Banfora : déraillement d’un train de marchandises

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Publié le jeudi 25 aout 2016 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par DR
Arrivée du train

Le train de marchandises qui a quitté la gare de Banfora aux environs de 1h du matin ce 24 août 2016 pour la Côte d’Ivoire n’est pas arrivé à destination : il a déraillé après une dizaine de kilomètres, précisément à Siniéna, localité située sur l’axe Banfora-Niangoloko. Une inondation serait à la base de cette catastrophe ferroviaire qui, fort heureusement, n’a pas fait de mort, mais marquera à coup sûr l’économie burkinabè.

«Ça s’est produit la nuit. Nous étions couchés et nous avons été réveillés par un grand bruit. Nous sommes sortis de nos maisons et nous sommes venus trouver les conducteurs qui marchaient entre les rails. Dieu les avait aidés en les sauvant. Nous sommes restés auprès d’eux pour les encourager et les rassurer. Ils étaient paniqués », a relaté Seydou Koné, un vieux de Siniéna trouvé sur les lieux et qui attendait que lui soit restituée sa torche qu’il avait prêtée aux infortunés. Sur les causes, il indiquera une inondation due à une forte pluie tombée la nuit du 23 au 24 août 2016. « L’eau a emporté le pont », dit-il.

En effet, sur les lieux, encore difficilement accessibles ce 24 août 2016 à cause de la boue, il fallait contourner et emprunter le chemin de fer. Le spectacle était désolant. Sur la locomotive, qui a piqué du nez, s’entassaient près de cinq wagons. « Les conducteurs du train ont trouvé un vide devant eux, et le train, on ne peut le freiner aussi brusquement », a expliqué pour sa part M. Nana, responsable de la sécurité de SITARAIL Burkina, qui précise que c’est au point kilométrique 685+500 (d’Abidjan) que s’est produit l’accident.

En clair, les eaux ont emporté le remblai afin de se frayer un passage, emportant les dalles. Sur place, explique-t-il, ils s’affairaient à organiser la sécurité des lieux avec la police et la gendarmerie. A l’entendre, à bord de ce train de marchandises, il y avait le conducteur, son aide et 3 vigiles de l’escorte ; tous sont sortis indemnes de l’accident. Mais ces derniers étaient déjà partis à Sya pour subir des contrôles à l’hôpital. Eu égard au rôle du chemin de fer, « il faut dire que l’économie en prend un coup », déclaraient çà et là des curieux venus constater les dégâts. Sur la reprise du trafic ferroviaire, le responsable à la sécurité s’est montré très prudent et réservé.

Néanmoins, il a assuré que les techniciens sont venus constater la situation et sont repartis à Bobo afin d’acheminer les engins et autres tracteurs nécessaires pour la réparation du tronçon. Ces travaux devraient en principe démarrer incessamment. D’emblée, il faut dire que ces tracteurs et autres engins n’auront pas la tâche facile à cause de l’inondation. En effet, la zone est devenue très marécageuse avec un accès difficile. En attendant, aucun bilan n’était disponible hier sur l’ampleur des dégâts matériels. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Burkina vient d’échapper à une tragédie, se réjouissent certains. Car si c’était le train de passagers qui empruntait cette voie en premier, ce seraient beaucoup de familles qui auraient été endeuillées.

Luc Ouattara