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Boko Haram : la énième mort de Abubakar Shekau
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  Aujourd`hui au Faso
Abubakar
© Autre presse par DR
Abubakar Shekau chef de boko haram




Le clonage doit avoir été mis en œuvre au sein de l’organisation terroriste Boko Haram. Ou alors, son chef, Abubakar Shekau, a signé un sombre pacte pour rester éternellement vivant. Ce qui est certain, c’est que ce n’est sans doute, pas avec Dieu que ce pacte diabolique a été signé.
Quoiqu’il en soit, cette entente, cette magie sombre ou scientifique, ou tout simplement cette chance inouïe du leader du phénomène nigérian a fini par ridiculiser l’armée de Goodluck Jonathan, passée désormais sous le commandement de Muhamadu Buhari. Il a été tant de fois annoncé comme ayant passé sa macabre arme à gauche pour ensuite, refaire surface comme un damné fantôme dont le monde entier a fini par ne plus s’enthousiasmer outre mesure, quand les soldats nigérians déclarent l’avoir atteint «mortellement».
C’est la même prudence, sinon la même empathie qui est réservée à la dernière information miliaire émanant d’Abuja. L’armée nigériane a annoncé, ce mardi 23 août au matin, en lettres capitales sur son compte Twitter : plusieurs officiers de Boko Haram ont été tués dans un raid aérien et le chef du groupe terroriste, Abubakar Shekau, est très gravement blessé.
C’est sans doute, pour éviter qu’une vidéo de revenant n’apparaisse à nouveau sur Internet que les hauts responsables de l’armée ont préféré parler de «mortellement blessé», au lieu d’un «mortellement mort», à coup sûr ! Avec ce Shekau, il faut vraiment faire attention !
Certes, cette annonce aurait pu ravir John Kerry, le secrétaire d’Etat américain qui est présent au Nigéria, pour une visite. Mais, ce dernier observe toujours la même prudence. Du reste, si les informations que les Américains eux-mêmes ont données, il n’y a pas longtemps, sont vérifiées, la mort de Shekau ne doit pas réjouir plus que de raison.
En juin 2016, le chef de l’AFRICOM, le commandement central de l’armée américaine pour l’Afrique, informait en effet, qu’une scission se serait produite au sein de Boko Haram, parce qu’Abubakar Shekau n’appliquerait pas avec suffisamment de rigueur, les consignes de la maison-mère en Irak.
Un groupe dissident se serait ainsi formé, critiquant les méthodes de Shekau, qui continuait à ne cibler que les Nigérians dans des raids meurtriers, utilisant notamment des enfants. Pour cette dissidence, les directives de l’Etat islamique devraient être appliquées avec plus de rigueur. Ce qui suppose un abandon progressif des agressions contre les cibles africaines, pour se concentrer sur celles occidentales.
Si cette scission a réellement pris forme, la mort de Shekau pourrait renforcer l’aile révoltée, laquelle a de fortes chances de prendre le dessus et contrôler tout Boko Haram. Cela ferait ainsi naître le véritable bras de l’Etat islamique en Afrique. Une éventualité pas très réjouissante, d’autant plus que, traqué dans sa base actuelle, l’EI tente de se trouver des fenêtres d’oxygène.
Plus que la mort du Chacal, c’est désormais la mort de Boko Haram «tout court» que l’armée nigériane devra rechercher. Au moins, le clonage des 7 000 terroristes prendrait plus de temps…

Ahmed BAMBARA
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