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Editorial :Devoir de mémoire…justice !
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  Sidwaya




Le peuple burkinabè, dans ses différentes composantes, a opposé un niet catégorique et ferme au coup d’Etat perpétré par des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle, le 16 septembre 2015. Face aux balles assassines des félons, certains Burkinabè, une quinzaine de personnes, ont payé de leur vie.

D’autres, des dizaines, portent, peut-être à jamais, les stigmates de cette tentative honteuse de siffler prématurément la fin de la Transition. Une année après la lutte héroïque pour le « sauvetage » en eau trouble de la démocratie, il était impératif de se souvenir de ces filles et fils intègres, tombé pour le Faso. Le gouvernement a opté pour une commémoration déclinée en message, dépôt de gerbes, observation de la minute de silence, etc. Des partis politiques et des acteurs de la société civile, eux, ont choisi la voie de déclarations, de conférences publiques ou de presse pour marquer ce premier anniversaire. Sur les chaînes de télévision et de radio, dans les journaux, etc., ce passé récent a été ravivé par des images, des témoignages et des analyses. Chacun, à sa façon, a honoré la mémoire des victimes des putschistes. A notre humble avis, en effet, se rappeler que des compatriotes se sont sacrifiés pour que nous puissions continuer notre processus de démocratisation, est un devoir de mémoire. Au-delà de la journée symbolique du 16 septembre 2016 retenue à cet effet, la pensée pour les martyrs se doit d’être permanente. Elle doit, en outre, guider nos actes au quotidien et « motoriser » notre volonté de nous battre pour la patrie. Aussi, l’an I du pronunciamiento, huitième du genre en 56 ans d’indépendance du pays, a été un moment d’introspection. Il s’est agi de mener la réflexion et de faire des propositions en vue d’exorciser le mal de l’extorsion répétitive du pouvoir d’Etat par des militaires. C’est la preuve que, dans le principe, et par-dessus les insuffisances constatées dans l’organisation et les divergences de vues révélées, l’opportunité d’une telle commémoration est sans ambages.

L’on comprend cependant les voix discordantes qui se sont élevées pour faire de la justice un préalable à tout hommage aux martyrs. Ces voix portent les cris du cœur de nombre de citoyens, désabusés par une justice trop lente dans la gestion de certains dossiers de crimes économiques et de sang. La justice a certes un temps qui n’est pas toujours celui du justiciable, impatient, lui, de connaitre la vérité. L’on est d’avis également que la lenteur des procédures judiciaires peut, parfois, être fondée sur des motifs plus ou moins objectifs : insuffisances de moyens et de personnels, complexité du dossier, dilatoire des parties ; etc. Mais, les familles des victimes du coup d’Etat et de l’insurrection populaire, celles d’autres crimes pendants, attendent les jugements avant de pouvoir faire leur deuil. Les Burkinabè, dans leur ensemble, veulent tout savoir de ces parenthèses douloureuses de son histoire. La justice burkinabè, dont le renouveau est chanté par les acteurs eux-mêmes, est aujourd’hui à l’épreuve. De par la diligence, l’égalité et le sérieux qu’elle appliquera dans le traitement des affaires, l’institution judiciaire pourra reconquérir la confiance des justiciables. Parce que, si la justice n'est pas le seul préalable à la réconciliation, elle est un préalable incontournable.
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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