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Grève dans les médias publics : Le SYNATIC persiste et signe
Publié le jeudi 6 octobre 2016  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Médias publics : la rencontre gouvernement/SYNATIC accouche d’une souris




Les agents des médias publics sont en grève depuis le 3 octobre 2016, sous l’égide du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC). Ils exigent de meilleures conditions de vie et de travail. Au 3e jour de la grève, soit le 5 octobre dernier, ce sont les locaux de la Radio nationale qui ont servi de cadre de manifestation à ces agents, désormais déterminés pour la satisfaction de leur plate-forme revendicative.

« En avant pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents des médias publics, en avant pour la satisfaction de la plateforme revendicative du SYNATIC, etc. ». Ce sont là, les principaux slogans entonnés en chœur par les agents des médias publics, réunis devant les locaux de la Radio nationale dans la matinée du 5 octobre 2016. En effet, depuis le 3 octobre dernier, ils ont décidé de déposer micros, stylos, caméras et autres outils de travail, et déserté leurs salles de rédaction pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Conséquence : les salles de rédaction de la RTB-Télé, RTB-Radio et des Editions Sidwaya, se sont vidées de leurs occupants habituels. Et comme il fallait s’y attendre en cette matinée du 5 octobre, en lieu et place des conférences de rédaction et des reportages, ces hommes et femmes de l’information et de la culture s’adonnaient à des jeux de société. Ils avaient à leurs côtés, le Syndicat national des artistes musiciens du Burkina (SYNAMUB), avec à sa tête l’artiste-musicien Almamy KJ, venu apporter le soutien moral de son syndicat aux professionnels des médias publics. « Si les Hommes de médias sont clochardisés, comment voulez-vous qu’ils traitent l’information ? », s’est interrogé le porte-parole du SYNAMUB, Almamy KJ. Selon le Secrétaire général adjoint (SGA) du SYNATIC, Aboubacar Sanfo, cet arrêt de travail fait suite au sit-in et à la grève tenus respectivement les 1er et 7 septembre derniers. « La mobilisation est de taille depuis le lundi 3 octobre à 00h00. Le mot d’ordre est suivi à 100%, que ce soit à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, qu’à Ouahigouya, Fada N’Gourma, Dori, Gaoua, bref, sur tout le territoire national. Le premier jour, c’était devant la RTB Télé, le deuxième jour devant Sidwaya, et le troisième et dernier jour, c’est devant les locaux de la RTB Radio. Lorsque les travailleurs sortent le matin, ils observent le piquet de grève jusqu’au soir et la mobilisation ne faiblit pas, parce que les camarades sont engagés pour la satisfaction de leur plateforme revendicative », a-t-il expliqué.

Le gouvernement veut maintenir les journalistes dans la précarité 

Pour le SGA du SYNATIC, les revendications des agents des médias publics se résument non seulement à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail par l’adoption d’une nouvelle grille indemnitaire, mais aussi à l’application des textes adoptés sous la Transition. Ces textes, a-t-il précisé, portent sur la transformation des organes de presse publics que sont Sidwaya, la RTB-Radio et la RTB-Télé, en sociétés d’Etat. « Ces textes ont été adoptés sous la Transition, le 4 septembre 2015 et jusqu’à présent, rien n’est fait pour leur mise en œuvre», a-t-il relevé. De l’avis de M. Sanfo, si le gouvernement refuse d’appliquer ces textes adoptés sous la Transition, c’est parce qu’il veut maintenir les journalistes dans la précarité, afin de pouvoir mieux caporaliser les organes de presse. « Sur ce point, le SYNATIC dit non. Car, si les journalistes sont bien traités pour exercer leur métier, ce sera un plus pour notre démocratie», foi de M. Sanfo.

Le pouvoir veut toujours contrôler les médias publics

En plus de ces revendications, le SYNATIC a aussi demandé l’arrêt des intimidations des journalistes dans l’exercice de leur fonction, conformément à l’éthique et à la déontologie du métier de journaliste. « Il y a un manque de volonté, car l’ensemble des revendications que nous posons au gouvernement, n’est pas sorcier », a-t-il soutenu, avant de préciser que les revendications des agents des médias publics, ne sont aucunement liées à celles d’un autre corps de la Fonction publique. « Nous ne lions pas nos revendications à celles des magistrats, encore moins à celles d’un autre corps de la Fonction publique. Nous avons entamé un processus depuis des années et des engagements ont été pris depuis 2013 », a-t-il rappelé. Selon les explications de M. Sanfo, la transformation des organes de presse publics en Sociétés d’Etat, permettra de résoudre deux principaux problèmes. Il s’agit du problème lié aux conditions de travail des Hommes de médias et celui lié à l’indépendance des médias publics. « Cette indépendance de la gestion des médias publics que va consacrer l’application de ces lois, fait peur au gouvernement, parce que si ces lois sont mises en œuvre, le ministre de la Communication ne sera plus Directeur de publication de Sidwaya et de la RTB. Ce sont les Directeurs généraux de ces organes qui en seront désormais les Directeurs de publication », a-t-il fait savoir. Et de soutenir que cette réticence du gouvernement, donne l’impression que le pouvoir veut toujours contrôler les médias publics. « Nous, nous disons non, car ce sont des acquis de la Transition. Il n’est plus question qu’on revienne en arrière », a-t-il mis en garde. A l’issue de cette grève, les agents des médias publics menacent de passer à la vitesse supérieure s’ils n’obtiennent pas gain de cause. « Nous espérons que les autorités vont réagir favorablement à l’issue de cette grève car, s’il n’y a pas de réponse favorable, nous allons développer d’autres méthodes de lutte pour obtenir gain de cause », a averti le SGA du SYNATIC, Aboubacar Sanfo.

Mamouda TANKOANO

Légende :

1- « S’il n’y a pas de réponse favorable, nous allons développer d’autres méthodes de lutte », dixit le  SGA du SYNATIC, Aboubacar Sanfo

2- A Sidwaya…

3-…comme à la RTB-Radio et Télé…

4-…les agents des médias publics ont déserté leurs rédactions pour la satisfaction de leur plate-forme revendicative (Ph. E.K.)


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