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Sécurité alimentaire dans le Sud-Ouest du Burkina : la contribution des ressources arborées, objet d’une thèse de doctorat
Publié le samedi 13 aout 2016  |  Autre presse
284.000
© Autre presse par DR
284.000 ha de forêts classées seront aménagés




Kouamé Christophe Koffi a soutenu une thèse de doctorat le 14 juin 2016 à l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement (AgroParisTech) à Paris en France. Elle est intitulée "Contribution des ressources arborées à la sécurité alimentaire des populations rurales dans le sud-ouest du Burkina Faso dans un contexte de variabilité climatique" et a été dirigée par Denis Gautier, chercheur au CIRAD. Voici ci-dessous le résumé de ladite thèse.

Dans les forêts sèches d’Afrique subsaharienne, les communautés rurales les plus exposées au risque d’insécurité alimentaire pendant les périodes de soudure alimentaire utilisent les ressources forestières pour y faire face. Cependant, dans la zone soudano-sahélienne d’Afrique de l’Ouest, la savane est en train de régresser au profit des champs où des arbres sont épargnés pour former des parcs arborés. Cette dynamique engendre un changement dans l’organisation du paysage à l’échelle du village et donc des services écosystémiques d’approvisionnement en produits forestiers disponibles. Elle rend nécessaire l’étude de l’impact de l’organisation du paysage sur la capacité des populations, notamment les plus vulnérables, à surmonter leurs difficultés alimentaires en période de soudure. Pour ce faire, deux territoires villageois très contrastés au point de vue du paysage mais comparables d’un point de vue agro-climatiques, car très proches l’un de l’autre, ont été choisis afin d’étudier cette relation. La comparaison de ces deux villages nous a permis de démontrer que, quel que soit le type de paysage, les ménages les plus exposés aux risques alimentaires face à la variabilité climatique compensent les pertes de céréales alimentaires par des produits issus des arbres qui proviennent soit des formations naturelles (savanes, jachères), soit des parcs arborés, selon les types de paysages, et qui sont soit consommés, soit vendus pour acheter des céréales. Nous démontrons ainsi en région soudano-sahélienne la fonction de filet de sécurité alimentaire des arbres. Si les revenus issus des arbres ne parviennent pas à couvrir toutes les dépenses alimentaires des ménages les plus exposés au risque d’insécurité alimentaire, ils couvrent cependant les dépenses céréalières de ces ménages, ils sont la première source de revenus pour les ménages les plus vulnérables sur le plan alimentaire, très généralement détenus par les femmes, qui les utilisent pour acheter de la nourriture pendant une période de soudure alimentaire difficile. Outre le rôle de filet de sécurité alimentaire joué par les ressources forestières dans cette région, cette étude démontre également l’importance de l’organisation du paysage dans la mobilisation des produits forestiers pour surmonter la soudure alimentaire : bois et charbon là où la savane demeure encore la matrice du paysage ; noix de karité où ce sont les champs avec les parcs arborés qui en forment la matrice. Associés aux différents éléments de paysage, les droits d’accès et d’usage des ressources prennent dans cette perspective une importance toute particulière, notamment pour les ménages les plus vulnérables et pour les femmes en général. L’importance des ressources arborées et des droits d’accès des femmes à ces ressources pour surmonter les périodes de soudure alimentaire est ainsi démontrée pour la zone soudano-sahélienne du Burkina Faso. Ces résultats amènent à reconnaître leur importance dans les politiques d’adaptation aux changements climatiques au niveau national, tout en garantissant une gestion durable de ces ressources.
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