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Les burkinabè du TP3 (port autonome de Lomé) : Les travailleurs du « France au revoir »
Publié le vendredi 26 aout 2016  |  L`Observateur Paalga




C’est au temple du « France au revoir » au Port autonome de Lomé que de nombreux Burkinabè ont établi leur quartier général. Combien sont-ils ? 1000, 2000 voir 5000 comme l’estime certain ? Pour sûr, dans ce haut lieu de la «débrouille» tout se vend, s’achète et se négocie. Une activité qui nourrit bien son Burkinabè, en tout cas mieux que s’il était resté au pays. Immersion au TP3.

Il est dix heures du matin lorsque nous arrivons devant l’immense TP3 du port autonome de Lomé. Il y a foule. Les gens se bousculent à la porte tout en agitant leur ticket d’entrée devant les yeux des policiers filtrant l’accès. Malgré la cohue, nous parvenons à passer. Accompagnés par un employé des lieux, nous sommes dispensés du précieux sésame pour accéder aux entrailles du terminal non sans avoir été bousculés. L’endroit est vaste avec de multiples stands dans lesquels est proposé tout ce qui est possible et inimaginable en matière de seconde main. Tout y est : électroménager, voitures d’occasion, vélos, télévisions, ordinateurs, articles de décoration, vêtements.

Entre leurs échoppes et les gros camions bourrés de marchandises, vont et viennent des commerçants déchargeant eux-mêmes leurs articles. Ici, l’espace réservé aux « France au revoir » est paradoxalement baptisé «parc désert». Il est subdivisé en une vingtaine de parkings. Dans ce marché à l’allure d’une brocante à ciel ouvert, s’affairent, chaque jour, de nombreux Burkinabè. Pour la plupart d’entre eux, ils sont au Togo depuis une dizaine d’années, et n’ont pas eu d’autre choix que le « pawéré », autrement dit l’aventure ou l’émigration économique. Stéphane Ouédraogo, commerçant, en parle : « Je suis venu travailler au port de Lomé parce qu’au Burkina Faso, il n’y a pas de travail.

Ça fait sept ans que je suis ici.» On pourrait penser que le but est de remonter la marchandise à Ouagadougou pour en tirer profit, cependant il poursuit : «Je vends ma marchandise sur place, c’est plus simple.» Alex Tiemtoré, également vendeur au port, pousse le raisonnement plus loin : «Je vends des voitures, des matelas mais pas au Burkina. La douane est trop chère lorsque l’on arrive à Cinkassé, la frontière. Je n’ai pas le choix, je dois travailler ici. Tu vis là où tu gagnes de l’argent.»

Une aide non négligeable

Depuis trois ans, l’Union des ressortissants du Burkina Faso au Togo (URBT) a été créée pour aider les Burkinabè se lançant dans l’aventure togolaise. Cette association a pour objet de les accompagner pour trouver un logement, de couvrir leurs frais de santé et d’apporter un soutien social. La plupart des Burkinabè travaillant au TP3 y sont inscrits. Mahamadi Ilboudo, secrétaire à l’information de l’URBT, explique l’intérêt des Burkinabè à travailler au TP3 : « C’est un endroit où, quelle que soit ta position sociale, tu peux trouver quelque chose à faire.

Il y a des démarcheurs, des acheteurs et des vendeurs. Chacun arrive à gagner son pain. Nos frères qui sont dans les pays européens, en Asie ou en Amérique nous envoient la marchandise. Dans les autres parcs, on ne peut pas le faire. L’avantage ici, c’est que tu payes la douane à la sortie. Donc quand tu es vendeur au sein du parc, tu n’as pas de frais.» La grande partie des travailleurs burkinabè recensés par l’association n’ont pas de travail formel. Au Togo, comme au Burkina, l’emploi se fait rare ; cependant, le port de Lomé est en recherche constante de main d’œuvre.


Barbara Debout



1: Pawéré : Aventure en langue Mossi
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