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Opposition politique burkinabé : La CODER est née pour acter la réconciliation
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  Le Pays
Municipales
© aOuaga.com par Séni Dabo
Municipales du 22 mai : le parti au pouvoir accusé de corruption électorale
Lundi 30 mai 2016. Ouagadougou. L`opposition politique regroupée autour de son chef de file a animé une conférence de presse au cours de laquelle elle a accusé le parti au pouvoir de corruption lors des élections municipales du 22 mai dernier. Photo : Rasmané Ouédraogo, président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA)




La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) a animé à Ouagadougou, une conférence de presse le 16 octobre 2016, sur la cérémonie de signature du protocole d’accord reliant les huit partis politiques qui la composent. Cette cérémonie marque le lancement des activités du regroupement politique porté hier sur les fonts baptismaux. Une coalition dont l’offre politique s’articule autour des questions de paix, de justice, de réconciliation nationale, de relance de l’économie nationale, de travail et de sauvegarde de la démocratie, selon les conférenciers membres fondateurs.

« La mise en œuvre d’une justice des vainqueurs, d’une justice sélective, conduit de manière inéluctable à l’exacerbation des rancœurs, remplit de haine et d’orgueil, le cœur du soi-disant vainqueur, celui du présumé vaincu qui, du coup, est accusé et reconnu ipso facto coupable de tous les péchés d’Israël ». Ce sont les mots de Rasmané Ouédraogo, président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), 2e vice-président de la CODER, à la lecture de son manifeste selon lequel « le Burkina Faso ne mérite pas de tomber dans le perpétuel recommencement des antagonismes et des affrontements ». Raison pour laquelle cette nouvelle coalition, composée des partis politiques, à savoir l’ADF/RDA, le CDP, L’Autre Burkina/PSR, Le Faso Autrement, LR, la NAFA, le RSR et l’UNDD, « tend la main et appelle toute la classe politique nationale, tous les leaders d’opinion à la saisir pour qu’ensemble, nous remettions le peuple burkinabè au travail », selon le manifeste lu par le 2e vice-président, Rasmané Ouédraogo. Pour la CODER, « les évènements des 30 et 31 octobre 2014 ont suscité l’espoir d’un avenir meilleur pour bon nombre de Burkinabè, mais les légitimes espoirs ont été déçus et la situation ne cesse aujourd’hui de se détériorer ». Nul besoin d’être un observateur averti, selon la Coalition, pour savoir que le pays va mal, et sur tous les plans. Le manifeste de la CODER indique que sur le plan social, des rancœurs ont remplacé des rancœurs et la méfiance est généralisée. Les indicateurs économiques qui étaient déjà au rouge vif il y a quelques mois sont en train de virer, les uns après les autres, au noir, inexorablement, poursuit le manifeste. Plus loin, il relève que « la mise au placard des cadres ayant servi le régime déchu engendre le ralentissement de l’effort de conception et de mise en œuvre des plans et programmes pour le développement ». Outre « l’insécurité sans cesse croissante », le manifeste précise que l’appareil judiciaire, « dernier rempart contre les dérives autoritaires, d’où qu’elles proviennent », est « presqu’exclusivement formaté pour le châtiment des anciens alliés, aujourd’hui déclarés parias de la république ». Si la Coalition dit ne pas percevoir à l’horizon des prémices de changement à la situation qu’elle a dépeinte, du fait, dit-elle, de « l’esprit de revanche et d’exclusion » dont est mue l’équipe dirigeante qu’elle estime « incapable d’apporter la rupture et le vrai changement conformément aux aspirations exprimées par le peuple », elle a fait sienne la maxime selon laquelle « qui vit d’espoir ne meurt pas de chagrin ».

La CODER reconnaît les fautes et erreurs du passé

La CODER reconnaît les erreurs du passé et appelle chaque acteur de la vie socio-économique et politique du pays à prendre conscience de sa responsabilité dans les maux que le Burkina a connus depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, a souligné Rasmané Ouédraogo, deuxième vice-président de la CODER, dans le manifeste. « Aucune nation ne peut se construire dans un climat de méfiance et de suspicion tel que cela se vit aujourd’hui au Burkina Faso », précise le manifeste de la CODER. Le président de la CODER, Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement, a appelé les Burkinabè à un dépassement de soi, pour aller vers une véritable réconciliation nationale, sans quoi, « il sera vain de relancer le pays économiquement ». La CODER, à son avis, est un cadre de dialogue, de concertation, d’action politique et de recherche de la cohésion sociale, de l’unité et de la réconciliation nationale des Burkinabè. Aussi a-t-il lancé un appel solennel au chef de l’Etat pour ouvrir un dialogue national inclusif, rassembler les Burkinabè et travailler pour un lendemain enchanteur. La coalition serait-elle un front à l’image de la Coalition des forces démocratiques pour un vrai changement ? Pour Gilbert Noël Ouédraogo, premier vice-président de la CODER, lui et ses camarades travaillent à la mise en place d’une charte au sein du Chef de file de l’opposition politique, laquelle charte prévoit, dit-il, la possibilité pour les formations politiques membres de s’organiser par sous-groupe, selon les affinités des uns et des autres pour mieux travailler. C’est dans ce cadre que la CODER a été créée à l’image d’autres coalitions, à l’entendre. La création des coalitions ne met pas en cause la légitimité de l’institution Chef de file de l’opposition, selon Gilbert Ouédraogo pour qui avec les coalitions, les « attaques se feront sur plusieurs fronts ». La CODER comporte, du point de vue organisationnel, une instance d’orientation qui est la conférence des présidents des formations politiques membres, un comité technique d’action et de coordination des activités qui est l’instance opérationnelle et des structures de coordination territoriale au niveau décentralisé.

Lonsani SANOGO

Légende

1- Les membres fondateurs de la CODER, avec son président, Ablassé Ouédraogo (4e à partir de la droite)

2- Les militants et militantes sortis massivement pour la cérémonie de signature du protocole d’accord entre les 8 partis qui forment la coalition
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