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Côte d’Ivoire/ Burkina : Ça peut tanguer, mais ne jamais sombrer
Publié le vendredi 29 juillet 2016  |  L`Observateur Paalga
Arrivée
© présidence CI par DR
Arrivée du Président du Burkina Faso, S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, à Yamoussoukro
Jeudi 28 juillet 2016. Yamoussoukro. Le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, est arrivé pour prendre part au 5 ème Sommet du Traité d`Amitié et de Coopération entre la Côte d`Ivoire et le Burkina Faso. Il a été accueilli à l’aéroport international de la capitale politique de Côte d`Ivoire par son homologue ivoirien, Alassane Ouattara.




C’est aujourd’hui dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussokro, que s’ouvre le 5e sommet du Traité d’amitié et de coopération entre les pays de Félix Houphouët Boigny et de Maurice Yaméogo. Au menu, des projets d’intérêt commun destinés à accélérer l’intégration économique et sociale entre les deux Etats. Parmi les plus emblématiques, on peut citer l’autoroute Yamoussokro/ Ouaga ; la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya et son prolongement jusqu’à Tambao ou encore l’approvisionnement du Burkina en énergie électrique et en hydrocarbures.

Ce grand rendez-vous de l’amitié et du bon voisinage, qui était normalement appelé à se tenir annuellement, alternativement à Ouagadougou et à Yamoussokro, a accusé, comme on le sait, un certain flottement depuis l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et le départ de Blaise Compaoré du pouvoir. Mais il a surtout pris du plomb dans l’aile après le putsch manqué du 16 septembre 2015 et la procédure judiciaire qui s’en est suivie, mettant gravement en cause le 2e personnage de l’Etat ivoirien, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Entre temps, la diplomatie sous toutes ses formes a repris ses droits au détriment de la justice ou plutôt d’une idée qu’on pouvait s’en faire, aboutissant à la levée du mandat en question.

On ose donc penser que c’est dans un climat serein et apaisé qu’auront lieu ces retrouvailles présidentielles de Yamoussokro, dont les préliminaires avaient été campés par les experts et les ministres quelques jours auparavant.

Il en était temps, car voilà deux pays qu’aussi bien l’histoire, la géographie, l’imbrication des peuples… Bref ! que tout condamne à s’entendre. Leurs pères fondateurs respectifs l’avaient très bien compris, à telle enseigne que dans ses nombreuses projections visionnaires, Félix Houphouët-Boigny avait même pu parler de l’éventualité d’une double nationalité.

Certes, entre les deux pays, l’histoire ne s’est pas déroulée comme un long fleuve tranquille, loin s’en faut ! Car même du temps des pères fondateurs on a connu quelques moments de froid, notamment en 1961 quand Maurice Yaméogo avait opéré un rapprochement spectaculaire avec son autre voisin, le Ghana de Kwame Nkrumah.

Et comment oublier que, sous la Révolution, on a à maintes reprises frôlé l’impasse quand dans leurs foucades idéologiques, les révolutionnaires assaisonnaient leurs discours de tous les noms de sauriens et d’oiseaux sans le moindre égard pour la susceptibilité d’un voisin déjà fort avancé en âge ?

Plus près de nous, le courant passait difficilement entre Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré. Cette fois, le soupçon était né du coup d’Etat manqué du 2 septembre 2002, point de départ de la crise ivoirienne. Et il a bien fallu attendre six bonnes années pour que les choses reviennent plus ou moins à la normale avec l’instauration par les deux chefs d’Etat d’un Traité d’amitié et de coopération censé se tenir chaque année alternativement à Ouagadougou ou Yamoussokro.

Tout cela pour dire que le vaisseau ivoiro-burkinabè a beau tanguer, il ne sombrera jamais. Et comme nous le rappellent si bien nombre de métaphores proverbiales de chez nous, nos deux pays sont comme les œufs d’un même panier qui peuvent s’entrechoquer sans jamais se casser, condamnés qu’ils sont à cohabiter, quoi qu’il arrive. Bref ! les relations entre les deux pays peuvent à juste titre reprendre à leur compte la fameuse devise de la ville de Paris : « fluctuat nec mergitur ».



H. Marie Ouédraogo
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