Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Prévention des inondations à Ouagadougou: une clôture démolie à Tanghin pour laisser passer l’eau
Publié le vendredi 29 juillet 2016  |  Sidwaya




La mairie de Ouagadougou a démoli, le jeudi 28 juillet 2016, le mur de clôture et deux maisonnettes d’un terrain du quarter Tanghin dans l’arrondissement N°4. La raison avancée est que l’infrastructure obstruait le passage de l’eau pendant les pluies diluviennes, causant ainsi l’inondation de la zone.

Sous le regard approbateur de quelques curieux, un bulldozer a démoli, le jeudi 28 juillet 2016, le mur clôturant les 5 683 m2 du terrain urbain formant la partie Ouest du lot 40, de la section LE du secteur 17 sis au quartier Tanghin. Les deux maisonnettes érigées sur la parcelle ont aussi succombé à la furie de la machine. Le Président de la délégation spéciale (PDS) de l’arrondissement N°4 de Ouagadougou, Pierre P. Zoubga a indiqué que cette action s’inscrit dans la mise en œuvre d’un arrêté pris par le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé, le 27 juillet 2016. « La clôture a été réalisée sur une zone d’écoulement des eaux. Cela entrave le passage de l’eau lors des pluies diluviennes et cause des inondations au niveau du voisinage », explique-t-il. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, le 18 juillet passé, la mairie a, dans une mise en demeure, sommé le propriétaire des lieux, le commerçant Salif Mohamed Compaoré de démolir la clôture dans un délai d’une semaine. « Il n’a pas obéi. Voilà pourquoi la mairie a dû prendre ses responsabilités. Il appartient maintenant au maire Béouindé de décider de la suite de l’affaire », a-t-il avancé. La mise en demeure stipule que le terrain se trouve dans une zone inondable inconstructible. Comment, M. Compaoré a-t-il acquis donc la parcelle ? Le PDS Zoubga a soutenu qu’il ne peut pas répondre à cette question arguant qu’il n’était pas présent au moment de la parcellisation de la zone. Toutefois, il a indiqué que la parcelle a été auparavant attribuée à Jacques Bamouni qui l’a ensuite cédée à Salif Mohamed Compaoré.


Plus de 350 millions de F CFA de pertes


Arrivé sur les lieux, quelques instants après le début de la démolition, ce dernier n’a pas pu contenir ses larmes. Il a pleuré à chaudes larmes. Les autorités municipales et quelques proches lui ont prodigué des encouragements. Mais, ce n’est qu’une dizaine de minutes après qu’il a retrouvé ses esprits et s’est confié à la presse. « C’est le maire Zakaria Sawadogo qui a attribué la parcelle à Jacques Bamouni. J’ai un partenaire qui est au Liban et ensemble nous l’avons rachetée en 2014 pour y construire un magasin », a-t-il fait savoir. A l’entendre, le terrain était un trou et son partenaire et lui ont dû l’aménager et faire des voies avant d’entamer la construction. « C’est en ce moment que les habitants du quartier nous ont dit que nous bloquons le passage de l’eau avec nos constructions », a-t-il souligné. Il a cependant déclaré que les allégations faites sont fausses. « Nous n’avons constaté aucun cas d’inondation.C’est pourquoi, nous avons continué la construction. Nos investissements s’élèvent à plus de 350 millions de FCFA », a-t-il certifié. Avouant qu’il a reçu la mise en demeure et la décision de démolition, M. Compaoré a soutenu qu’il s’attendait à des concertations avant le passage à l’acte.
Ce, afin de trouver un terrain d’entente ou de définir les modalités de son dédommagement. « Nous avons deux avocats qui s’occuperont des procédures et nous espérons qu’étant dans un pays de droit, nos droits seront respectés », a-t-il souhaité. Contrairement à M. Compaoré, Amidou Ouédraogo, un habitant du quartier s’est réjoui de la démolition de la clôture car a-t-il dit, l’eau bloquée par l’infrastructure stagnait devant leurs portes et entrait même dans les maisons. « Ils ont d’abord construit un premier mur que les résidents du quartier ont fait tomber.
Cela a été lourd de conséquences car certains d’entre nous ont été convoqués à la gendarmerie. C’est donc à juste titre que l’acte posé par la mairie nous soulage car l’eau ne nous envahira plus », s’est-il enthousiasmé.


Eliane SOME
(some.ella@yahoo.fr)
Commentaires