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Policier giflé par un gendarme : «pas question de règlement à l’amiable » (UNAPOL)
Publié le mercredi 31 aout 2016  |  L`Observateur Paalga
Le
© Autre presse par DR
Le bureau du syndicat Union de la police nationale (UNAPOL)




La gifle de l’assistant de police Mohamed El Michaelou Ouattara par un gendarme et l’affaire des policiers radiés depuis 2011 sont, entre autres, les points qui ont constitué le menu de la conférence de presse animée par les responsables de l’Union police nationale (UNAPOL) dans l’après-midi du 29 août au Centre national de presse Norbert Zongo à Ouagadougou. La structure croit qu’il est temps de rompre avec la manière de «gérer » les incidents entre policiers et gendarmes et préconise la voie judiciaire afin d’éviter les frustrations, elles-mêmes sources de situations regrettables.

« Le 23 août 2016, au feu tricolore du carrefour de l’Hôpital Yagaldo Ouédraogo, un usager qui n’a pas respecté le feu rouge est intercepté par un Assistant de Police qui lui notifie son infraction et l’invite à descendre de son engin, de marque NANO couleur bleue immatriculé 11UN5825. Il refuse, l’agent insiste, mais le refus est catégorique. L’Assistant de Police tente de saisir l’engin par son guidon, l’usager empoigne son bras, l’Assistant de Police dégage son bras et PAF!, il reçoit une gifle. S’engage une lutte, et l’usager de déclarer « bâtard à moi si je laisse partir mon engin, je suis MDL (maréchal des logis de la gendarmerie), donc militaire, toi tu n’es qu’un simple paramilitaire, je vais te montrer ce que c’est que le combat corps à corps ; depuis quand le policier peut se comparer au militaire ? ». Voilà ce que dit en substance le poste de l’Union police nationale repris par Moussa Siyalé Palm. C’est par ce rappel et les condamnations du Syndicat des policiers que le secrétaire à la communication a planté le décor. Une affaire qui a été aussitôt saisie par les hiérarchies des deux corps concernés. Le secrétaire général de l’UNAPOL, Wakilou Sénou, lui, évoque «une tentative désespérée de certaines personnes de nier les faits ».

Il soutient l’existence de preuves pour convaincre tout tribunal qui appliquerait le droit dans toute sa rigueur. La manière de «gérer» la situation par les deux hiérarchies, d’après ses explications, n’est pas nouvelle et peut être contre-productive. «Pour nos deux hiérarchies, gérer la situation, c’est obliger le policier victime de coups et d’actes d’humiliation à se rendre bon gré, mal gré à l’état-major de la gendarmerie afin que le gendarme auteur de l’exaction lui présente ses excuses laconiques et qu’on oblige le policier victime à les accepter sans qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre de son bourreau », explique le commissaire de police. Pour attester de la véracité de ce mode de traitement, Wakilou Sénou fait cas de l’agression dans la nuit du 17 janvier 2016, de l’Assistant de police Adama Zongo par huit gendarmes lors d’une mission de sécurisation sur l’avenue Kwamé N’Krumah. Il estime donc que la police nationale dans le contexte actuel n’a plus besoin de « gestionnaires du genre, mais de managers qui se préoccupent de la cohésion avec les autres forces de la Nation sans fouler aux pieds l’honneur des policiers ». Lui et ses pairs pensent que la situation ne saurait se réduire à deux hommes, tout en sachant qu’ils émanent d’entités comportant des milliers de personnes. « Avec ce modèle, on force le monsieur à se rendre à la gendarmerie, on le force à accepter les excuses puisque devant la hiérarchie il ne peut pas refuser, mais dans les rangs beaucoup de choses se disent, dans le long terme, il peut y avoir crise », déclare-t-il pour montrer l’aspect inopérant de cette technique de gestion. L’Union police nationale par la voix de ses responsables entend par conséquent poser plainte devant les autorités judiciaires afin que le droit soit dit. Mais d’ores et déjà, elle invite l’autorité à initier une campagne de sensibilisation sur les rapports entre les Forces de défense et de sécurité et la nécessité de respecter la loi portant stratégie de sécurité intérieure ; laquelle indique les sphères de compétence de la police et de la gendarmerie.

Roch invité à laisser parler son cœur

Pour lui, il ne s’agit pas de semer la division parce qu’il est question de corps complémentaires. « Il faut se rendre en province pour se convaincre de notre complémentarité, il n’y a pas de tension entre nous et notre souhait est de renforcer la cohésion et une collaboration en bonne intelligence », ajoute-t-il. Se penchant sur la question des policiers radiés suite aux mutineries de 2011, l’animateur principal de ce face-à-face avec les journalistes reconnaît que les 136 agents ont commis des actes répréhensibles. Cependant, il précisera qu’au regard des conditions de plus en plus difficiles que vivent ces radiés, le Syndicat demande la clémence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. « Laissez-parler votre cœur d’époux et de chef de famille. Laissez-parler votre cœur de père », a-t-il souligné en lisant ce qui pourrait être une lettre ouverte. Le Secrétaire général de l’UNAPOL pense que la leçon a été retenue et bien assimilée par les radiés mais aussi l’ensemble de la police nationale. « Nous avons compris qu’une revendication peut être légitime mais illégale quand elle ignore la procédure », précise-t-il.

Pour lui, la naissance du Syndicat est la preuve qu’il constitue une plateforme de dialogue. «Excellence, donnez une chance à ces couples fragilisés ou souvent divorcés parce que le chef de famille est dans la rue. Excellence, donnez une chance à ces jeunes Burkinabè que ces couples ont engendré et dont l’avenir est compromis parce que la cellule familiale est menacée, avec des frais de scolarité qui ne sont plus garantis », renchérit le commissaire de police. Et Wakilou Sénou d’affirmer qu’au cas où cette doléance serait prise en compte, le syndicat et les collègues réhabilités s’engagent à approcher toutes les personnes qui ont été offensées de quelque manière que ce soit afin d’implorer leur pardon. L’UNAPOL, en l’espace d’un mois d’existence, compte plus de 1000 membres et est implantée dans neuf régions du pays, selon son secrétaire général.



Aboubacar Dermé
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