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Roch Marc Christian Kaboré : "On ne peut pas développer un pays avec le regard toujours dans le rétroviseur"
Publié le mercredi 31 aout 2016  |  Sidwaya
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© Présidence par D.R
Le Président du Faso et ses compatriotes de Guinée équatoriale échangent sur les perspectives de développement du Burkina
Peu de temps après son arrivée à Malabo le 16 août 2016 dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail, le Président Roch Marc Christian Kaboré a rencontré ses compatriotes vivant en Guinée équatoriale avec qui il a échangé sur des questions touchant aussi bien leurs conditions de vie que les perspectives de développement de la mère patrie




Après la clôture de la TICAD VI, le 28 août 2016 à Nairobi, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a rencontré les Burkinabè résidant au Kenya. Pendant deux heures, les échanges ont tourné autour de l’actualité nationale, principalement la situation sociopolitique et économique du Burkina Faso.

Relance économique, situation sociale et politique, affaire Kogl-weogo…c’est à ces sujets que les Burkinabè vivant au Kenya ont été éclairés, lors de leur rencontre avec le président du Faso, dans la soirée du 28 août 2016 à Nairobi. D’entrée, Roch Marc Christian Kaboré et sa délégation ont eu droit à des projections sur les politiques kenyanes dans les secteurs du tourisme et de l’économie numérique. « Nous vivons au Kenya et nous voyons ce qu’ils font. Nous voulons juste vous donner des idées qui pourront vous inspirer », a expliqué à la délégation, le président de la communauté des Burkinabè vivant au Kenya, Césaire Poda.
Le tourisme au Kenya, c’est 600.000 emplois, des hôtels répondant aux standards internationaux et surtout un secteur bien structuré. « Les Kenyans ont créé une structure ayant des antennes dans le monde entier et qui se chargent de faire savoir d’où viennent les touristes dans le monde, d’identifier leurs besoins spécifiques et à partir de cela, créent des produits qui sont mis à la disposition des opérateurs », a indiqué le présentateur. En sus, une université a été créée et elle a aussi bâti son hôtel où les étudiants travaillent, alliant ainsi théorie et pratique. En ce qui concerne l’économie numérique, le Kenya a mis en place des incubateurs technologiques avec 11 endroits où les jeunes peuvent aller exposer leurs idées et bénéficier d’accompagnements pour la création de leurs entreprises. «Cet environnement a contribué à attirer au Kenya, les sièges de plusieurs entreprises technologiques mondiales », a-t-il précisé.
« Nous sommes à des années-lumière du progrès technologique et il faut qu’on se réveille si nous voulons faire progresser l’économie pour le développement de notre pays », a reconnu le président Roch Marc Christian Kaboré, à l’issue de la présentation. Il s’est d’ailleurs réjoui de leurs propositions parce qu’elles ont montré les axes sur lesquels le Burkina Faso doit œuvrer pour booster le tourisme et l’économie numérique.
Quid de la situation nationale au Burkina Faso ? Après le retour à l’ordre constitutionnel avec les élections de novembre 2015, le président Roch Marc Christian Kaboré a informé ses compatriotes que l’administration a eu du mal à organiser les municipales dans 10 communes, à cause des risques de dérapage. « Si les esprits ne s’apaisent pas, nous seront obligés transitoirement de mettre un dispositif qui consistera à nommer des préfets en attendant de trouver une solution plus tard à l’ensemble de ces communes », a-t-il souligné. Les Burkinabè vivant au Kenya ont aussi été mis au courant de l’installation très prochaine de la commission constitutionnelle, de 90 membres, chargée de « révéler toutes les insuffisances » dans la Constitution burkinabè et « d’améliorer le cadre démocratique du pays ». Les membres du Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale, eux sont déjà à l’œuvre, selon le président du Faso, pour étudier plus de 5.000 dossiers et « trouver la formule pour réconcilier les Burkinabè et leur histoire ». « On ne peut pas développer un pays avec le regard toujours dans le rétroviseur », a déclaré Roch Marc Christian Kaboré, précisant qu’il est temps que les Burkinabè se réconcilient et se tournent vers l’avenir. Avant cela, a reconnu le président du Faso, la justice s’attelle à vider avant la fin de l’année, de multiples dossiers chauds tels ceux de Thomas Sankara, Norbet Zongo, des victimes du coup d’Etat manqué de septembre 2015 et les héros nationaux des 30 et 31 octobre 2014.

« Nous ne sommes pas des magiciens »

Sur le plan économique, Roch Marc Christian Kaboré a souligné que les diverses crises débutées en 2011 avec les mutineries, ont fortement ébranlé l’économie burkinabè. Les recettes, a-t-il poursuivi, ont connu une baisse drastique et les investisseurs se sont montrés peu enthousiastes pendant la Transition. « C’est pourquoi nous avons mis en place le PNDES pour relancer l’économie avec nos partenaires, dans différents secteurs », a affirmé le président du Faso. Pour lui, les Burkinabè sont « exigeants » et attendent des retombées immédiates. « Notre engagement avec le peuple est de 5 ans. Et des gens veulent qu’en 9 mois nous passons d’une situation difficile à une situation rose. Nous ne sommes pas des magiciens », a déclaré le président du Faso. Si 50% du budget, a-t-il ajouté, est utilisé pour le paiement des salaires de 200.000 personnes, il sera difficile d’avancer dans les secteurs de la santé, de l’éducation, etc. « Nous sommes venus trouver un budget que nous n’avons pas élaboré. Nous faisons le maximum et à partir du budget 2017, nous allons pouvoir impulser plus d’actions », a promis Roch Marc Christian Kaboré. Mais en attendant, il a indiqué que son équipe travaille, en témoigne, selon lui, le recrutement des 4200 enseignants qui seront opérationnels dans six mois et plus de 16.000 agents communautaires pour la santé maternelle, la santé de la reproduction, la vaccination…
Les préoccupations des Burkinabè vivant au Kenya ont tourné autour du cas Yacouba Isaac Zida, l’ex-Premier ministre de la Transition, des questions foncières, des Kogl-weogo, de la formation des étudiants burkinabè. « Pour le cas Zida, je n’ai pas grand-chose à dire. Nous n’avons pas de ses nouvelles. Nous sommes en train de nous engager vers une sanction possible sur ce cas », a répondu le président. En ce qui concerne la formation des étudiants burkinabè, il a annoncé que plus de 70 jeunes, parmi les meilleurs, seront envoyés à l’école polytechnique de Yamousoukro.
Une soixantaine de Burkinabè résident au Kenya, selon le président de l’association, Césaire Poda et en plus des étudiants, certains travaillent dans les organisations internationales, d’autres dans les œuvres caritatives.

Sié Simplice HIEN
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