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Burkina-Côte d’Ivoire : encore un (présumé) appel qui fait beaucoup… de bruit
Publié le mardi 2 aout 2016  |  L`Observateur Paalga
Burkina-Côte
© Autre presse par DR
Burkina-Côte d’Ivoire : encore un (présumé) appel qui fait beaucoup… de bruit




Il faut croire que le Burkina est abonné depuis quelque temps à ces appels téléphoniques, présumés ou réels, qui font beaucoup… de bruit. On n’a pas fini d’entendre parler de ce coup de fil qu’en pleine crise née du coup d’Etat manqué du général Gilbert Diendéré en septembre 2015 Guillaume Soro aurait passé au général de gendarmerie Djibrill Yipènè Bassolé et de ses conséquences sur les relations ivoiro-burkinabè qu’une autre affaire défraie la chronique depuis dimanche.

En cause cette fois, l’annonce avec force détails sur le compte twitter de la Radio télévision ivoirienne (RTI) de l’information selon laquelle le président Roch Marc Christian Kaboré, en visite à Yamoussoukro pour le Ve sommet du Traité d’amitié et de coopération entre les deux pays, aurait eu un entretien téléphonique avec …Blaise Compaoré. Oui, l’ex-enfant terrible de Ziniaré, balayé par une insurrection populaire fin octobre 2014, exilé depuis en Côte d’Ivoire et sous le coup d’un mandat d’arrêt dans le cadre de l’Affaire Thomas Sankara.

Dans le rôle du standardiste de luxe, Alassane Dramane Ouattara dont l’amitié avec son désormais compatriote ne s’est jamais démentie et qui fait des pieds et des mains pour sinon recoller les morceaux entre son hôte et ses anciens collaborateurs, du moins lui épargner toute humiliation et les foudres de la justice. C’est l’une des clauses qui ont sans doute scellé le réchauffement de l’axe Ouaga-Abidjan. Et c’est avec ce Blaise là que Roch, qui lui promet pourtant toute la rigueur de la loi, aurait conversé quarante minutes durant.

Si le scoop est avéré, on imagine que l’appel devait être hautement sécurisé, à moins que quelques oreilles baladeuses, comme dans le cas des écoutes Soro-Basssolé, aient pu intercepter, malgré tout, ces paroles qu’ont donnerait tout l’or du monde pour …écouter. Car même s’ils ne se sont pas parlé depuis au moins deux ans, trois quarts d’heure, c’est quand même un peu trop pour les salamalecs d’usage. Et le président du Faso n’aurait pas eu besoin d’autant de temps si c’était juste pour prendre les nouvelles de Chantal, Djamila et François. Ça devait donc être d’une importance capitale si l’échange a vraiment eu lieu.

Si… Car s’il s’était agi des médias surnuméraires comme il y en a tant dans nos pays et non de la RTI, autant dire la voix de son maître, on aurait cru à un gros canular. Or c’est quand même la RTI et elle a peut-être bu à bonne source. Imagine-t-on, à titre d’exemple, la Télévision nationale du Burkina balancer dans un tel contexte une information d’une telle délicatesse sans en référer, au moins, au ministre de la Communication ?

C’est donc vraisemblable, c’est-à-dire en français facile « qui a l’aspect de la vérité, qu’on est en droit d’estimer vrai ». Mais qui peut ne pas l’être. Et les autorités burkinabè, par la voix d’Alpha Barry, notre ministre des Affaires étrangères, invité du 20h de la TNB dimanche, ont beau se ruiner en dénégations, des doutes subsistent. Elles n’avaient certainement pas d’autre choix que de communiquer là-dessus, mais en la matière, plus on dément plus on a tendance à conforter la rumeur. C’est la théorie des sables mouvants : plus on se débat, plus on s’enfonce

On est en tout cas curieux de connaître la suite de cette polémique, car si c’est une erreur grossière qui a été commise, elle doit entraîner des conséquences au niveau de la RTI, à moins que la partie ivoirienne ait choisi exprès de faire fuiter l’info pour on ne sait trop quelle raison. Car dans cette histoire, elle a le beau rôle.

On ne peut pas en dire autant de l’enfant de Tuiré qui a son opinion nationale à gérer, son « peuple insurgé » comme on dit. Et Dieu seul sait si celui-ci est déjà suffisamment remonté contre la levée du mandat d’arrêt qui frappait le président de l’Assemblée nationale ivoirienne ainsi que la solution politico-diplomatique (cependant incontournable) pour régler le différend judiciaire et l’enterrement de première classe du dossier sous prétexte de « procédure de dénonciation ». Ça pourrait donc être politiquement risqué pour Roch de refaire subitement copain-copain avec celui qui ne voulait plus le voir même en peinture. Car quand bien même ADO aurait pressé Roch de ses assiduités pour qu’il parle à son prédécesseur, n’est-ce pas un peu tôt alors que, selon une complainte bien connue, « on n’a même pas fini de pleurer nos martyrs » ?

Certes, il n’est pas dit que le fil du dialogue entre les deux hommes est irrémédiablement interrompu, surtout qu’au long compagnonnage politique se sont greffées des relations socio-économiques (ils sont parents par alliance). Comme celles du Seigneur, les voies de la politique sont insondables, et elles le sont d’autant plus ici que le chef de l’Etat burkinabè est un peu l’obligé (l’otage ?) de son homologue ivoirien à cause de la situation économique peu reluisante de notre pays.

De sorte que pour certains il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat dans cette nouvelle affaire de coup de fil qui fait trop de bruit pour rien. Ce qui serait par contre désastreux, c’est si après le vigoureux démenti du chef de la diplomatie burkinabè, on découvrait un jour que cette conversation avait bel et bien eu lieu.



Ousseni Ilboudo
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