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Silvère Salga, concepteur du « Tensis system » : « Si on veut, on pourra créer une 2e saison pluvieuse au Burkina »
Publié le lundi 10 octobre 2016  |  Le Pays




Etudiant à l’université de Ouagadougou au département des Sciences humaines, il est titulaire d’une licence en géographie. Mais, sa passion et son goût pour la recherche l’amènent à fouiner dans d’autres domaines comme les mathématiques et la littérature. « Tout ce que je fais, tourne autour de ce que j’appelle la re-fabrication africaine », soutient-il. Une manière pour lui, de redorer le blason du berceau de l’humanité en proie aux crises et croupissant dans le sous-développement. Pour cela, il faut, à son avis, toujours remuer pour servir. Lui, c’est Silvère Salga, un jeune Burkinabè qui, à seulement 25 ans, veut révolutionner les pratiques au « pays des Hommes intègres » et dans le monde. De ce qu’il a appelé « La théorie de l’univers changeant », Silvère Salga a créé des formules lui permettant d’intervenir et d’apporter sa touche dans bien des secteurs. Sur le plan climatique, il a réussi à mettre en place le « Tensis system » ou le «  Tensoaba irrigation system » ou encore « The BENI-CLOVIS irrigation system ». Un mécanisme qui peut permettre au Burkina, à l’Afrique et au monde, de bénéficier des précipitations à sa guise : c’est « l’irrigation atmosphérique ». Silvère Salga affirme que l’application de « Tensis system » peut donner au Burkina deux saisons pluvieuses dans l’année. Comment est-il parvenu à un tel résultat ? Comment se fera la mise en pratique d’un tel système ? Quelles pourraient être les conséquences de « Tensis system » ? Autant de questions auxquelles le jeune chercheur répond dans un entretien qu’il nous a accordé le 5 octobre 2016. Lisez !

« Le Pays » : Vous avez fait une découverte qui pourrait modifier le climat au Burkina Faso et le rendre plus favorable. Pouvez-vous nous dire comment vous y êtes parvenu ?

Silvère Salga : Il faut dire que j’ai d’abord fait une première découverte que j’ai appelée « La théorie de l’univers changeant » et que j’ai présentée aux médias le 2 juin dernier. C’est la théorie-mère qui me permet de tout faire et je l’ai découverte en travaillant sur les travaux d’imminents scientifiques comme Albert Einstein, Newton, Edwards Witten et Galilée. Ma méthode a consisté à chercher d’abord ce qui constituait un défaut ou un blocus aux théories passées. Cela, dans le but de trouver des formules qui pourraient résoudre certains problèmes de la nature, de la société et de l’univers de manière générale. C’est donc à partir de cela que j’ai abouti à la « Théorie de l’univers changeant », avec 4 équations équipotentielles. Ces équations me permettent de tout expliquer sur l’univers. J’ai aussi trouvé l’ADN de l’univers qui est basé sur les transformations et les cycles. Suite à cette théorie, j’ai développé une autre théorie que j’ai appelée « L’humanité transformante ». J’ai pu mettre en place des formules mathématiques qui correspondaient à l’évolution des sociétés humaines et qui expliquent comment l’Afrique pourrait être la prochaine puissance mondiale. A partir de « La théorie de l’univers changeant », j’ai également voulu appliquer mes formules dans le volet climatique car, comme je le disais, elles permettent de tout faire. Parce que, jusqu’à présent, l’Homme se remet à mère-nature et prie pour qu’il puisse pleuvoir. J’ai donc cherché à savoir ce qu’on pourrait faire pour transformer le climat à sa guise. Je me suis également posé la question de savoir s’il y avait une possibilité de créer sa propre saison pluvieuse sans pour autant dépendre des aléas climatiques. C’est alors que j’ai commencé à fouiner dans les disciplines comme la climatologie, la météorologie, l’hydrologie, l’hydrogéologie, l’océanographie… Et, peu à peu, j’ai pu concevoir le « Tensis Système ». C’est le système qui permettra d’avoir une deuxième saison pluvieuse au Burkina Faso. Il faut souligner que c’est un système extrêmement simple. Je me suis servi seulement de mes connaissances de la classe de 4e en physique chimie et, entre autres, de quelques connaissances en géographie et en mathématiques pour le concevoir. Le système peut aussi permettre d’arroser n’importe quel point de la planète au moment voulu.

