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Constitution de la Ve république : les comités populaires de Ouaga pour la prise en compte des aspirations du peuple
Publié le jeudi 20 octobre 2016  |  CDAIP
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© aOuaga.com par Séni Dabo
An I du putsch avorté du 16-Septembre : des insurgés veulent commémorer l`événement
Mardi 6 septembre 2016. Ouagadougou. Les premiers responsables de la Coordination des comités de défense des acquis de l`insurrection populaire (CDAIP) de la capitale burkinabè ont animé une conférence de presse pour annoncer la commémoration du premier anniversaire du putsch avorté du 16-Septembre. Photo : Yacouba Kientega, porte-parole de la CDAIP




Depuis quelques temps, l’actualité politique est marquée par l’élaboration d’une nouvelle constitution dont l’adoption par référendum va consacrer le passage à une Vème République. Une commission constitutionnelle, taillée sur mesure, a été installée pour ce faire.
Par la négation de la constitution actuelle de la IVème République lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, symbolisée par le saccage et l’incendie de l’Assemblée Nationale, notre peuple a exprimé son aspiration à un autre mode d’organisation des rapports politiques, économiques et sociaux qui prendra en compte et garantira ses aspirations profondes à la liberté, à la justice, à l’égalité, à la dignité, à la souveraineté et au bien-être social. Le projet de changement constitutionnel en cours d’élaboration comporte donc des enjeux importants pour le peuple : la prise en compte et l’approfondissement des acquis de l’insurrection et les perspectives d’un véritable changement en faveur du peuple. Par la présente déclaration, les CDAIP de la ville de Ouagadougou appelle le peuple de Ouagadougou et environnants à exiger la prise en compte de leurs aspirations profondes dans la nouvelle constitution qui lui sera proposée et à refuser que celle-ci soit, comme celle de la IVème République, une codification des intérêts des riches contre ceux du peuple.

L’élaboration de la nouvelle constitution débutée le 4 octobre 2016 se déroule dans un contexte national marqué par :
- La poursuite de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques, particulièrement l’absence de perspectives de jugement de ceux qui ont ordonné et exécuté les assassinats des dignes filles et fils lors de l’insurrection et de la résistance populaires. En plus du blocage des dossiers de crimes de sang lâches et barbares, l’on assiste à des manœuvres qui visent à protéger des anciens amis et complices contre la justice, revendication pourtant exprimée à cor et à cri par les populations : libération des détenus, cabale politico-judiciaire contre le peuple et pour blanchir certains suspects comme Blaise Compaoré et ses amis, sous le prétexte honteux d’une réconciliation nationale entre les élites dirigeantes qui ont causé bien de malheurs à notre pays. Deux ans après l’insurrection et un an après le putsch contre-révolutionnaire de type fasciste vaincu par le peuple, les populations dans notre ville n’ont eu droit qu’à la frustration et à la déception.
- L’aggravation à l’extrême des conditions de vie des populations dans la ville de Ouagadougou : flambée des prix des produits alimentaires, augmentation insoutenable et inacceptable des frais de scolarité, de 15 000 à 75 000 F CFA dans le privé, augmentant la détresse des ménages, ravage du paludisme, morosité économique, etc. Les élections couplées présidentielles-législatives et municipales, qui ont été présentées au peuple comme la solution à la crise politique et sociale que traverse notre pays, se sont révélées illusoires. Elles ont été massivement boycottées par les populations de Ouagadougou. La crise est tellement profonde qu’en moins d’un an après son accession au pouvoir, le MPP et ses alliés, englués déjà dans leurs propres contradictions, sont débordés par les attentes pressantes des populations. Le peuple de Ouagadougou et particulièrement la jeunesse sont conscients que le changement pour lequel ils ont lutté et versé leur sang est encore à venir et qu’il faut se battre pour cela.
Dans un tel contexte socio-économique catastrophique dont les signes d’échec et de faillite annoncés du pouvoir MPP et alliés sont patents, de crise politique profonde, quelle doit être l’attitude des populations face aux travaux de la commission constitutionnelle ? Quelles sont les principales revendications des CDAIP de la ville de Ouagadougou pour une constitution qui défende et approfondisse les acquis de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance victorieuse au putsch de septembre 2015 ?
Toute constitution, n’en déplaise à certains de nos constitutionnalistes émérites qui tentent de la présenter comme une réalité en dehors des intérêts contradictoires des classes sociales dans notre pays, est un instrument d’organisation des rapports sociaux conformément aux intérêts et à l’idéologie de ceux qui gèrent l’appareil d’Etat. Dans notre cas, c’est conformément aux intérêts des puissances impérialistes français principalement et de ses alliés locaux, à l’idéologie néolibérale, celle des programmes d’ajustement structurel qu’a opté de mettre en œuvre le pouvoir du MPP et alliés, que la constitution de la Vème République sera conçue et élaborée. Il s’en suit que, dans le fond, la constitution en préparation aura pour objectif de créer les conditions légales favorables à la poursuite des politiques de la Banque mondiale et du FMI : privatisation sauvage, bradage des ressources naturelles (minières notamment) aux multinationales étrangères et à la minorité d’opérateurs nationaux favorables au pouvoir, blocage de la production nationale, chômage massif, surendettements massifs, du reste réclamés par les dirigeants actuels et ceux de l’opposition, système judiciaire (code pénal notamment) sévère et cruel vis-à-vis des travailleurs et des faibles et protecteur pour les patrons et les voleurs à col blanc. Ce sont les conséquences de ces politiques, qui ne produisent que pauvreté, misère et frustrations, qui ont pourtant alimenté les luttes jusqu’à l’insurrection populaire.
Avoir donc une constitution reflétant les aspirations des classes et couches sociales pauvres et opprimées à la liberté et à la justice sociale, à l’indépendance et à la souveraineté nationale, telles qu’exprimées à travers l’insurrection et la résistance populaires, avoir une constitution qui défende la primauté des intérêts du peuple ne sera possible que par la lutte. Sans une lutte ferme et déterminée, il ne saurait avoir un cadre légal en phase avec les préoccupations du peuple insurgé et résistant. C’est pourquoi la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou en appelle à la vigilance du peuple de Ouagadougou, à sa mobilisation pour exiger que la future constitution consacre les avancées révolutionnaires et les acquis de l’insurrection populaire et de la résistance victorieuse, notamment :
- Le droit à l’insurrection du peuple contre les gouvernants corrompus et oppresseurs ;
- Le droit du peuple au contrôle populaire de la gestion de la chose publique et l’obligation des élus à rendre compte de leur gestion aux populations ;
- Le droit garanti des populations à l’eau, à l’assainissement et à l’électricité ;
- Le droit des populations au travail, à l’éducation et à la santé ;
- Le droit garanti de la jeunesse à l’emploi ;
- Le droit aux libertés individuelles et collectives, notamment le droit des populations à s’organiser de façon autonome pour prendre en charge leur propre sécurité ;
- L’interdiction d’installation de bases et forces militaires étrangères dans notre pays et le départ des bases déjà positionnées sur notre territoire.

Mobilisons-nous dans les quartiers, secteurs et arrondissements de la ville au sein des CDAIP pour la prise en compte des aspirations du peuple dans la future constitution !

Ouagadougou, le 19 octobre 2016

Pour la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou

Le porte-parole
Yacouba KIENTEGA

N. B : le surtitre et le titre sont du site
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