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CAMEG: Le personnel s’oppose à l’installation du nouveau DG
Publié le vendredi 9 septembre 2016  |  Le Pays
Lutte
© Autre presse par DR
Lutte contre les médicaments contrefaits : la CAMEG concerte ses partenaires




Le personnel de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) ne veut pas du nouveau Directeur général (DG), Damien Koussoubé, nommé par le Président du Conseil d’administration dirigé par Dr Salifou Konfé, pour un intérim de 3 mois. Hier, 8 septembre 2016, il s’est opposé dans l’après-midi, à son installation. Retour sur les faits.
C’est aux environs de 15h 16mn que notre équipe de reportage est arrivée au siège de la CAMEG, sis à la Zone d’activités diverses (ZAD). D’un côté, on notait la présence de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et de l’autre, les journalistes. Les portes de l’entrée principale de la structure étaient hermétiquement fermées, avec à l’intérieur, une partie du personnel. « Mais qu’est-ce qui se passe exactement ? », s’interroge un confrère qui venait d’arriver sur les lieux. « C’est le personnel qui s’oppose à l’installation du nouveau DG ; le voilà derrière toi », lui répond un monsieur, orientant son doigt vers les bâtiments qui font face à la CAMEG. En costume gris, le nouveau DG, Damien Koussoubé, désigné par le Conseil d’administration dirigé par Dr Salifou Konfé y était, téléphone collé à l’oreille, avec à ses côtés, les éléments de la CRS. A 16h 15mn, pendant que les discussions se poursuivaient entre journalistes, un véhicule 4X4 fait irruption avec à son bord, l’avocat-conseil de la CAMEG, Me Jean Charles Tougma. Documents en main, il se dirigea vers la sécurité. Après quelques échanges avec celle-ci, il s’est dirigé vers les journalistes. Répondant aux questions de ces derniers, il fera savoir qu’il est venu présenter aux Forces de l’ordre et de sécurité une procédure de référé délivré par un juge. « S’ils (NDLR : le ministre de la Santé et son PCA) veulent faire envers et contre les actes du juge, moi, je constaterai, puisque je n’ai pas les prérogatives de puissance publique comme le ministre qui peut poser les actes comme il veut », a-t-il soutenu. Pour lui, avant que le juge n’ordonne cela, le DG que le ministre de la Santé veut imposer n’a pas encore posé d’actes qui autorisent les autorités à envoyer la CRS à la CAMEG. A son avis, le ministre de tutelle devra permettre au Conseil d’administration dirigé par Dr Bocar Kouyaté de terminer son mandat qui finit en avril 2017. « Le ministre a menti au Chef du gouvernement en Conseil de ministres quand il a souligné que le mandat du CA dirigé par Dr Bocar Kouyaté était fini », a-t-il indiqué. Les membres du CA, a-t-il fait savoir, n’ont pas démissionné et aucun juge n’a décidé de les remplacer. Ce qui ne donne pas, à son avis, les prérogatives au ministre d’installer parallèlement un CA. « Il n’y a pas une décision du juge qui l’autorise à poser ce genre d’acte », a-t-il martélé. Donc, a-t-il expliqué, il n’y pas lieu que Jean Chrysostome Kadéba dont le mandat a été renouvelé par le CA dirigé par M. Kouyaté, soit évincé de sa chaise de DG, puisque le juge reconnaît la légalité et la légitimité du CA qui l’a appelé à ces fonctions. « Nous constatons que ce sont des voies de force et si c’était un Etat, on allait dire que c’est un coup d’Etat. C’est une affaire privée (…). Si ce sont des prérogatives de puissances publiques, qu’on me montre les décisions judiciaires qui les autorisent. S’il n’y a pas de décision judiciaire, en vertu de quoi, veulent-ils le faire ou bien nous ne sommes pas dans un Etat de droit ? », s’interroge-t-il la voie teintée de colère, avant d’ajouter qu’au lieu de poser d’actes manu militari, le ministre de la Santé devrait chercher à obtenir des décisions judiciaires. « Nous sommes respectueux des textes et nous espérons que les autres vont être respectueux des textes et qu’ils vont saisir les juridictions qu’il faut pour poser des actes et non faire du Tuguili », a-t-il ajouté, sous des ovations du personnel. Et d’insister qu’il a la convention qui lui donne mission d’être, depuis le mois d’août dernier, l’assistant juridique de la CAMEG et cela, sous l’instigation de Kadéba.
« Son Excellence le président du Faso, je vous demande d’intervenir »
A la question de savoir s’il y avait un arrangement d’une somme de 30 millions de F CFA entre lui et la CAMEG et qui n’est pas encore versée dans son compte, Me Tougma a répondu : « je suis un avocat qui fait son travail et j’ai une convention d’assistance juridique dument enregistrée au niveau de l’Etat burkinabè. Je suis une institution qui fait son travail et qui respecte les règles de la République (….). Mon travail est naturellement facturé ». Mais pour lui, ce n’est pas cela le problème. Car, a-t-il souligné, dans une association ou société privée, même si l’Etat est membre, cela ne lui donne pas les prérogatives, en tant que membre, d’avoir un pouvoir au-dessus des autres membres. « Si c’est le cas, que les statuts le disent et que les juges nous départagent », a-t-il indiqué. Espérant que cette crise prendra fin dans un bref délai, il a lancé un cri du cœur au Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré : « J’interpelle les autorités de ce pays, à savoir son Excellence le président du Faso, je vous demande d’intervenir(…). Je ne vous dis pas de faire tordre la loi, mais la précipitation avec laquelle tout est fait, les déclarations mensongères qui vous ont conduit à poser un certain nombre d’actes par le ministre de la Santé, doivent répondre aux règles du droit ». Mais bien avant cela, très tôt dans la matinée, le personnel a tenu un sit-in qu’il entend poursuivre pendant une semaine. A en croire son délégué, Aboubacar Diallo, il réclame ( NDLR : lire encadré), entre autres, le respect des statuts et règlement intérieur, l’adoption des statuts juridiques qui permettront d’éviter les changements répétitifs à la tête de la CAMEG. «  Depuis un certain temps, il y a une crise qui secoue notre maison noble, la CAMEG. Cela est parti d’un certain nombre d’agissements du premier responsable du ministère de la Santé. L’affaire est partie en justice, et pendant que la procédure est en cours, nous constatons qu’il y a des décisions qui sont prises, soit pour limoger l’actuel Directeur général, soit pour nommer un nouveau Directeur général, soit pour fixer la date de la passation de service. Nous voulons travailler dans un environnement serein. On se retrouve aujourd’hui avec deux récépissés pour la seule CAMEG. Donc, deux CAMEG, deux Conseils d’administration, deux Directeurs généraux », a-t-il déploré.



Mamouda TANKOANO
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