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Audition de Safiatou Lopez à la police judiciaire : «Il y a des juges gonflés, on va se dégonfler»
Publié le vendredi 29 juillet 2016  |  L`Observateur Paalga
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© Présidence par D.R
Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a accordé une audience à une délégation du Cadre de concertation nationale de la société civile conduite par sa présidente d’honneur Madame Safiatou Lopez/Zongo, le 9 mai 2016 à Ouagadougou




Le Service régional de la police judiciaire (SRPJ), situé dans le quartier Wemtenga de la ville de Ouagadougou, était sous surveillance policière hier 28 juillet 2016. Motif : c’est en ces lieux que la présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), Safiatou Lopez, a été auditionnée. Les militants de la structure étaient donc face à des agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) prêts à contenir tout débordement.

« Cela nous ferrait mal que la Justice connaisse le sort de l’ancienne Assemblée nationale, mais si elle ne nous laisse pas le choix, …». Telle est la menace que la présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), Safiatou Lopez, avait proférée le 2 juin 2016 à l’occasion d’un sit-in organisé devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, suite à la liberté provisoire accordée à Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Alors, le parquet s’était réservé le droit d’étudier les conséquences possibles de ces propos incendiaires. C’est ce qui a valu à Dame Lopez d’avoir été entendue par les responsables du Service régional de la police judiciaire suite à une plainte déposée par le procureur du Faso et le Syndicat des magistrats.

D’un côté les militants de la société civile, banderole rouge ceinte à la tête ou au bras. Face à eux, des agents de la CRS munis du nécessaire pour contenir les manifestants dans des situations comme celles-là où la tension est palpable. A 11h20 la V8 de couleur blanche de Dame Lopez se gare devant le SRPJ. Lunettes noires et robe de même couleur, elle se dirige vers ses sympathisants qui entonnent l’hymne national. Puis la devise, les ovations et un coup de sifflet. Désiré Guinko, porte-parole du CCNOSC :«Au nom de la vérité et de la justice, nous sommes venus soutenir notre présidente d’honneur. Nous l’attendrons jusqu’à la fin de son audition pour la raccompagner chez elle », dit-il en substance. Et celle qui est au cœur du rassemblement de marteler à l’aide d’un mégaphone qu’ils s’élèvent contre des «juges pourris», contre le fait que des «assassins soient libérés». Safiatou Lopez, qui dit maintenir sa position, a davantage mal de savoir que c’est au SRPJ qu’elle a été convoquée et non à la justice. Et d’asséner qu’il y a « des juges gonflés dans ce pays et on va se dégonfler». Sur ces entrefaites, l’égérie de la société civile est rejointe par Ambroise Farama, son avocat, puis les deux s’engouffrent dans l’enceinte de l’institution aux alentours de 11h30.

«Ce ne sont pas les robes noires qui vont nous faire reculer»

« Notre président d’honneur doit sortir maintenant, dans les 30 minutes qui viennent, il faut que Safiétou Lopez sorte du commissariat ; c’est devant le palais de justice que nous avons manifesté, les petits juges ont été incapables de la convoquer là-bas. Ce commissariat s’occupe de criminels, pourtant elle ne l’est pas. Liberté, liberté !! », affirme Désiré Guinko vers 13h15, estimant que l’attente avait « trop duré ». Dans la cacophonie, les véhicules de la CRS se mettent en place. Huit minutes après, la porte du commissariat s’ouvre, Dame Lopez et son conseil, Me Ambroise Farama, en ressortent. Les acclamations et coups de sifflets se font plus stridents. La présidente d’honneur du Cadre, qui persiste et signe, revient à la charge : « J’ai maintenu mes propos et je m’assume, nous ne sommes pas d’accord pour la justice à double vitesse, nous allons toujours dénoncer cet état de fait, nul n’est au-dessus de la Justice, même les magistrats ». Et quand bien elle serait déférée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, elle dénoncerait toujours l’injustice. Elle estime en outre que si « nous n’avons pas reculé devant les crépitements des balles assassines du RSP, ce ne sont pas les robes noires des magistrats qui vont nous faire reculer ». Sur le casus belli proprement dit, à savoir la menace d’incendier le palais de justice, Safiatou Lopez signifiera que le peuple avisera en temps opportun. Selon ses propos, les représentants de la société civile ayant siégé au Conseil national de la Transition se sont battus pour qu’il y ait l’indépendance de la Justice dans l’optique de faire la lumière sur les crimes récents et ceux passés. « Nous croyions que c’étaient les politiques qui s’ingéraient dans les affaires de la Justice, mais nous comprenons à présent que les magistrats travaillent pour eux-mêmes et non pour le peuple », renchérit-elle. Et de profiter pour décocher ses flèches à Antoine Kaboré, secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB). « Il dit que ce ne sont pas les t-shirts qui sont sortis faire partir Blaise Compaoré ; ce sont les t-shirts qui ont commencé à dénoncer, à sensibiliser, ce sont eux qui se sont battus pour qu’ils (ndlr : les magistrats) aient leur indépendance », argue-t-elle. Et d’enfoncer le clou : « Quand il dit que le peuple n’a rien à dire sur leurs décisions, je lui dis merde, le peuple a bien quelque chose à dire, car c’est lui qui paie leurs salaires, ils ont donc des comptes à nous rendre, ils ne peuvent pas libérer des personnes qui ont été arrêtées sous la pression populaire sans explications parce qu’ils portent des robes noires et décident de ce qu’ils veulent pour que nous subissions cela ».



Aboubacar Dermé
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