Techniquement, comment peut-on mettre en pratique un tel système ?

C’est simple et facile. Pour un élève de la classe de 4e qui a compris la distillation de l’eau, il peut aussi comprendre facilement le « Tensis system ». Je me suis servi de la 1re équation de « La théorie de l’univers changeant », du principe de distillation de l’eau et d’un autre principe que j’ai découvert sur le transfert élémentaire d’énergie entre les terres et les eaux. La plupart des gens voient le côté négatif des effets des changements climatiques. Mais, à travers cette combinaison, j’ai perçu un aspect positif de ces changements climatiques. En effet, ces changements font que toutes les eaux ont tendance à aller vers le niveau zéro, c’est-à-dire au niveau de la mer. Ce qui fait que le niveau des océans augmente avec une occupation assez importante des terres. C’est dire que l’eau va à la mer et de l’autre côté, avec l’augmentation, cette même eau revient sur les terres. C’est un moment précis de l’évolution de la planète qu’il faut exploiter pour faciliter ce mouvement inverse de transfert d’énergie entre les terres et les eaux. Mais, comment y parvenir ? Si l’on doit tirer ces eaux en creusant des tranchées vers l’intérieur des continents, cela sera non seulement coûteux, mais aussi ne nous servira pas, vu que l’eau de la mer est salée. Et pour désaliniser cette eau, il faudra encore dépenser. Je me suis donc penché sur le principe de la distillation pour transformer cette eau salée en une eau douce. C’est-à-dire quoi ? A l’échelle planétaire, on a le soleil qui, si je peux me permettre, est une source d’énergie intarissable qui chauffe à tout moment les surfaces d’eau, notamment les océans. Ce qui veut dire qu’à ce niveau, l’eau s’évapore à chaque instant. Cette eau s’élève dans l’atmosphère, alors que notre atmosphère a l’avantage d’avoir un gradient thermique. C’est-à-dire qu’à chaque 100 m, la température diminue de 0,65° C jusqu’à 12 km d’altitude pour atteindre -56° C. Ce qui veut dire que les eaux qui s’évaporent au-dessus des océans, subissent cet effet de froid atmosphérique, et passent de vapeur d’eau à des gouttelettes d’eau à partir de 2 ou 3 km d’altitude. Ce qui veut dire qu’au-dessus des océans, il y a des masses nuageuses qui se forment constamment. Ces masses nuageuses sont ensuite poussées vers l’intérieur du continent et entraînent la pluie. Malheureusement, la plupart s’arrête au niveau des côtes. C’est pourquoi ces zones sont tout le temps arrosées. La plus grande quantité de ces nuages retombe donc sous forme de pluie au niveau de la mer. Pendant ce temps, il y a des terrains à l’intérieur des continents, qui ont besoin d’eau. Donc, il s’agit de faire en sorte que ces nuages puissent migrer au-dessus des océans jusqu’à l’intérieur du continent. C’est cela le « Tensis system ». De façon pratique, il suffit de créer un gigantesque appât atmosphérique par un maillage du territoire concerné. Au-dessus du Burkina, par exemple, au niveau de certains points géodésiques, il suffira d’implanter des générateurs. Ces générateurs seront chargés d’envoyer des noyaux attractifs (Ndlr: des éléments qui peuvent tirer la vapeur d’eau) au niveau de l’atmosphère. Une fois dans l’atmosphère, ces éléments vont constituer ce que j’appelle une cime atmosphérique au-dessus du Burkina, avec pour principale fonction d’attirer la vapeur d’eau. Depuis l’océan Atlantique, elle va tirer la vapeur d’eau par le biais d’un couloir aérien que j’appelle la « Colona vortex ». Ce couloir aérien, je l’ai identifié à partir des vents horizontaux de la troposphère. Donc, la force de l’appât atmosphérique sera orientée dans ce couloir pour que les vapeurs d’eau puissent migrer facilement depuis l’océan. Une fois au-dessus du Burkina, la deuxième étape va consister, toujours à partir des générateurs, à envoyer des éléments condensateurs ou aérosols (sel, nitrate d’argent…) pour condenser les gouttelettes d’eau et leur donner la force de tomber sous forme de pluie. Voilà comment faire venir la pluie au temps voulu dans la localité voulue, et si on veut, on pourra, au Burkina, créer une 2e saison pluvieuse.

