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Le Pays N° 5207 du 1/10/2012

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Message du ministre de l’Habitat et de l’urbanisme à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Habitat: Consolider les résultats déjà obtenus
Publié le lundi 1 octobre 2012   |  Le Pays


Yacouba
© Autre presse par DR
Yacouba BARRY, Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme
Gouvernement du Burkina FASO du 23 février 2012


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Chères citadines, chers citadins, Suivant une tradition qui remonte à 1985, ONU-Habitat, Programme des Nations Unies pour les établissements humains, invite la communauté internationale à consacrer le premier lundi du mois d’octobre de chaque année à la célébration de la Journée mondiale de l’habitat. A cette occasion, il s’agit de se pencher sur l’état des établissements humains dans le monde et l’exercice du droit fondamental à un logement convenable. Cette année, la Journée mondiale de l’habitat est célébrée ce lundi 1er octobre sous le thème « Changer les villes, créer des opportunités ». De plus en plus, nous devons prendre conscience des enjeux véritables de la construction des villes, parce qu’il est avéré que c’est dans les villes que les hommes migrent partout à la quête de meilleures conditions de vie et de travail. Au Burkina Faso, en un demi-siècle d’urbanisation, c’est déjà un quart (25%) de la population qui vit dans les villes. A l’horizon 2030, près de 35% de la population burkinabè vivra en milieu urbain et, dès aujourd’hui, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso comptent à elles seules environ 40% de la population urbaine. Il ne fait aucun doute qu’au cours des vingt prochaines années, le nombre de leurs habitants triplera alors que celui des villes moyennes doublera. En l’absence de croissance économique durable, de planification efficace et d’investissement important, nos pôles urbains continueront à se dégrader et nous verrons se multiplier les zones d’habitats spontanés avec pour corollaires la promiscuité, l’insalubrité et l’insécurité. En un mot, la pauvreté urbaine et les désordres socioéconomiques qui en découlent s’aggraveront inéluctablement en obérant sensiblement la fonction économique et résidentielle de nos villes. En d’autres termes, c’est dire que le combat contre la pauvreté devra également (et peut- être surtout) se gagner dans les villes ou qu’il ne se gagnera pas du tout. Pour que cela puisse être, la dynamisation du potentiel des villes et la lutte contre la pauvreté nous renvoient à l’impérieuse nécessité de développer leur interrelation et de fluidifier la circulation des biens matériels et immatériels qui en font sa richesse. Cela suppose, bien évidemment, qu’elles soient dotées des infrastructures et des services indispensables à l’efficacité économique, à la gestion desquels devront s’associer les collectivités territoriales, les opérateurs publics ou privés et les acteurs de la société civile. S’agissant plus particulièrement de la ville de Ouagadougou, notre action devra épouser les principes que je viens d’énoncer pour concourir au renforcement de l’influence dont elle dispose déjà, à l’échelle nationale, sur l’activité de nombreuses villes que nous voulons inscrire dans un ensemble territorial cohérent. A l’examen, il ressort que nos villes sont caractérisées par leur faible potentiel économique. Le secteur secondaire urbain reste peu compétitif, en raison de coûts trop élevés des facteurs de production, de la faiblesse des infrastructures urbaines (réseaux de routes, électrification, télécommunication). L’économie des villes du Burkina repose essentiellement sur le secteur tertiaire avec une prédominance des activités informelles. D’un point de vue économique, l’urbanisation devrait être le résultat d’une plus grande attractivité de la ville du fait de l’industrialisation et des opportunités d’emplois qui s’y trouvent. Ainsi, la population non agricole s’installe dans les centres urbains pour développer des activités manufacturières et commerciales. Dans le même temps, la population agricole se concentre en milieu rural pour produire et fournir les biens nécessaires au fonctionnement des manufactures et à la consommation des citadins. La forte valeur ajoutée des industries manufacturières engendrerait de nouvelles opportunités d’emplois en milieu urbain. De plus, l’accroissement de la demande va entraîner plus de spécialisation dans les tâches, ce qui va conduire non seulement à des gains de productivité mais également à l’arrivée de nouveaux migrants en provenance du milieu rural. Ce mécanisme économique est pourvoyeur de croissance économique, de réduction des inégalités et de développement. Il a été observé dans la plupart des pays du monde qu’une forte croissance de la population urbaine s’est accompagnée d’une augmentation significative des revenus. Il s’agit donc pour nous aujourd’hui de poursuivre les grands chantiers de construction et de modernisation de nos centres urbains pour en faire de véritables foyers d’opportunités, de création de richesses à même de soutenir durablement la croissance économique de notre pays. En d’autres termes, il s’agira pour nous de faire des villes du Burkina Faso des pôles de croissance et de développement conformément aux objectifs de la Politique nationale de l’habitat et du développement urbain. Changer les villes, créer des opportunités, c’est travailler à réunir les conditions de développement d’une économie urbaine capable d’absorber des migrations vers les villes.

Chères citadines, chers citadins,

La construction de nos villes a besoin d’intégrer l’industrie, le commerce, l’artisanat, mais aussi des métiers spécifiques à la vie urbaine dans le souci d’élargir les opportunités de travail pour nous citadins. Dans l’aménagement de nos territoires urbains, nous devrons veiller à assurer une vitalité à toutes ces dimensions de la ville. Cela va impliquer une planification rigoureuse de nos actions d’aménagement urbain. Au demeurant, le Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a engagé un processus d’élaboration et de validation de Schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) pour l’ensemble de nos capitales régionales, au terme duquel nous disposerons d’une matrice d’actions concrètes pour un véritable changement dans l’encadrement de notre processus d’urbanisation.

Chères citadines, chers citadins,

La construction de la ville est l’œuvre de tous, aussi, j’en appelle au sens de la responsabilité collective afin qu’ensemble, nous fassions de nos villes des espaces de vie épanouie et partagés. C’est désormais à travers une approche participative, concertée, globale et dans le cadre d’une stratégie nationale d’ensemble que nous devons envisager la forme et le rôle futurs de nos villes. Conscient de ce que le développement des villes ne concerne pas exclusivement Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, nonobstant l’acuité des problèmes qui s’y posent, je saisis l’occasion qui m’est offerte pour lancer un appel à nos partenaires au développement pour qu’un effort d’investissement soit également déployé vers les villes secondaires car, si les dispositions ne sont pas prises à temps pour améliorer les conditions de vie des populations des villes de l’intérieur, l’on assistera inéluctablement à l’accélération du phénomène de l’exode rural vers nos deux grandes villes, rompant ainsi le développement déséquilibré de nos centres urbains.

Chères citadines, chers citadins,

La Journée mondiale de l’habitat nous invite à avancer dans la compréhension et la vision que nous avons du devenir de nos centres urbains. Dorénavant, il ne s’agira plus pour nous d’appréhender nos villes dans leur seule dimension spatiale ou isolément les unes des autres, mais d’identifier et de valoriser au mieux les potentialités remarquables qui sont les leurs, en cohérence avec les territoires que leurs différentes fonctions mettent en relation. L’heure est venue pour nous de consolider, dans une perspective de durabilité et de synergie, les résultats déjà obtenus ou attendus d’autres programmes sectoriels.

Ensemble célébrons l’habitat !

Bonne fête à toutes et à tous !

Yacouba BARRY Officier de l’Ordre national
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