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«Si Koanda refuse de signer la licence de l’EFO, il ne jouera plus au football», dixit Moustapha Degtoumda
Publié le mercredi 28 septembre 2016  |  Sidwaya




Pressenti pour rejoindre la formation ivoirienne de l’ASEC d’Abidjan, le défenseur central Souleymane Koanda aurait été bloqué par son club l’EFO. C’est l’information qui nous est parvenue. Une information que le président de la section football de l’EFO Moustapha Degtoumda a démenti avec plus de détail sur ce que semble être actuellement «l’affaire Souleymane Koanda». Le joueur que nous avions tenté de joindre pour entendre également son récit dans le souci de l’équilibre de l’information n’a pas voulu se prononcer.

Qu’en est-il du transfert de votre défenseur central Souleymane Koanda qui fait couler actuellement beaucoup d’encre et de salive ?

Il y a beaucoup de choses qui se disent sur cette affaire concernant le joueur Souleymane Koanda. Le joueur était sous contrat avec l’EFO jusqu’à la fin de la saison dernière. Il se trouve qu’à la fin de la phase aller de la saison passée, c’est-à-dire pendant le mercato, le joueur et moi avions eu des échanges. Je l’ai prévenu qu’il sera en fin de contrat à la fin de la saison. Je lui ai proposé un rallongement de son contrat. Je lui ai dit d’aller réfléchir. Effectivement il est revenu. Il m’a fait sa proposition pour le rallongement de son contrat en question. Il a souhaité une prime de sept cent mille FCFA pour le renouvellement de la seule saison. Nous avions discuté et nous sommes tombés sur la somme de six cent mille FCFA avec un salaire mensuel de cent quatre-vingt mille FCFA. C’est ainsi que je lui ai dit de repasser me voir au bureau pour que je rédige le contrat, il va signer pour que je puisse le payer. Il est effectivement passé me voir le 7 avril. J’ai rédigé le document qu’on appelle « Contrat de joueur » où il est mentionné la date de naissance du joueur, son numéro de téléphone, la rémunération du joueur, la durée du contrat. Au bas du document, lui et moi avions paraphé nos signatures. J’ai même pris le soin de lui faire parapher sur toutes les cinq pages du contrat. Pour mieux sécuriser la chose, j’ai fait le paiement par chèque. Un chèque libellé à son nom. Je lui ai aussi fait acquitter sur le chèque. Après avoir touché le chèque, deux jours après il est revenu me voir qu’il lui manque encore de l’argent parce qu’il veut s’acheter une moto. Il m’a demandé de lui prêter cent mille FCFA de ma poche et qu’il allait me rembourser par tempérament. Séance tenante, je lui ai remis la somme demandée. Il m’a effectivement remboursé par tempérament. Pour moi, le joueur venait de renouveler son contrat pour la saison qui va bientôt commencer. Il y a de cela deux mois, il m’a appelé qu’il voulait me voir. Ce jour-là, j’étais avec un aîné Harouna Dermé. Je lui ai dit qu’il pouvait passer. Lorsqu’il est arrivé, il m’a fait savoir qu’il voulait me voir en tête-à-tête. C’est ainsi que nous nous sommes déportés chez Boureima Balima, lui aussi un aîné et dirigeant de l’EFO parce que l’endroit où nous étions n’était pas propice pour discuter sérieusement. Nous nous sommes donc retrouvés à quatre. C’est là qu’il a laissé entendre qu’il a un contact avec l’ASEC d’Abidjan. Il a expliqué que la formation ivoirienne est passée par Mohamed Kaboré « Koassa » pour demander ses services. Je lui ai répondu que je ne trouvais pas d’inconvénient mais le mieux serait de dire à l’ASEC de nous appeler pour que nous échangions. C’est là qu’il a rétorqué qu’il pensait que j’allais accepter qu’il me rembourse les six cent mille et partir. Je lui ai dit que ça ne se passe pas comme cela et que le chèque avec lequel il a pu toucher l’argent appartient à l’EFO et pas à moi. Et mieux, il a signé un contrat. Nous avions tenté à trois de le raisonner. Sur ce, il nous a rassuré qu’il a compris. Pour nous, c’est une affaire classée. Il y a deux à trois semaines, il me rappelle pour me dire qu’il ne m’avait pas dit la vérité et qu’en réalité il avait déjà fait le déplacement de la Côte d’Ivoire pour rencontrer les dirigeants de l’ASEC et qu’il aurait signé. C’est là que je lui ai répondu qu’il a fait une grosse erreur et que nous n’allions pas accepter le libérer dans ces conditions. Malgré les interventions et les négociations des personnes qui lui sont proches, je leur ai fait comprendre que nous sommes disposés à libérer le joueur à la seule condition que nous suivions la forme. Ce n’est pas une histoire de personnes mais de club à club. J’ai discuté avec mon PCA Lazare Bancé qui m’a conseillé de déposer le contrat à la fédération burkinabè de football. Chose que nous avions fait. La fédération a convoqué Koanda pour l’expliquer qu’il faut qu’il signe la licence avec l’EFO pour obliger l’ASEC à entrer en contact avec nous. Devant la commission il a accepté. Et dès que nous sommes revenus au bureau et que j’ai tiré la licence, il s’est encore braqué qu’il ne peut pas signer parce qu’il s’est déjà engagé avec l’ASEC. Nous savons tous que ce n’est pas vrai. Un joueur de la trempe de Koanda qui a plus de 10 ans dans le championnat sait faire la différence entre un contrat de joueur et une reconnaissance de dette. Il a aussi dit que l’ASEC l’a payé. Là aussi c’est faux. Une équipe professionnelle comme l’ASEC ne peut pas donner de l’argent à un joueur sans avoir eu une lettre de libération du joueur, sans avoir eu tous les documents qui prouvent que le joueur est libre de tout engagement. Ce sont les mauvaises personnes qui tournent autour du football burkinabè qui entrainent les joueurs dans ces genres de mésaventures. J’ai discuté avec Mohamed Kaboré « Koassa » qui m’a fait savoir que l’ASEC l’a contacté pour lui demander un défenseur colosse. C’est pourquoi il a pris attache avec Souleymane Koanda qui lui a dit qu’il est un joueur libre. C’est sur cette affirmation qu’il a mis Koanda en contact avec l’ASEC. Là aussi « Koassa » n’a pas bien fait. Nous sommes tous à Ouagadougou. Même si le joueur dit qu’il était libre, il pouvait se référer aux dirigeants de l’EFO pour s’en rassurer. De toutes les façons, l’affaire suit son cours. La fédération est mise au courant. Jusqu’à hier (NDLR : interview réalisée le 23 septembre) je poursuis Koanda pour qu’il signe la licence parce qu’il a signé le contrat. Je le dis et c’est clair, si Koanda refuse de signer la licence, donc il ne pourra plus jouer au football. Nous n’allons jamais accepter le libérer.