« C’est un principe qui est différent de l’opération Saaga»

Selon vous, comment se forment les pluies de manière naturelle au Burkina ?

Naturellement, il y a ce qu’on appelle le Front intertropical (FIT). Ce sont deux vents qui se croisent. L’un vient du Sahara et l’autre du cyclone de Saint Hélène sur l’Atlantique. Ces vents s’affrontent pour former la Convergence intertropicale ou le FIT. Ce front balance au-dessus de toute l’Afrique de l’Ouest. Tant que ce front n’est pas à la hauteur du Burkina, il n’y a pas de pluie. Actuellement, nous sommes en phase de quitter la saison pluvieuse, parce que le FIT est en train de redescendre vers les côtes. Naturellement, voici le processus. Mais avec « Tensis system », nous voulons attirer les nuages sans attendre que les vents fassent ce qu’ils veulent avant d’arriver au niveau du Burkina.

En quoi « Tensis system » est-il différent de l’opération Saaga ?

C’est un principe qui est différent de l’opération Saaga. Car, cette opération n’a de sens que s’il y a des nuages dans le ciel. Tant qu’il n’y a pas de nuage, il n’y pas d’opération. C’est quand il y a des nuages, qu’ils partent dans le ciel les ensemencer, c’est-à-dire y apporter des éléments condensateurs pour qu’il pleuve. Et même là, ce n’est pas sûr qu’il va pleuvoir sur le territoire indiqué. Mais, avec « Tensis system », on crée les nuages et on les fait tomber sous forme de précipitations. En plus, l’opération Saaga n’est possible qu’en période de saison pluvieuse, quand il y a les nimbus et les cumulo-nimbus. Mais avec « Tensis system », cela est possible à tout moment car, à tout moment, il y a l’océan et le soleil. A tout moment, il y a de l’évaporation avec des nuages qui se forment au-dessus de l’océan. On peut donc créer la pluie à tout moment, avec le système.

Ne pensez-vous pas que l’opérationnalisation de « Tensis system » puisse avoir des inconvénients, entre autres, les inondations et autres problèmes ?

Avant tout, « Tensis system » permet de résoudre le problème du trop-plein des eaux au niveau de la mer. En plus, c’est un cadrage scientifique qui sera fait. Tout sera mis en œuvre pour maîtriser le système. Si on veut que 100 millimètres d’eau tombent sur le sol burkinabè, on sait quelle est la quantité d’aérosols qu’il faut envoyer pour créer la condensation. Et ces 100 millimètres, on les aura. On peut aussi stocker des vapeurs d’eau et quand on aura besoin de la pluie, on déclenchera les aérosols. Pour éviter aussi que l’attraction des nuages ne se fasse dans toutes les directions, il y a aussi le couloir, c’est-à-dire la « Colona vortex » qui oriente l’attraction. Si on veut faire venir la vapeur d’eau depuis l’océan indien, on le fera et en moins de 10 ans, le Burkina pourra passer d’un climat de type sahélien à un climat de type guinéen. D’ailleurs, ce processus, on peut l’accélérer. Il suffit d’identifier les lieux où il faut faire les reboisements. Il faut les faire simplement sur les isohyètes. En outre, les pays côtiers peuvent dire que l’on est en train de tirer leur vapeur d’eau. On peut décider de tirer les vapeurs qui ne servent pas les côtes. C’est-à-dire qu’on peut aller à l’intérieur des océans pour mener l’opération. En plus de cela, dans le cadre d’une entente, les pays côtiers et ceux de l’intérieur des continents peuvent collaborer pour que le système puisse servir à tout le monde.

