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Médias publics: «La grève a été un succès, et cela crève l’œil»
Publié le samedi 8 octobre 2016  |  FasoZine
Grève
© aOuaga.com par Séni Dabo
Grève dans les médias publics : le SYNATIC fait le bilan
Vendredi 7 octobre 2016. Ouagadougou. Le Bureau national du Syndicat autonome des travailleurs de l`information et de la culture (SYNATIC) a animé une conférence de presse pour faire le bilan des 72 heures de grève (du 3 au 5 octobre) dans les médias publics dont il a lancé le mot d`ordre. Photo : Siriki Dramé, secrétaire général du SYNATIC




Du lundi 3 au mercredi 5 octobre dernier, les travailleurs des médias publics et des services publics de communication et d’information, affiliés au Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (Synatic) ont déserté leurs lieux de travail pour protester contre leurs mauvaises conditions de vie et de travail. C’est dans le but de faire le bilan à « chaud » de ce mouvement d’humeur de 72 heures que les responsables dudit syndicat ont rencontré la presse ce vendredi 7 octobre 2016 à Ouagadougou.


Pour Siriki Dramé, le secrétaire général du Synatic, « le programme et les consignes de grève arrêtés par le bureau national ont été suivis et exécutés à 100% par les camarades et le service a été perturbé à Sidwaya, à l’Agence d’information du Burkina, à Radio Burkina, à la Télévision du Burkina, à Canal Arc en ciel et dans les différents démembrements de la RTB et des Editions Sidwaya sur toute l’étendue du territoire national ».

Au vu de ces faits, le syndicat, par la voix de ses premiers responsables, estime que l’objectif a été atteint car la mobilisation et l’adhésion des travailleurs étaient sans faille.

« La grève a été un succès, et cela crève l’œil ! En effet, la mobilisation des travailleurs a été totale lors de cette grève et les organes de presse publics et le Service d’information du gouvernement étaient vides. On ne pouvait y apercevoir que les directeurs et quelques chefs de service » a indiqué M. Dramé qui du reste a expliqué que cette forte adhésion des travailleurs au mot d’ordre est le signe que les préoccupations soulevées par le Synatic sont « justes et légitimes ».

Par ailleurs, au cours de cet échange avec la presse, le bureau syndical s’est dit surpris d’entendre par voie médiatique les propos du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remi Fulgance Dandjinou, accusant le Synatic d’avoir « détruit du matériel, dérobé des disques durs, proféré des menaces physiques et des menaces verbales contre des agents ».

Pour son premier responsable, il n’en rien et il s’est voulu clair : « Aucun matériel n’a été endommagé et aucun disque dur n’a été emporté par les agents. Cela est une méconnaissance du fonctionnement du service à la radio et à la télévision nationale ».

Pour lui, c’est plutôt l’administration qui a voulu empêcher les travailleurs d’avoir accès aux locaux en positionnant les forces de l’ordre le lundi 3 octobre, premier jour de la grève, pour filtrer l’entrée dans les médias publics.

En outre, le syndicat a récusé les réquisitions faites par l’administration car « celles distribuées par le ministre et son staff étaient illégales donc nulles et nul effet ».

Par ce débrayage, le deuxième en moins d’un mois, le Synatic exigeait, entre autres, l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, le changement des statuts des médias publics les faisant passer du statut d’Etablissement public d’Etat en Société d’Etat pour plus d’indépendance et d’autonomie et la reconstruction des carrières. Les syndicalistes s’offusquent surtout du refus du gouvernement d’appliquer la loi votée opérant ce changement de statut.

Interpellé sur l’avancement des négociations, Siriki Dramé indiquera qu’elles sont au point mort car le gouvernement ne fait que dans le dilatoire. A l’en croire, le Synatic a toujours été ouvert au dialogue mais surtout au dialogue social franc où l’on respecte le partenaire social.

De l’avis des orateurs du jour, le syndicat ne retournera sur la table des négociations que si le gouvernement leur envoie par écrit des propositions concrètes. Pour M. Dramé donc, la lutte est engagée et ses camarades ne reculeront pas. Pour les perspectives de la lutte, ils tiendront une assemblée générale le mardi 11 octobre 2016.

Dimitri Kaboré
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