250 000 F CFA pour les formations dans la sous-région. Par ailleurs, ils exigent le maintien de toutes les indemnités durant la spécialisation, la régularisation sans conditions ni délai, des états d’avancement de tous les médecins, le reclassement sans délai de tout médecin spécialiste engagé dans la Fonction publique, la formation continue obligatoire pour tous les médecins, l’adoption de l’avant-projet de loi de la Fonction publique hospitalière. Pour mieux défendre leurs intérêts, les médecins veulent que, désormais, leur syndicat, le SYMEB, soit associé aux instances de prise de décision et de gestion des structures et des établissements publics travaillant dans le domaine de la santé. Ils réclament aussi un montant forfaitaire de 1 500 000 F CFA comme frais d’installation pour les médecins nouvellement affectés, l’augmentation de la prise en charge du transport au cours des affectations à 3 000 F CFA par kilomètre, la facilitation de l’acquisition des véhicules par des médecins, notamment par l’exonération de taxes et de droits de douane, l’implémentation de l’assurance maladie universelle au profit de tous les Burkinabè, l’implication du SYMEB et l’Ordre des médecins dans les commissions d’affectation, l’élaboration d’une convention collective pour les médecins du privé, la sauvegarde des droits acquis dans l’ensemble des réformes en cours. Pour ce qui est de l’amélioration de leurs conditions de travail, les médecins réclament la relecture des textes réglementaires régissant les structures de santé et leur mise en application. Il s’agit des textes régissant les normes en équipement, personnel, infrastructures et organisation. Outre cela, ils demandent le renforcement du plateau technique des services de santé, la mise en place des pharmacies hospitalières dans toutes les structures de santé, la mise en place d’une véritable politique de maintenance en incluant comme critère d’éligibilité dans la pré-qualification, l’installation d’une agence de maintenance ou la signature d’un contrat de maintenance, la création d’une flotte téléphonique médicale pour faciliter les références et les contre-références. Ils souhaitent également que l’Etat assure la prise en charge gratuite des urgences sur tout le territoire national, le renforcement de la capacité opérationnelle des pools d’urgence et la couverture vaccinale des personnels de santé contre les maladies contagieuses. En l’absence du ministre de la Santé en mission, c’est son Conseiller technique, Dr Mété Bonkoungou, qui a reçu la plateforme revendicative des médecins. « Le ministre de la Santé m’a chargé de vous recevoir, de vous remercier et vous féliciter pour toutes les actions que vous avez menées jusque-là pour améliorer la santé des populations, nuit et jour (…). C’est tout à fait légitime ce que votre Secrétaire général a égrené ce matin (NDLR : Il était 9h30). Je transmettrai fidèlement à qui de droit, pour que des actions soient entreprises pour soulager les conditions d’existence des médecins», a-t-il lancé à ses interlocuteurs qui, après avoir transmis leur plateforme revendicative, ont rejoint les centres sanitaires.

Mamouda TANKOANO

Légende

1-Le SG du SYMEB, Dr Alfred R. Ouédraogo (micro), a dévoilé le contenu de la plateforme revendicative des médecins au représentant du ministre de la Santé, Dr Mété Bonkoungou

2-Ils étaient plus d’une centaine, les médecins qui avaient déserté les centres sanitaires dans la matinée du 2 novembre dernier (Ph. A. O.)

ENCADRE

Ce que les médecins réclament en termes de rémunération :

-Augmenter le salaire de base du médecin généraliste à 300 000 F CFA
-Instaurer une indemnité de formation spécialisée à 35 000 F CFA par semestre de formation
-Augmenter l’indemnité de logement de tous les médecins à 150 000 F CFA
-Augmenter l’indemnité de technicité à 150 000 F CFA
-Augmenter l’indemnité de risque à 125 000 F CFA
-Créer une prime de garde à raison de 30 000 F CFA pour le médecin généraliste et de 35 000 F CFA pour le médecin spécialiste
-Instaurer une indemnité de responsabilité médicale à 500 000 FCFA
-Augmenter l’indemnité d’astreinte à 150 000 F CFA
-Instaurer une indemnité de formation médicale continue à 50 000 F CFA
-Instaurer une indemnité de zone à 100 000 F CFA en zone semi-urbain, 150 000 F CFA en zone rurale.

Source : Dossier de presse.
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