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Réunion plénière de haut niveau sur la gestion des déplacés massifs de réfugiés et de migrants à New York : le discours du président du Faso Roch Kaboré
Publié le mardi 20 septembre 2016  |  Présidence
Le
© Présidence par D.R
Le président du Faso, Roch Kaboré, a prononcé un discours à la réunion plénière de haut niveau sur la gestion des déplacements massifs de réfugiés et de migrants le 19 septembre 2016 à New York




Monsieur le Président
Monsieur le Secrétaire général
Mesdames et Messieurs les chefs de délégations
Mesdames et Messieurs

Au nom de la délégation du Burkina Faso, et en mon nom personnel, je voudrais saluer la tenue de cette réunion de haut niveau, sur un défi majeur de notre temps, celui des déplacements massifs de réfugiés et de migrants.
D’entrée de jeu, il convient de se féliciter de l’adoption de la Déclaration de New York qui marque notre volonté commune de trouver les voies et moyens de sceller aujourd’hui, un pacte mondial pour une gestion plus efficace et plus humaine de cette question, en conjuguant la délicate question des frontières nationales avec celle du respect des droits fondamentaux des réfugiés et des migrants.

Monsieur le Président

Les mouvements de populations sont un phénomène universel historique, qui, en tant que tel, a toujours ponctué la vie des sociétés humaines, pour des raisons diverses, notamment la quête du bien-être et d’un mieux-être. Cette aspiration est naturelle et légitime. Mieux, elle est un droit fondamental de l’homme.
Ce n’est donc qu’à l’aune de cette vérité que nos analyses et nos propositions de solutions au phénomène migratoire auront des chances de prospérer et de produire les fruits attendus.
Coopérer efficacement pour arrêter ou mieux contrôler les flux massifs de réfugiés et de migrants, c’est donc en identifier et éradiquer les causes profondes. La pauvreté, la misère, le chômage et le sous-emploi, les inégalités, l’exclusion, les discriminations de tous genres, l’intolérance, les violations massives de la dignité et des droits humains, sont autant de terreaux fertiles pour les départs massifs de populations.
A cela s’ajoutent, hélas, les catastrophes naturelles, la dégradation de l’environnement, ainsi que le fossé sans cesse plus profond entre le monde développé et celui en développement.
Il s’agit ainsi de travailler ensemble au respect strict des règles du droit international des droits de l’homme et du Droit international humanitaire. Il s’agit surtout, à terme, de placer nos efforts individuels et collectifs dans les stratégies de mise en œuvre et de suivi des ODD, sous-tendues par une démarche bien comprise de responsabilités partagées et de solidarité internationale agissante.

Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs

Je veux réaffirmer ici avec force, qu’accueillis avec humanisme et traités avec respect et dignité, les réfugiés et les migrants sont à même d’apporter une contribution significative au développement de leurs communautés, aussi bien celle de leur pays d’accueil que celle de leur pays d’origine, tout en étant un facteur de rapprochement entre les peuples et les pays. Tout mécanisme de gestion qui ne prendrait pas cette dimension en compte est incontestablement voué à l’échec. C’est pourquoi nous devons renforcer et, le cas échéant adapter nos instruments juridiques et nos cadres institutionnels, aux niveaux tant national, régional qu’international.

Monsieur le Président

Aujourd’hui, avec l’appui de partenaires comme le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), mon pays a pu accorder toute l’aide nécessaire aux 33 000 déplacés du Mali qu’il accueille sur son sol, et à qui il a reconnu d’office le statut de réfugiés, conformément à ses engagements internationaux.
Avec près d’un tiers de sa population vivant dans d’autres pays, le Burkina Faso mesure à sa juste valeur la contribution des émigrés au développement national et au rapprochement entre les peuples. Il s’investit par conséquent dans une politique de coopération mutuellement bénéfique avec les pays d’accueil, tout en œuvrant, sur le plan national, à créer les conditions nécessaires à une participation effective de la diaspora à la vie sociopolitique et aux efforts de développement de leur propre pays.
C’est pourquoi une stratégie nationale des migrations est en cours d’élaboration, afin de rendre les migrations à partir du territoire burkinabè plus sûres, régulières et ordonnées.

Monsieur le Président

Les réfugiés et les migrants ne doivent plus être perçus comme des menaces, mais traités comme une source d’opportunités, pour eux-mêmes, pour leurs pays d’accueil et d’origine et pour l’ensemble de la communauté internationale. Les dirigeants que nous sommes, avons la responsabilité individuelle et collective d’y travailler.
Plein succès à nos travaux.
Je vous remercie.


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