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Élection à la FBF : jeu d’influence ou suffrage démocratique?
Publié le jeudi 13 octobre 2016  |  Sidwaya




L'élection du président de la Fédération burkinabé de football est prévue (FBF) pour le 10 novembre prochain. Au-delà des chances des candidats parmi lesquels deux ou trois semblent se dégager du lot, la question principielle qui se pose est de savoir si le scrutin sera "véritablement" ouvert ou si le jeu d'influence traditionnel fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

C'est le camp de "l'impétrant” Kassoum Ouédraogo dit Zico qui a levé le lièvre par la voix de son directeur de campagne, lequel a affirmé pince sans rire que les politiques devaient "quitter dans ça" et laisser le monde du sport roi se choisir son boss pour les quatre prochaines années. Il faut dire que ce dernier avait été précédé par Zico himself qui a laissé percevoir lors de sa conférence de presse de présentation que cette immixtion du politique dans le sport paraissait anachronique en cette période post insurrectionnel ou plus rien ne doit être comme avant. Un argumentaire que l'on peut comprendre mais qui paraît un peu court voire inopérant si l'on connaît le rôle de variable sociétale d'importance que joue le football de nos jours. Il serait donc ingénu de croire que Kosyam ne s'intéressera pas à ce scrutin. Même si le profil de l'actuel locataire de la "cour suprême" nous incite à dire que si immixtion il y a elle sera "soft" au point que seuls ceux qui sont dans le secret des dieux le sauront. Cela dit, ce n'est pas tant cette immixtion qui peut être néfaste que le profil du candidat que Kosyam "coachera" pour peu que celui-ci ne soit pas au fait des arcanes du football national.


Vers un duel Traoré-Sangaré ?


A l'analyse de la liste des candidats tous semblent avoir le profil de l'emploi même si dans une élection comme celle-ci les connaissances footballistiques des candidats seules ne suffisent pas. Leur surface intellectuelle et financière jouant un rôle non négligeable si du moins notre pays aspire un jour a jouer dans la cour des grands à savoir le comité exécutif de la CAF voire de la FIFA. A ce niveau et sans faire injure aux autres postulants, les candidats Amado Traoré et Sita Sangaré (l'actuel président) se dégagent du lot. Le premier, homme d'affaires "posé" qu'on ne présente plus dans le gotha du monde des affaires est un amoureux "fou" du football du beau football pour être précis. Un "virus" qu'il a piqué depuis son enfance du fait de la proximité géographique de sa maison d'habitation paternelle avec le terrain de l'actuel RCK (à l'époque ASRAN) dont il est du reste le président. Amado a grandi avec les "arabesques" de Adama Dembélé dit Pelé Rouge virtuose de son époque qui, avec Mbemba Touré et feu Gabriel Gnimassou "Garrincha” faisait "danser" le ballon et leurs adversaires avec. Cet amour du bon ballon il le perpétue à la tête de son club avec un recrutement intelligent qui a toujours porté fruit à l'image de cette année 2015-2016 que les Faucons ont survolé de leur classe. Discret et généreux il a tissé patiemment sa toile et peut toucher le Graal cette année s'il se jette résolument et sans concession dans la bataille. Pour cela, il lui faudra "passer sur le corps" du magistrat militaire Sita Sangaré qui a, lui aussi des arguments à faire valoir. Nanti de son expérience et d'un bilan somme toute satisfaisant, il peut s'imposer sans coup férir si certains à qui il a tendu la perche lui renvoie l'ascenseur. Son tempérament impétueux, fougueux peut cependant le desservir dans un pays où seuls ceux qui savent mettre de l'eau dans leur dolo ont des chances de durer au haut niveau. Le colonel a ainsi heurté certains de nos confrères qu'il a rabroué lors de sa sortie de présentation. Ce qui a eu le don de choquer une bonne partie de la corporation. Plus loin, il a eu des bisbilles avec certains membres de son bureau qui ont fini par quitter le navire. Dans un milieu passionnel comme le football, la discipline ne fait pas forcément la force des "troupes" et le colonel devra se faire à ce joyeux "bordel" qui fait le charme du sport roi. Face à ces deux mastodontes, Mory Sanou, Bertrand Kabore, André Badoh et Ouédraogo Kassoum dit Zico peuvent avoir leur mot à dire même si "ça va être caillou" pour parler trivialement. Mory Sanou dont on dit qu'il serait le "poisson pilote" d'un gourou peut gêner les deux "grands" tandis que Bertrand Kabore reste lui aussi une "inconnue" qui peut surprendre. Zico qui lui, a déjà "dégainé "ne pâtira-t-il pas in fine de cet empressement? Le charme d'une élection réside dans ces incertitudes et, vivement le 10 novembre pour que les urnes parlent ou que la volonté du Big Boss soit faite.


Boubakar SY
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