Etes-vous au moins ouvert à toutes discussions ?


Nous sommes totalement ouverts à toutes discussions. L’ASEC d’Abidjan est un club partenaire à l’EFO. Nous sommes même prêts à aider le joueur s’il pense qu’il peut gagner sa vie en Côte d’Ivoire. Nous sommes prêts à le libérer. Mais, qu’il suive la procédure. Si Koanda s’obstine et refuse de signer la licence, il va se foutre le doigt dans l’œil. Parce que nous n’allons jamais le libérer. Il ne jouera ni au Burkina Faso ni ailleurs. Et personne ne pourra délivrer un certificat international de transfert(CIT) pour ce joueur tant qu’il ne va pas discuter avec l’EFO.


Quels conseils avez-vous à prodiguer à ces jeunes joueurs qui veulent emprunter le chemin le plus court pour aller voir ailleurs ?


Avant de donner des conseils à ces joueurs, il faut qu’au niveau des dirigeants de football, surtout l’instance dirigeante de notre football, nous travaillons ensemble à assainir le milieu du football. Pas plus d’une semaine, vous avez appris le problème que le RCK et le RCB ont par rapport au contrat d’un joueur qui serait déjà dans un pays arabe. Nous à l’EFO, avions eu à plusieurs reprises des problèmes pareils. Il faut que pour une fois, on arrive à sanctionner ces soit-disants managers ou agents de football. En fait, c’est eux qui induisent les joueurs en erreur. Les clubs se saignent pour recruter les joueurs, pour les entretenir et des individus malins sont derrière pour manger sur le dos de nos clubs déjà pauvres. Il faut que nous arrivions à prendre des mesures sérieuses pour tous ces individus. J’ai un dossier dont je vais vous en parler. Il s’agit de Guy Zongo. Quelqu’un s’est permis de prendre ce joueur qui était toujours sous contrat avec l’EFO pour aller le vendre en Russie. Ce dossier sera réveillé. C’est pour vous dire qu’il faut qu’on arrive à sanctionner sévèrement ces individus. Par rapport à mon conseil pour les jeunes joueurs, qu’ils sachent qu’aujourd’hui, nous avons la chance lorsque nous recrutons un joueur, il signe un contrat en bonne et due forme qui est enregistré à la fédération. Avant, on pouvait délivrer le CIT sans passer par le club. Mais aujourd’hui, on ne peut plus le faire. Même si tu trouves un filon et tu t’en vas, il faut que le club d’origine délivre ce document. Tant que ce document n’est pas signé, logiquement tu ne peux pas jouer. Pour dire qu’il faut toujours passer par la voix indiquée pour partir. Et lorsque vous partez en suivant la voie normale, vous avez les bénédictions des supporters et des dirigeants. Et lorsque vous partez à couteaux tirés avec les dirigeants, il vous est difficile de réussir.


Propos recueillis par Yves OUEDRAOGO
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