Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Dialogue politique au Burkina : le CGD pour la création d’un cadre de concertation permanent
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  Le Pays
Dialogue
© Autre presse par DR
Dialogue démocratique du CGD : les candidatures indépendantes au menu




Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) fête son 15e anniversaire et poursuit son œuvre de promotion de la bonne gouvernance. Il a animé une conférence publique sur le thème : « dialogue interpartis et consolidation démocratique au Burkina Faso » à Tenkodogo, le jeudi 15 septembre 2016. L’animateur, Dr Abdoul Karim Saidou, a proposé aux acteurs politiques, la création d’une structure permanente de dialogue interpartis comme mécanisme de prévention et de gestion des conflits.

Dans cette conférence, le Dr Abdoul Karim Saidou, politologue à l’université Ouaga 2, a démontré que le Burkina Faso dans son contexte politique actuel a besoin d’une structure de dialogue politique. Pour lui, il y a un besoin de dialogue au sein de la majorité et au sein de l’opposition d’une part et d’autre part entre la majorité et l’opposition. Il a expliqué que le système de gestion du parti au pouvoir n’a rien à voir avec l’ancien parti aux affaires, où il y avait un acteur, le président du Faso qui avait le dernier mot. Pour le politologue, le parti au pouvoir ayant été créé par trois acteurs essentiellement, « ces acteurs selon la perception que nous avons, dirigent par compromis ». Il estime que si ces acteurs n’arrivent pas à s’accorder sur certains sujets politiques, cela peut entacher la stabilité du pays, d’où la nécessité de dialogue au sein du parti.

De la même manière que le parti au pouvoir doit instaurer un dialogue en son sein, il doit le faire également avec les partis alliés. En observant les activités de l’opposition, Abdoul Karim Saidou a affirmé que le dialogue doit être de mise à ce niveau. En témoigne la création de la coalition Zeph dans laquelle certains membres du Chef de file de l’opposition (CFOP) ne seront certainement pas les bienvenus. Il a poursuivi sur le fait qu’il est extrêmement important que les acteurs politiques acceptent désormais de discuter des règles de jeu du pouvoir.

Car, on ne peut plus diriger de façon unilatérale comme cela a été le cas sous l’ancien régime. Si on veut préserver la paix sociale, la stabilité politique, il est important de travailler de manière consensuelle sur les vraies questions, telles, la santé, l’éducation, la sécurité et non sur des sujets ‘‘politiciens’’.

Si au cours de la conférence, l’animateur a donné les raisons qui militent en faveur de la mise en place d’une structure de dialogue politique, il a également énuméré quelques conditions pour son opérationnalisation. Les acteurs politiques doivent faire prévaloir l’intérêt général en se posant les bonnes questions sur le statut juridique de la structure de dialogue interpartis, son agenda, tout en analysant les risques de leur participation.

Les structures mises en place jusqu’à présent avaient des faiblesses certaines, a laissé entendre le politologue.

Pour lui, la première faiblesse de ces structures de dialogue politique se situe au niveau de leur caractère non consensuel. Ces structures sont souvent mises en place de façon unilatérale par le pouvoir en temps de crise. La deuxième se situe au niveau de leur caractère non permanent, la troisième, leur faible ancrage institutionnel visible du point de vue de leur modalité de création, de leur composition et de la valeur juridique des recommandations qu’elles formulent. En définitive, Dr Abdoul Karim Saidou a reconnu que le Burkina Faso a une expérience en matière de dialogue politique, mais cela reste intermittent au gré des crises qui surviennent.

La consolidation démocratique sera tributaire de la capacité des acteurs à instaurer un cadre permanent de dialogue fécond. Un dialogue qui se fera dans l’indépendance, l’inclusion, la transparence, la tolérance et le consensus.

Mahamadi NONKANE

(Correspondant)
Commentaires