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Le Pays N° 5207 du 1/9/2012

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La Justice ghanéenne de nouveau à l’épreuve
Publié le lundi 1 octobre 2012   |  Le Pays


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© Autre presse par DR
Le porte-parole de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan


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Koné Katinan n’aura pas eu le temps de respirer l’air de la liberté. Arrêté pour « crime économique » puis relaxé pour absence de preuves le 25 septembre dernier, le porte-parole de l’ex-président Gbagbo a réintégré les locaux d’Interpol le 28 septembre passé. De « crime économique » pour lequel on n’a retenu aucune charge pour l’instant contre Koné, l’on est passé à un autre, plus sérieux celui-ci, à tout point de vue. « Crime de sang » ; c’est la nouvelle accusation qui pèse lourd sur les épaules de Koné. Toujours est-il qu’à la fin, cette histoire ressemble fort à un jeu de ping-pong qui fait de l’homme, le réfugié politique le plus célèbre d’Accra. L’on se souvient que la presque concomitance des attaques de Noé et la relaxe de Koné avaient créé un incident diplomatico-judiciaire rarement vu, de bonne mémoire, entre la Côte d’Ivoire et son voisin ghanéen. C’est en cela que cette nouvelle arrestation du porte-parole de Gbagbo suscite des interrogations à plus d’un titre. En effet, que s’est-il passé pour qu’Interpol devance la Justice ghanéenne pour arrêter Koné alors que celle-ci s’apprêtait à livrer son verdict sur la demande d’extradition de ce dernier le 11 octobre prochain ? Le torchon est-il si incandescent entre les deux pays frères au point que l’un ne fasse plus confiance à l’autre ? Sans doute Abidjan ayant appris que de nouveaux développements militent en faveur de l’inculpé, a voulu coupé l’herbe sous les pieds de la Justice ghanéenne. Toujours est-il que l’empressement du pouvoir ivoirien à moins de deux semaines du verdict de l’extradition de Koné montre que la confiance a foutu le camp entre les deux capitales. Pourquoi n’a-t-on pas attendu ce verdict avant tout autre nouvelle initiative ? Mais sait-on jamais ? Le politique a souvent ses raisons que la justice elle-même ignore. Peut-être qu’il s’agit là d’un modus vivendi entre les autorités politiques des deux pays, histoire de régler, une bonne fois pour toutes, le contentieux diplomatique consécutif à la relaxe de Koné ; un contentieux qui n’est pas sans conséquences fâcheuses sur la vie des populations de part et d’autre de la frontière. De toute évidence, cette liberté sous caution du porte-parole de Gbagbo a été la pilule la plus amère à avaler pour les nouvelles autorités ivoiriennes. Dans ce micmac juridico-politique, à quoi faut-il s’attendre le 11 octobre prochain ? Visiblement, les choses semblent se précipiter dans l’affaire Katinan Koné. Et on se demande si la raison d’Etat ne prendra pas le pas sur le juridisme dont a fait montre jusque-là la Justice ghanéenne.

Boulkindi COULDIATI

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