Avez-vous déjà fait des essais sur le « Tensis system » ?

Je l’ai démontré à plusieurs reprises et un bon météorologue ou climatologue vous dira que c’est possible. C’est scientifique et c’est une certitude mathématique.

Avez-vous reçu l’accompagnement de l’Etat dans vos recherches ?

Depuis que j’ai commencé, c’est ma passion qui me guide. Je n’ai pas encore reçu de soutien de l’Etat. Ce qui me décourage le plus, c’est qu’on n’essaie même pas de t’approcher pour voir ce que tu fais, ne serait-ce que pour s’assurer si c’est fondé. A ma première découverte, j’ai approché le CNRST. Je lui ai envoyé une lettre, ne serait-ce que pour avoir un endroit dans leurs locaux pour travailler. Jusque-là, je n’ai pas encore eu de réponse. Je me demande si le ministère lui-même est vraiment là pour la recherche ou l’innovation. Je ne vois vraiment pas un système pour accompagner les chercheurs. Moi, je vole de mes propres ailes. Mon objectif, c’est de travailler pour que l’Afrique avance. Pour cela, je suis engagé à le faire, avec ou sans le soutien de l’Etat. Lorsqu’on invente quelque chose, la 1re question que les gens se posent, c’est combien cela va coûter. Il y a beaucoup de projets qui sont bloqués, juste parce qu’à chaque fois, on voit le côté argent. Moi, je parle en termes de volonté de faire. Quand mon élément est passé à la télé, le ministre a réagi là-dessus. A un certain moment, il a demandé combien cela pouvait coûter parce que, pour lui, on a les technologies, mais ce sont les moyens qui font défaut. Je dis que, soit on veut le développement, soit on ne le veut pas. Si l’on regarde ce que cela peut apporter au pays en termes de bienfaits, on ne devrait pas parler de moyens. On devrait plutôt parler de volonté de faire. En tant que scientifique, ce n’est pas à moi de quantifier ou d’évaluer le coût d’un système. Si l’on tient à cela, il y a des économistes qui sont là et qui chôment. Il suffit de les approcher pour qu’ils évaluent le système. D’ailleurs, dans son application, j’ai prévu tout un laboratoire de suivi, toute une équipe d’opérationnalisation, de cadrage, bref, toutes les compétences qu’il faut pour qu’on arrive à maîtriser le système et faire du Burkina en particulier, et l’Afrique en général, une référence. Car, nulle part ailleurs, personne n’a pu encore créer sa propre saison pluvieuse.

Mais, d’autres partenaires vous ont-ils déjà contacté pour vous aider à la mise en œuvre du système ?

Il y a peu que le système a été présenté au public. Je reçois depuis lors des appels. Cela me réjouit déjà que certains s’intéressent à la chose. Il y a des paysans qui m’ont aussi appelé et m’ont demandé de faire en sorte que le système puisse fonctionner, car cela les aiderait beaucoup. Ce sont des actes d’encouragement qui me vont droit au cœur. Au-delà de cet aspect, il faut que l’on passe au concret, ce qui n’est pas seulement une question d’argent.

Avez-vous un dernier mot à dire ?

Je tiens à réaffirmer que « Tensis system » peut résoudre beaucoup de problèmes liés aux changements climatiques actuels. Car, cela va freiner l’augmentation du niveau de la mer, contribuer à faire baisser le réchauffement et renflouer les nappes souterraines ainsi que les autres étendues d’eau. Les lacs et les marigots ne vont plus tarir et le Sahara va se reverdir. Je parle de l’avènement d’une période où l’Homme sera à même de maîtriser la nature et changer le négatif en positif. C’est l’acte qui est démontré par le MBM ou la saison pluvieuse Made by man.

Interview réalisée par Adama SIGUE
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